« Quand on a dû mal à s'endormir dans notre pays, on ne compte pas les moutons, mais les réunions de l'Eurogroupe », s'amuse Ilias. Comme la majorité des électeurs du sud du Péloponnèse, l'élégant avocat de 36 ans n'a pas voté pour Syriza aux dernières élections. A Tripoli où il réside, c'est le parti de droite Nouvelle démocratie (ND) qui est arrivé en tête du scrutin du 25 janvier. « Je ne sais plus trop si j'ai soutenu le PASOK (Parti socialiste) ou ND », tergiverse-t-il faussement, avant d'admettre qu'il a glissé dans l'urne un bulletin de la formation de l'ancien premier ministre, Antonis Samaras. Au nom de la stabilité, argue-t-il.
C'est avec flegme qu'il a accueilli la décision d'Alexis Tsipras de soumettre le plan d'aide au pays à un référendum le 5 juillet. Il était dans un bar, ce samedi 27 juin, lors de l'annonce du premier ministre. « Les gens présents se sont mis instantanément à débattre, c'était impressionnant. Je vais assurément voter dimanche prochain, mais je ne sais pas encore quoi. » Dans cette ville, pourtant favorable à la droite, difficile de trouver de jeunes électeurs de l'opposition prompts à assumer explicitement...