La panique n'est pas perceptible. Les files d'attente aux distributeurs de billets d'Athènes ne sont pas démesurées. Mais à trois jours du sommet européen présenté par tous les protagonistes du drame grec comme celui de la dernière chance, les comptes bancaires se vident comme jamais. Les retraits aux guichets et aux distributeurs ont battu des records cette semaine, en commençant par 600 millions d'euros lundi, puis allant crescendo pour finir vendredi avec des retraits de l'ordre de 1,5 milliard d'euros. Les Grecs ont sans doute retiré de leurs comptes autant d'argent en une semaine qu'au cours de tout le mois d'avril, soit 4,7 milliards d'euros, le dernier mois pour lequel des chiffres officiels sont disponibles.
L'impasse dans laquelle se trouvent les négociations entre le gouvernement Tsipras et ses créanciers, à onze jours de la date butoir du 30 juin, inquiète sérieusement le public. Le 30 juin, la Grèce doit rembourser 1,6 milliard d'euros au Fonds monétaire international (FMI), somme qu'elle n'est a priori pas capable d'honorer. Et le même jour, le plan d'aide expire. Faute d'accord et d'argent frais, la Grèce peut basculer le 1er juillet dans le défaut de...