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Budget 2009 : flambée des impôts

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Par iNFO-GRECE,

Le ministre de l'Economie et des Finances, Georgios Alogoskoufis, a présenté lundi le projet de loi de finances 2009, un budget caractérisé par une hausse de 13,6% des prélèvements fiscaux sur la base d'une prévision de croissance de 3%, tandis que l'inflation devrait être de l'ordre des 3,2% contre une hausse moyenne des salaires de 3,4%.

"Il s'agit", a dit le ministre, "d'un projet de budget responsable et ouvrant des perspectives, car dans la conjoncture difficile que nous connaissons au plan international actuellement, il est important que notre pays continue ses efforts pour le développement, l'emploi et la cohésion sociale".

De manière générale, le Budget 2009 vise huit objectifs, à savoir une baisse toujours des déficits, du chômage, le renforcement de la transparence dans les finances publiques, l'assainissement dans la gestion des comptes des entreprises publiques, mais aussi des organismes des collectivités locales et des hôpitaux publics, des mesures plus efficaces de lutte contre la pauvreté avec l'activation du Fonds national de Cohésion sociale, le développement de la province.

Plus précisément, les recettes fiscales devraient d'après ce projet de loi de finances augmenter de 7,39 milliards d'euros ( 13,6%), soit 61,565 milliards contre 54,175 milliards en 2008, le ministre soulignant que cette hausse proviendra de l'augmentation nominale du PIB, de l'application des dispositions récemment votées de lutte contre l'évasion fiscale et de l'élargissement de l'assiette fiscale.

Il est prévu une augmentation de 18,1% de la fiscalité directe, dont 13,6% de l'impôt sur le revenu, 58% des taxes sur le patrimoine, 35,8% du recouvrement des dettes fiscales des années précédentes et 11,6% des diverses taxes directes.

M. Alogoskoufis a noté par ailleurs que la baisse des taux d'imposition moyens se poursuivait, les tranches de revenus fiscalisées à 29% et 39% passant respectivement de 27% à 37% en 2008 et de 25% à 35% en 2009. Le taux d'imposition de 40% appliqué aux revenus de plus de 75.000 euros étant cependant maintenu.

Les recettes de taxes indirectes devraient augmenter de 10,4%, une augmentation principalement justifiée par la hausse du recouvrement de la TVA ( 12,2%) liée à des contrôles plus nombreux pour endiguer l'évasion fiscale.

Les dépenses pour les retraites et les recettes (45,7% des dépenses primaires) ne devraient par contre augmenter que de 7,6% et prendre en compte la nouvelle politique de revenu gouvernementale pour 2009, qui comprend notamment une nouvelle grille de salaires pour les juges et des recrutements essentiellement dans le secteur de la santé et dans l'armée de métier.

Les dépenses d'assurances, soins médicaux et protection sociale, augmentent de 11% une grande partie étant représentée par la prise en charge des déficits des caisses de sécurité sociale, de l'augmentation de l'Allocation de Solidarité sociale (EKAS) et des retraites agricoles.

M. Alogoskoufis a souligné par ailleurs que les dépenses de protection sociale allaient croître de 36%, dont l'allocation-famille nombreuse, l'assistance sociale et la caisse nationale de cohésion sociale, qui dotée de 100 millions d'euros, recevra aussi les fonds des comptes spéciaux des ministères intégrés dorénavant au budget de l'Etat.

Quant à la répartition par ministère, celui des Affaires étrangères est en hausse de 8,3%, Emploi et de Protection sociale de 13%, 6,3% pour l'Education, 13,7% pour la Justice et 8,3% pour la Santé, 8,3% pour la Culture.

Les partis de l'opposition contestent les chiffres du projet de loi de finances 2009

"L'état-major économique a utilisé, comme en 2007, les mêmes alchimies dans les comptes de l'Etat", a déclaré lundi la responsable en économie du PASOK (socialiste), Louka Katséli, commentant négativement le projet de loi de finances déposé dans la journée par le ministre de l'Eco&Fin, Georgios Alogoskoufis.

Qualifié par Mme Katséli de "théâtre de l'absurde", de "mauvaise gestion des finances publiques", et de "raid fiscal sur les petits et moyens revenus", ce budget 2009, tel que présenté aujourd'hui, "surévalue les recettes, sous-évalue les dépenses à la consommation et inscrit des résultats positifs faux en ce qui concerne les organismes de collectivités locales et les personnes morales de droit public". La responsable du PASOK juge par ailleurs que "la réalité est tout autre", le déficit public en particulier ayant franchi la "ligne rouge" des 3% du PIB.

Les nouveaux impôts de l'ordre de 7,4 milliards d'euros, la réduction d'un milliard d'euros du Programme des investissements publics, tout spécialement dans "une période de crise économique", auront comme résultats "d'enfoncer davantage les ménages, les petites entreprises, et d'accroître le chômage", les régions continuant pour leur part à dépérir.

Dans son communiqué du bureau de presse du CC, le KKE (communiste) lit dans ce projet de budget la garantie du gouvernement de défendre les profits de la ploutocratie, dénonçant "l'attaque cinglante" contre les revenus de la classe ouvrière et des couches populaires. "Cette politique, ajoute le KKE sans surprise, est une politique de l'UE et répond aux intérêts stratégiques de la ploutocratie".

Enfin le SYRIZA (extrême gauche) dénonce la politique d'austérité qu'impliquera l'application du budget 2009, soulignant que "ce budget, dans le contexte de la crise internationale du capitalisme, conduit à la dépression économique et la grande majorité des Grecs au dénuement".

i-GR/ANA-MPA

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