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Ne surestimons pas le risque d'un défaut grec

Publié dans Les Echos le

d'André Grjebine

Contrairement à une idée répandue, il n'y a aucune fatalité qui condamnerait les contribuables européens à payer un défaut de la Grèce, voire sa sortie de la zone euro, le Grexit. La menace vient plutôt de ce que des interprétations douteuses soient prises au mot par les intervenants sur les marchés financiers et provoquent des mouvements de panique incontrôlables. La seconde menace résulte du dogmatisme institutionnalisé au sein de l'Union européenne. Ce carcan inspiré d'une orthodoxie monétaire obtuse risque d'empêcher la BCE de prendre, au moment opportun, les mesures adéquates pour neutraliser les effets négatifs d'un tel événement. Les articles et déclarations qui prédisent que la crise grecque aura un coût exorbitant pour les contribuables européens ne sont ni vrais ni faux. Ils sont autoréalisateurs. Les comportements moutonniers qui prévalent sur les marchés financiers et que le trading haute fréquence a considérablement amplifié risquent de transformer toutes ces rumeurs en vérités incontestables.

Supposons a contrario un scénario optimal dans lequel le président de la BCE, Mario Draghi, parvient à aller au plus loin de ce qu'autorisent...

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