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La Grèce prête à se défendre devant la Cour internationale de La Haye après le recours de la FYROM

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Par iNFO-GRECE,

La FYROM a saisi lundi la Cour internationale de La Haye contre la Grèce pour violation de l'Accord intermédiaire du 13 septembre 1995 entre les deux pays et demande à la Cour d'enjoindre la Grèce "à ne plus mettre d'obstacle à l'intégration de la FYROM à l'OTAN et autres organismes".

Le ministère des AE de la FYROM a annoncé, en effet, lundi, que le gouvernement du pays a engagé une procédure devant la Cour de Justice internationale de La Haye contre la Grèce l'accusant d'avoir violé l'article 11 de l'Accord intermédiaire signé entre les deux pays en 1995 à New York, suite au veto de la Grèce au Sommet de l'OTAN à Bucarest.

Le communiqué du ministère des AE de la FYROM souligne encore que ce recours a pour but d'"obliger la Grèce à respecter ses obligations légales, telles qu'elles émanent de l'Accord intermédiaire du 13.9.1995 qui est obligatoire pour les deux pays.

Depuis Athènes, le ministre grec des Affaires étrangères, Dora Bakoyannis, a réagi le lendemain de l'annonce déclarant que "le recours de la FYROM auprès de la Cour internationale de Justice de La Haye était une éventualité que nous examinions depuis des mois au ministère des Affaires étrangères".

"La Grèce, bien entendu, se présentera avec des arguments nombreux et forts, notamment en ce qui concerne le non respect de l'Accord intermédiaire", a dit Mme Bakoyannis.

"Il s'agit d'une nouvelle tactique de M. Gruevski dans le cadre de ses efforts de ne pas se présenter aux concertations pour le règlement de la question de l'appellation du pays voisin", a-t-elle ajouté.

Interrogée sur son entretien téléphonique avec le futur vice-président des Etats-Unis, Joe Biden, Mme Bakoyannis a déclaré avoir discuté des questions relatives à la région, ainsi que des dossiers qui seront à l'agenda de l'OSCE pendant la présidence grecque.

"Le recours de la FYROM auprès de la Cour internationale de La Haye n'était pas inscrite au programme de l'entretien téléphonique", a précisé Mme Bakoyannis.

Entre temps, la Cour internationale de Justice de La Haye a confirmé le recours porté par la FYROM contre la Grèce, mais n'a pas précisé quand commencera la procédure afférente, a retransmis l'agence de presse de la FYROM "MIA". Selon l'agence MIA, la Cour internationale de La Haye a fait savoir que "la FYROM lui a demandé d'enjoindre la Grèce à ne plus mettre d'obstacle à l'intégration de la FYROM à l'OTAN et autres organismes".

Depuis New York, l'émissaire de l'ONU pour la FYROM, Matthew Nimetz, a déclaré avoir été informé lundi par le gouvernement de la FYROM de son recours porté contre la République grecque au sujet de l'Accord intermédiaire du 13 septembre 1995 entre les deux pays. M. Nimetz a encore indiqué avoir reçu l'assurance de Skopje que cette action ne réduit pas l'engagement du gouvernement de la FYROM de poursuivre la procédure entamée sous les auspices de l'ONU pour l'obtention d'un règlement dans la question de l'appellation de la FYROM. Le gouvernement de la FYROM a également assuré M. Nimetz de la toute prochaine nomination d'un nouveau représentant aux concertations de l'ONU.

De son côté, la porte-parole de la Commission européenne à Bruxelles, invitée à préciser sa position face à la décision de la FYROM de convoquer la Grèce devant la Cour internationale de La Haye pour violation de l'Accord intermédiaire, a mis l'accent sur l'importance accordée par l'UE à l'obtention rapide d'un règlement de compromis sur le différend de l'appellation finale de la FYROM, tout en précisant qu'il revient à la Cour internationale de La Haye de décider si ce recours est acceptable.

Il faut en outre rappeler la déclaration faite lundi par le président de la FYROM, Branko Crvenkovski, qui a protesté contre le fait que le gouvernement et le premier ministre du pays, Nikola Gruevski, ne l'ont pas consulté avant de prendre la décision de porter recours contre la Grèce devant la Cour internationale de La Haye.

Le porte-parole du ministère grec des Affaires étrangères, Georgios Koumoutsakos, a dénoncé que "le gouvernement Gruevski, après avoir rejeté les récentes propositions de l'émissaire de l'ONU pour la FYROM, Matthew Nimetz, a porté recours aujourd'hui devant la Cour internationale de Justice de La Haye pour une soi-disant violation par la Grèce de l'article 11 de l'Accord intermédiaire de 1995".

"Par ce geste, la FYROM a révélé avoir violé précédemment toute une série d'articles et obligations prévues dans cet accord, ainsi que le principe de bon voisinage", a dit M. Koumoutsakos, qui ajoute que "le gouvernement de la FYROM confirme une fois de plus qu'il n'est pas intéressé par un règlement rapide du différend sur l'appellation définitive du pays, ainsi que le prévoit la résolution 845 de 1993 du Conseil de sécurité de l'ONU".

De son côté, le porte-parole politique du PASOK (socialiste, opposition), Andreas Loverdos, a rappelé que le "PASOK avait souligné en été que la décision du gouvernement Gruevski était de violer les procédures afférentes dans le cadre de l'ONU, en optant pour le nationalisme au lieu des relations de bon voisinage avec la Grèce. Il est clair qu'il est nécessaire de réunir immédiatement le Conseil national de politique étrangère".

i-GR/ANA-MPA

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