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Intensification de la coopération Grèce - Turquie après la visite du ministre des Affaires étrangères grec à Ankara

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Par iNFO-GRECE,

La visite à Athènes du premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, est prévue à la mi-mai, ont confirmé après leur entretien jeudi à Ankara le ministre adjoint grec des Affaires étrangères, Dimitris Droutsas, et le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, annonçant en outre la mise en place d'un Haut Conseil de coopération (High Level Cooperation Council) avec la participation de 10 ministres de chaque pays (Affaires étrangères, Economie, Environnement&Energie, Transports&Communications, Culture&Tourisme, Protection du Citoyen, Education et Affaires européennes).

Les deux ministres se sont mis d'accord par ailleurs sur l'intensification des contacts exploratoires Grèce-Turquie, ainsi que sur 5 nouvelles Mesures de construction de confiance ciblant l'amélioration du climat entre les deux pays.

Plus précisément, MM. Droutsas et Davutoglu se sont félicités dûment de leur entretien de plus de deux heures, un entretien qualifié de chaleureux et débouchant sur des décisions très importantes, le ministre grec saluant la création du Haut Conseil comme le résultat de la coopération bilatérale entre 1999 et 2004.

Parlant de changements profonds dans la coopération, M. Droutsas a expliqué que "la Grèce et la Turquie auront la possibilité (à partir de maintenant) de faire beaucoup de choses intéressantes en commun", alors que M. Davutoglu a observé que d'ici la rencontre Papandréou-Erdogan, il estimait que des contacts nécessaires entre ministres des deux pays auront eu lieu "afin d'être prêt à mettre en place ce Conseil de coopération stratégique qui, si demandé, pourrait être en position d'être élargi".

"Nous prévoyons une coopération complète Grèce-Turquie à tous les niveaux, a insisté le ministre turc, et pour la promotion et la poursuite de la coopération que nous avons initiée, il y aura deux rencontres annuelles pour faire le point sur les discussions, entre les ministères des AE, et au moins une fois par an une rencontre entre les deux chefs de gouvernement, dans le cadre du Conseil de coopération". Outre ces contacts réguliers, a encore précisé le ministre, sont programmés des échanges de missions diplomatiques, afin de placer les relations des deux pays dans un nouveau modèle.

Concernant les contacts exploratoires, M. Droutsas a indiqué être convenu avec son homologue turc de les intensifier, le prochain tour devant se tenir le plus vite possible avant la visite de M. Erdogan en Grèce, annonçant à ce titre que le chef de la délégation grecque était l'ambassadeur honoraire, Pavlos Apostolidis.

Sur ce point, M. Davutoglu, qui a informé de son côté que l'ambassadeur Ahmet Sinirlioglu conduirait la délégation turque, a déclaré "nous sommes heureux de l'intensification des concertations exploratoires, et espérons que cela sera pour le bien de tous, et saluons le fait que la partie grecque a désigné à ce poste un diplomate expérimenté".

Le ministre turc a souligné que son pays souhaite une bonne collaboration avec la Grèce, se référant même à la crise économique du pays voisin, déclarant "cela est comme un séisme. Dans les séismes, nos deux pays savent se donner la main, s'aider, et c'est pourquoi nous sommes prêts à soutenir la Grèce. Notre destin est commun, et c'est en commun que nous bâtirons notre avenir commun".

M. Droutsas a décrit par la suite les cinq nouvelles mesures de confiance que sont d'une part des programmes éducationnels dans le cadre du Partenariat de la paix de l'OTAN et des conférences aux élèves officiers dans le cadre d'échanges de visites, d'autre part la liaison, à niveau d'état-major, d'une division/brigade de chaque pays avec le QG respectif de l'autre pays à l'OTAN, l'organisation de visites entre écoles militaires et, enfin, des activités scientifiques en commun au niveau militaire.

Dans l'opposition, le principal parti Nea Dimokratia, par la voix du responsable du secteur de la politique étrangère et des relations internationales, Dimitris Avramopoulos, s'est félicité des annonces de coopération Grèce-Turquie, rappelant toutefois que la prochaine visite en mai à Athènes du premier ministre turc constitue un pas dans la voie de la concertation à la condition sévère et ne pouvant être négociée que "le seul différend avec la Turquie est la délimitation du plateau continental de l'Egée".

Par ailleurs, si M. Avramopoulos a relevé que l'annonce de la mise en place d'un "Conseil de Haute coopération" avec la participation de dix ministres des deux pays peut s'avérer utile, il a rélativisé l'impact des cinq nouvelles mesures de confiance annoncées dont le caractère exclusivement militaire et d'entraînement s'inscrit dans le cadre de l'OTAN, donc importants pour la cohésion de l'Alliance mais sans effet immédiat sur les questions brûlantes en suspens entre la Grèce et la Turquie et pour la question chypriote.

i-GR/ANA-MPA

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