Vincent Coussedière est agrégé de philosophie et auteur d'«Eloge du populisme» (Elya éditions).
Le parti populaire danois (DF), formation de droite dite «populiste», a enregistré jeudi son meilleur score en recueillant 21 % des suffrages aux législatives. Que révèle selon vous cette percée? Les «populistes» sont-ils désormais incontournables en Europe?
Permettez-moi d'abord de souligner la pertinence de la précaution que vous employez dans la formulation de votre question: «formation de droite dite populiste». L'étiquette de «populiste» est en effet accolée à ce parti comme à d'autres de l'extérieur, c'est-à-dire depuis la doxa médiatique et politique régnante, qui cherche trop souvent à disqualifier par là tout parti qui ne se réfère pas au même logiciel idéologique qu'elle. Remarquons aussi que ce parti se revendique lui-même «populaire» dans son appellation. Et il semble effectivement qu'il le soit devenu, si l'on en juge d'après le score qu'il vient de réaliser.
Que révèle cette percée? Révèle-t-elle que «les populistes» sont désormais incontournables en Europe? Il me semble que ce qui est incontournable aujourd'hui en Europe, ce ne...