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Débarquement turc à Athènes le 14 mai

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Par iNFO-GRECE,

Le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, est attendu vendredi à Athènes pour une visite de travail de 48h, à la tête d'une imposante délégation de dix ministres ; une visite qui, si elle est saluée comme positive pour les relations entre les deux pays, laisse beaucoup d'interrogations sur l'opportunité du calendrier, alors qu'aucun des problèmes de fond n'est réglé.

Les ministres turcs participeront avec leurs homologues grecs au tout nouveau Conseil suprême de coopération des deux pays. Des nombreux hommes d'affaires turcs de la délégation prendront part à un forum gréco-turc d'investissements.

De hauts cadres des deux pays sont déjà en discussion à Athènes pour préparer le terrain à des accords de coopération Grèce-Turquie dans les domaines de l'économie, du commerce, des affaires intérieures, des affaires étrangères, de l'éducation, des communications, de l'énergie, du tourisme et de l'environnement.

Une déclaration commune de coopération gréco-turque dans les domaines du tourisme et de la culture devrait être signée vendredi par le ministre de la Culture et du Tourisme, Pavlos Geroulanos, et son homologue turc, Ertugurul Gunay.

M. Erdogan, qui sera accueilli à l'aéroport international "Eleftherios Vénizélos" d'Athènes par le vice-premier ministre, Théodoros Pangalos, sera reçu aussitôt après par le président de la République, Carolos Papoulias, puis aura une rencontre avec son homologue grec, Georges Papandréou. M. Erdogan aura également des entrevues avec le président du Parlement, Philippos Petsalniκos, et le président de la ND, Antonis Samaras.

MM. Papandréou et Erdogan proclameront vendredi après-midi l'ouverture de la session constitutive du Conseil suprême de coopération Grèce-Turquie, qui sera marquée par la signature d'une série d'accords entre ministères des deux pays.

Le soir du même jour, M. Papandréou offrira un dîner en l'honneur de son homologue turc dans un restaurant au pied de l'Acropole.

Samedi matin, M. Erdogan aura une rencontre avec des journalistes grecs.

Du côté de l'opposition, en Grèce, on rappelle que des nombreux obstacles existent pour une véritable coopération entre les deux pays, la Turquie persistant dans son caractère belliqueux dans la région et dans ses relations avec la Grèce en particulier.

Le président de la ND, Antonis Samaras, aura une rencontre vendredi à 15h avec le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan.

Jeudi, le porte-parole de la ND, Panos Panagiotopoulos, a déclaré que le premier ministre turc est bien évidemment le bienvenu, étant donné que "les contacts bilatéraux sont positifs entre les deux peuples voisins, qui souhaitent de meilleures encore relations et une coopération plus étroite".

Indépendamment de la bonne volonté du peuple turc, a noté M. Panagiotopoulos, "la coopération féconde et imperturbable ne peut exister uniquement, que lorsque seront levées des revendications unilatérales aux dépens de la Grèce et lorsque cessera le casus belli (de l'Assemblée nationale turque en cas d'extension des eaux territoriales grecques à 12 milles)".

Pour sa part, le KKE estime que la politique du "pas à pas" inaugurée en 1997 par un précédent gouvernement PASOK vise à la seule NATOïsation (libre circulation de l'OTAN) de la mer Egée, et que le résultat de cette politique est l'invention des zones grises disputées par la Turquie et la remise en cause de la souveraineté grecque en mer Egée.

Le LAOS rappelle la violation permanente du ciel grec par l'aviation militaire turque, Alors que leSYRIZA demande la levée du "casus belli" lors de cette visite, la Turquie ayant déclaré cause de guerre l'extension, par la Grèce de la limite, des eaux territoriales comme le lui autorise le droit international.

La Turquie a fait savoir qu'elle accordait une importance majeure à la vingtaine d'accords qui doivent être signés durant les deux jours. "Nous venons en amis, et non en ennemis", a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères turc.

En signe de confiance, Mardi 11 mai, une frégate turque participant dans un exercice en mer Egée a opéré des contrôles sur deux appareils de combat ainsi qu'à un avion transporteur de l'aviation militaire grecque, demandant son identité au premier et ses intentions au second, le tout dans l'espace aérien national.

La direction générale de la Défense nationale grecque a préféré minimiser l'incident à deux jours de la visite du premier ministre turc en Grèce. Une routine, puisque les provocations similaires de démonstration de force accompagnent régulièrement les visites officielles. Mais une routine qui fini par créer un statut quo. Les Chypriotes en savent quelque chose.

i-GR/ANA-MPA

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