Dans une interview aux « Echos », le commissaire européen à l'Economie et aux Finances revient sur huit années de crise. Il reconnaît des erreurs collectives, mais invite à ne pas sous-estimer les efforts des créanciers.
Huit longues années pour sortir de l'assistance financière. Le remède grec a-t-il été satisfaisant ?
Je crois qu'il faut d'abord se réjouir du moment vraiment historique, pour la Grèce comme pour l'euro, que nous vivons . Après avoir passé des centaines d'heures sur ce dossier, frôlé le précipice et le Grexit, le pays va mieux, les réformes portent leurs fruits et la Grèce retrouve le chemin de la normalité. Aujourd'hui, nous marquons symboliquement la fin de cette période.
J'en tire deux leçons historiques. D'une part, toute crise a une fin. D'autre part, on ne sort d'une crise qu'à condition que se combinent deux éléments : la solidarité et la responsabilité. Sans ces deux composantes, l'Union économique et monétaire est hémiplégique et ne fonctionne pas.
Cette solidarité n'a-t-elle pas fait cruellement défaut ?
Il faut se méfier des idées tarte à la crème. L'idée que l'austérité...