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Coopération environnementale entre la Grèce, la FYROM et l'Albanie autour du lac de Prespes

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Par iNFO-GRECE,

A quelques jours de la Conférence de Copenhague sur le climat, le premier ministre grec, Georges Papandréou, a convoqué une rencontre tripartite à Prespes, le lac situé à la frontière commune des trois pays, avec ses homologues de FYROM et d'Albanie, afin de discuter de la coopération environnementale, une coopération qui sera matérialisée par un accord signé en février prochain.

Les deux lacs de Prespes, le Grand et le Petit, bénéficient déjà de plusieurs programmes nationaux et européens de protection de leur biotope, mais un coup de pub supplémentaire qui pourrait déboucher à un nouveau coup de pouce pour la préservation de cet environnement unique, ne fait du mal à personne et surtout pas à l'initiateur de la rencontre tripartite, Georgios Papandréou.

Le site de Prespes est inscrit depuis plusieurs années sur la liste du patrimoine mondiale de l'Unesco, tandis que au niveau de l'Union européenne, il bénéficie des programmes Corine et Natura. Enfin, côté grec, Prespes est classé Parc national.

L'initiative du premier ministre grec, soucieux d'effacer des mémoires l'intervalle de la droite au pouvoir et de renouer avec les dates du passé lorsqu'il était ministre des Affaires étrangères, coïncide ainsi avec la tenue dix ans plus tôt d'une rencontre similaire à Prespes et le communiqué commun des trois pays qui s'étaient engagés, à l'époque, de collaborer pour faire face ensemble aux problèmes de l'écosystème du lac qui, de fait, nécessite une coopération interétatique. Le Grand lac de Prespes est partagé entre la Grèce, l'Albanie et la FYROM, tandis que le Petit Prepes se trouve entièrement en territoire grec.

Les premiers ministres des trois pays, Georges Papandréou, Sali Berisha et Nikola Gruevski, à l'issue de leur rencontre vendredi ont annoncé qu'ils signeront le 2 février 2010 un accord portant sur la protection et le développement durable de la région du bassin de Prespès.

Dans leur déclaration commune, les trois pays s'engagent entre autres à promouvoir leur coopération bilatérale et multilatérale afin de renforcer la gestion intégrée des ressources en eau, de prévenir, contrôler et limiter la pollution de la région de Prespès, de protéger les ressources des sols contre l'érosion et la dépréciation et de protéger, conserver et promouvoir la gestion durable de la bio-diversité de la région, toujours dans le cadre et sur la base de l'intégrité territoriale, du bénéfice commun et de la bonne foi.

De plus, les trois premiers ministres soulignent dans leur déclaration commune, leur vif soutien à l'obtention d'un accord à la Conférence de l'ONU sur le changement climatique à Copenhague.

Les principaux points de la déclaration commune des trois premiers ministres seront notifiés au SG de l'ONU, à la Commission européenne, au commissaire européen à l'Environnement et au premier ministre danois qui accueillera le Sommet de l'ONU en décembre.

Le différend Grèce - FYROM objet des entretiens bilatéraux

Le premier ministre, Georges Papandréou, s'est félicité de la volonté commune avec ses homologues de signer un accord engageant les trois pays concernant le développement de Prespes, un développement qui se fera, a-t-il souligné, "de façon à protéger l'environnement et à promouvoir cette région en région de paix, de coopération mais aussi de développement modéré et substantiel, un élément très important pour ce type de régions en Grèce, mais aussi plus généralement pour notre coopération plus large dans les Balkans".

"Nous avons passé le message aux Balkans et à l'UE que cette crise économique peut être surmontée si nous changeons de modèle de développement et nous allons à la croissance verte", a souligné M. Papandréou, qui a évoqué également à cette occasion l'initiative grecque "pour que 2014 devienne le calendrier, la date symbole, de l'adhésion des Balkans occidentaux à l'UE".

Concernant les entretiens séparés avec ses homologues, M. Papandréou a informé avoir examiné avec M. Berisha les relations économiques, des questions liées à la minorité grecque d'Albanie et aux immigrés albanais en Grèce, les deux hommes convenant d'instaurer des contacts plus réguliers entre les deux pays et éventuellement des échanges de visites.

Au menu des entretiens avec M. Gruevski, les dossiers concernant des investissements ont primé, le premier ministre de Skopje posant également la question de l'ouverture de nouveaux passages frontaliers, la levée des visas pour la FYROM dans l'UE, ainsi que le rétablissement de la liaison ferroviaire Florina-Bitola.

Au cours de l'entrevue, les deux hommes ont procédé aussi à une évaluation des relations bilatérales, avec notamment référence à la question du nom du pays voisin, M. Papandréou mentionnant l'intérêt de ces concertations, puisque, a-t-il noté, c'est autre chose de lire les thèses de quelqu'un et autre chose d'écouter comment il voit et ressent les choses.

Et en référence à la visite la veille du ministre suédois des Affaires étrangères, Carl Bildt, à Skopje, mais aussi un article commun Solana-Rehn le jour même, M. Papandréou a affirmé que cette mobilité observée est appréciée certes, mais a noté dans la foulée que nous ne sommes pas les négociateurs, car la négociation est sous l'égide de l'ONU. Pour notre part, a-t-il expliqué, "nous pouvons aider en créant une nouvelle approche, ne pas nous centrer sur des gestes symboliques, mais sur le problème en soi". "Un effort systématique a lieu et la volonté politique est là. J'espère que l'Europe soutiendra notre effort et facilitera la procédure", a-t-il conclu.

Néanmoins, Carl Bild, a estimé que le différend sur le nom définitif de la FYROM était une question qui ne regardait que les deux pays, alors que, la veille, le Parlement européen votait une résolution par laquelle elle demande l'ouverture des négociations pour l'adhésion de la FYROM à l'UE à l'occasion du sommet du Conseil européen de décembre, indépendamment de la résolution du problème du nom. Malgré la mobilisation des euro-députés du PASOK à Strasbourg, le vote n'a pu être évité.

i-GR/ANA-MPA

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