Un engin explosif de fabrication artisanale a explosé peu avant 20h samedi dans un parterre de plantes situé devant le Monument du Soldat inconnu, place Syntagma, au centre d’Athènes.
Un inconnu avait téléphoné plus tôt à 19h45 au quotidien Eleftherotypia pour avertir de l’imminence de l’explosion, la police intervenant aussitôt pour boucler le périmètre et évacuer les passants. L’explosion n’a ainsi fait heureusement aucun blessé, dans un des quartiers les plus fréquentés de la capitale, surtout un samedi soir.
Les forces de police, dont le Service-anti-terroriste, enquêtent sur le terrain et les regards se tournent vers "la conspiration des cellules du feu / Συνομωσία πυρήνων της φωτιάς", un groupuscule dans le colimateur ces derniers mois.
La bombe avait été placée dans un bac métallique, et l'explosion étant rapide laisse supposer que l'explosif utilisé était de la dynamite. Aucune trace du matériau utilisé toutefois n'est restée. Il est précisé encore que si la détonation a été forte, la bombe était de moyenne puissance, l'explosion provoquant des bris de verres à l'entrée du Parlement et à une vitre du 3e étage.
Les partis politiques ont à l'unanimité condamné cet attentat contre le Parlement, symbole par excellence de la démocratie, le premier ministre, Georges Papandréou, affirmant avec force que "la démocratie ne peut être terrorisée", le secrétaire du groupe parlementaire du PASOK, Christos Papoutsis, relevant que "certains souhaitant adresser un message pour inquiéter tous les démocrates, certains décidèrent de jouer avec la démocratie. Il faut en finir avec eux".
Le porte-parole de la Nouvelle Démocratie, Panos Panagiotopoulos, a déclaré pour sa part que cet attentat "devant le Soldat inconnu et le Parlement constitue une provocation très grave contre l'ordre public, et au-delà du symbole il est dirigé contre la société grecque, noircissant l'image du pays au plan international, endommageant les intérêts du peuple grec".
Soulignant encore qu'il faut "comprendre tous que le terrorisme est un problème crucial dans notre pays", M. Panagiotopoulos a appelé les partis politiques, les associations, les syndicats, tous les Grecs à se mobiliser contre ce phénomène, demandant que le ministre à la Protection du Citoyen, Michalis Chryssochoïdis, "laisse les paroles pour passer aux actes".
KKE (communiste), LAOS (traditionaliste) et SYNASPISMOS (gauche libérale) ont condamné l'explosion, les premiers observant que cet acte "n'est en aucun cas un acte de résistance contre les attaques sauvages sur tous les fronts du gouvernement contre les droits populaires", M. Aïvaliotis pour le LAOS déclarant que les terroristes se sont peut-être inspirés d'un article du portail de l'industrie turque d'armement "Roketsan" montrant le Parlement grec en flammes. Enfin, le SYN qualifiant cet acte de provocation pour décourager les luttes politiques et sociales en ces moments difficiles de crise économique.
i-GR/ANA-MPA