Le ministre adjoint des Affaires étrangères, Dimitris Droutsas, s'est entretenu mardi à Paris avec son homologue français, Bernard Kouchner, invité par ailleurs dans la soirée à s'adresser à un débat de l'Institut français des Relations internationales (IFRI).
Sur le thème de l'exercice de la politique étrangère en période de crise économique, et devant un large auditoire de diplomates et d'universitaires, M. Droutsas s'est référé à l'expérience grecque, soulignant que les raisons ayant conduit à la situation actuelle n'étaient pas dues à la faiblesse de l'économie grecque, mais à une mauvaise gestion, insistant aussi que l'aide de l'UE et du FMI est un prêt et non des subventions, qui a pour objectif de soutenir des réformes, ces aides devant être remboursées y compris les taux d'intérêt.
Faisant le point sur la politique étrangère de la Grèce, le ministre a informé que "notre politique étrangère ne peut être défensive et peureuse, mais au contraire active et extériorisée. Je pense que, en tant que membre de l'UE, nous aurons plus à gagner si nous reprenons le fil de l'histoire européenne là où nous l'avons laissé, avant que s'étiole à un certain moment la vision d'une grande Europe unie".
Parlant des responsabilités des personnalités et institutions de l'UE en ce qui concerne la crédibilité de l'unification européenne, M. Droutsas a estimé que "un système international sans une Europe forte ne sera qu'un système déséquilibré. Le monde a besoin de l'Europe, mais l'Europe doit s'ouvrir au monde".
M. Droutsas a répondu par la suite aux questions des personnes présentes, et en tout premier lieu du fondateur et DG de l'IFRI, Thierry de Montbrial, sur les positions grecques vis-à-vis de la Turquie, sur la question chypriote et la FYROM.
"Nous souhaitons que la Turquie participe (à l'UE), car nous pensons que ce sera une raison pour que ce pays promeuve des changements et renforce son régime démocratique. Naturellement, il faut qu'il respecte ses obligations au sujet des principes de bon voisinage, du droit international et de l'acquis communautaire", a rappelé M. Droutsas, expliquant que les deux parties négociant à Chypre doivent ne pas subir les influences de facteurs étrangers et décider seules de leur avenir, alors que en référence à la question du nom de la FYROM, le ministre s'est dit optimiste quant à un règlement "qui ne tarderait pas", si Skopje faisait preuve d'esprit constructif et positif.
i-GR/ANA-MPA