Le ministre de l'Intérieur, Procopis Pavlopoulos, a souligné la nécessité pour la Turquie de respecter les règles régissant la réadmission d'immigrés non légaux, dans le cadre du processus d'adhésion de ce pays, s'exprimant jeudi au Conseil des ministres de la Justice et des Affaires intérieures de l'Union européenne à Luxembourg.
Dans des déclarations à l'issue des travaux, M. Pavlopoulos a expliqué que dès lors que la Turquie veut devenir membre de l'UE, elle doit respecter l'acquis communautaire, dont le Pacte sur l'Immigration et l'Asile fait partie depuis octobre dernier, le ministre soulignant qu'Ankara ne le fait pas à ce jour.
Comme l'a expliqué M. Pavlopoulos, la Turquie sera contrainte par l'UE de signer un accord avec elle, et elle sera tenue désormais d'appliquer aussi l'accord que la Grèce a signé avec elle en 2001. "Nous sommes ouverts aux pas que fera la Turquie en Europe, mais avec des pas simultanés de modernisation de sa part et surtout de respect de l'acquis communautaire", a-t-il dit.
Le ministre a noté que sur les quelque 65.947 immigrés non légaux pour lesquels la Grèce a demandé à la Turquie la réadmission, Ankara n'en a acepté que 2.271 sur sept ans, en invoquant divers prétextes.
Dans son intervention au débat sur l'immigration, M. Pavlopoulos a indiqué que les propositions de la Commission européenne vont, dans leurs grandes lignes, dans la bonne voie, mais noté qu'elles devront couvrir tous les besoins de l'UE et comprendre une référence à la spécificité de la Méditerranée orientale, où le phénomène de l'immigration clandestine est d'une part plus aigu et d'autre part plus substantiel pour l'UE.
Enfin, M. Pavlopoulos a estimé que l'UE doit contracter des accords de réadmission avec d'autres pays d'origine ou de transit de clandestins, comme le Bangladesh, le Pakistan, le Nigeria, l'Afghanistan et la Somalie.
i-GR/ANA-MPA