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Pas d'annonce spectaculaire à Athènes après la réunion de l'Eurogroupe

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Par iNFO-GRECE,

La Bourse d'Athènes a clôturé sur un rebond de 5,66% lundi mais n'avait pour boussole que l'orientation des grandes places mondiales puisque aucune annonce gouvernementale n'est venue animer la journée à Athènes au lendemain de la réunion de l'Eurogroupe, tenue dimanche à Paris, pour essayer d'endiguer la crise financière afin qu'elle en se transforme en crise de l'économie réelle.

Certes le ministre de l'Economie et des Finanances, Georgios Alogoskoufis, était en déplacement à New York pour prendre part à l'Assemblée annuelle du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale, mais cela n'est qu'un signe supplémentaire du peu d'empressement du gouvernement grec à emboîter le pas des autres capitales de l'Union européenne qui annonçaient de concert lundi après-midi leur façon d'utiliser la boîte à outils créée la veille autour des idées du premier ministre britannique Gordon Brown.

Tout au long de ces dernières semaines, le gouvernement grec s'était d'ailleurs employé à minimiser l'impact de la crise internationale sur le système bancaire grec, lequel ne serait pas exposé aux mêmes risques, attribuant ce mérite à la politique rigoureuse du gouvernement. Etonnante approche, alors que plusieurs grandes banques du pays sont contrôlées par des banques étrangères et notamment françaises. Mais pas plus étonnant que l'estimation du principal parti de l'opposition, le socialiste PASOK, dont le président Georgios Papandreou n'était pas loin de considérer la crise internationale comme conséquence de la politique gouvernementale. Le premier ministre grec serait donc en mesure de faire plonger la Bourse de New York de 20% en une semaine !

De New York en tout cas, le ministre de l'Eco&Fin, Georges Alogoskoufis, a soutenu devant l'Assemblée du FMI que la poursuite de l'assainissement budgétaire et du programme de réformes institutionnelles constitue pour l'économie grecque le meilleur bouclier de protection dans le cadre de l'aggravation du climat économique mondial.

M. Alogoskoufis a encore indiqué que "bien que les répercussions de la crise financière mondiale commence progressivement à être ressenties en Grèce, les évolutions actuelles montrent que l'économie grecque présente une plus forte résistance que d'autres économies européennes, cela apparaissant notamment dans le rythme élevé de la croissance et la réduction continue du chômage".

Il a précisé qu'au cours du premier semestre 2008, la Grèce a présenté un taux de croissance de 3,5% par rapport à 1,8% dans la zone euro alors que le système financier interne présente une très forte résistance.

Cependant, le FMI évalue à 2% la croissance en Grèce en 2009 alors que M. Alogoskoufis a présenté la semaine dernière le budget 2009 sur la base d'une croissance de 3%.

Le premier ministre Costas Caramanlis s'est dûment félicité dimanche soir des mesures promues par l'Eurogroupe visant à faciliter le crédit interbancaire et par extension le crédit aux particuliers et aux entreprises, bien que la politique grecque dès le début de la crise à été tout le contraire avec la recommandation de la Banque de Grèce faite aux banques de restreindre le crédit.

Or, la surperformance du taux de croissance de la Grèce par rapport à la moyenne européenne est en grande partie due au développement du crédit durant la dernière décennie et il serait étonnant que l'économie nationale ne partisse par la restriction du crédit.

A moins, que mercredi, où MM Caramanlis et Alogoskoufis se retrouveront pour l'habituelle réunion du cabinet restreint, n'en décident de suivre finalement la ligne tracée à Paris par l'Eurogroupe, comme ce fut une semaine plutôt avec la garantie des dépôts bancaires portée de 20.000 euros à 100.000.

L'indice boursier de la bourse d'Athènes a en tout cas suivi lundi la tendance générale quoique dans des moindres proportions puisque il ne bondit "que" de 5,66% clôturant à 2.506,45 unités.

La plupart des secteurs d'activités étaient en hausse, dont les entreprises d'intérêt public ( 12,12%), les matières premières (10,18%), la technologie (8,65%), les télécommunications (7,58%), l'alimentaire (6,69%), les banques (6,41%), le commerce (6,54%) et les biens industriels (6,43%).

L'action de Pireaus Bank a augmenté de 3,07% après l'annonce du rachat d'une partie du capital de Proton Bank alors que l'action de cette dernière chutait de 29,8%. Opportunité de rachat à bon compte où premiers signes de la crise bancaire grecque ?

i-GR

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