papoulias agathonisi
Une vedette turque et deux F-16 turcs ont perturbé mercredi matin l'opération de recherche et sauvetage, à laquelle participaient la canonnière "Nikiforos" et un hélicoptère Super-Puma, entreprise dans la région de Farmakonissi pour repérer des immigrés clandestins, amenant le ministre des Affaires étrangères à dénoncer une "atteinte aux relations grecoturques".
L'intervention turque a eu lieu, vers 9h15 mercredi, malgré le fait que les opérations grecques avaient été notifiés, depuis mardi, et selon l'usage, par un NOTAM du ministère de la Marine marchande communiqué par le Centre unifié de Coordination de Recherche et de Sauvetage.
Les deux F-16 turcs, après avoir été interceptés par l'aviation grecque, ont quitté le FIR d'Athènes et survolé, à basse altitude, l'île de Farmakonissi pour recommencer plus tard au-dessus de Agathonissi.
Le ministre des Affaires étrangères, Dora Bakoyannis, a qualifié d'"inacceptables" les provocations de la Turquie dans la région de Farmakonissi et Agathonissi, en Egée orientale, précisant qu'elle a donné des instructions pour que les démarches afférentes soient effectuées.
"Ces actions de la part de la Turquie constituent une violation flagrante du droit international et portent atteinte aux efforts déployés pour l'amélioration des relations greco-turques", a-t-elle ajouté.
Mme Bakoyannis devait notamment référer des provocations turques en Egée, en insistant sur l'intensification de ce phénomène, auprès de Daniel Speckhard, l'ambassadeur des Etats-Unis à Athènes, qu'elle devait rencontrer dans la soirée.
Le président Papoulias avait mis en cause le rôle des militaiers turcs dans l'attitude de la Turquie sur la région, à l'occasion de sa visite à Agathonisi où il a célébré la fête de l'Epiphanie.
La veille de l'incident, le président de la République, Carolos Papoulias, assistait aux cérémonies de l'Epiphanie, justement, à Agathonissi. Dans une de ses déclarations, M. Papoulias avait déploré "les provocations inconcevables et illogiques de la Turquie, comme les vols systématiques d'avions de combat au-dessus d'îles grecques".
"Le coeur du problème des relations greco-turques réside dans le rôle déterminant des forces armées turques dans la vie politique du pays voisin", avait encore souligné M. Papoulias, imputant à cet état de fait bien précis "l'émission constante de revendications, comme la construction de la théorie nouvelle des zones grises (en Egée) depuis 1996".
La réponse des militaires turcs n'a pas tardé…
Néanmoins, la démonstration de la capacité de nuisance turque arrive mal à un moment o le pays voisin est montré du doigt pour la permissivité dans la lutte contre le trafic d'immigrés clandestins qui a doublé au cours de l'année 2008, notamment sur les côtes de l'Egée orientale.
i-GR/ANA-MPA