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Papandreou plaide pour une autre gouvernance pour sortir la Grèce de la crise

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Par iNFO-GRECE,

Le président du PASOK (socialiste, opposition), Georgios Papandreou, a plaidé pour une autre gouvernance qui sortira la Grèce de la crise, à la fois économique et politique, mais aussi d'une une crise des valeurs, prononçant samedi soir son discours de rentrée politique à la 73e Foire internationale de Thessalonique (FIT) ; une gouvernance résumée à des intervention fiscales contradictoires, n'ont pas manqué de souligner ses détracteurs.

M. Papandreou a insisté que le pays traverse une crise profonde, critiquant avec force la politique gouvernementale qu'il a rendue responsable pour la majeure partie des problèmes quotidiens des citoyens et réfutant ainsi catégoriquement les allégations gouvernementales qui mettent en cause la crise internationale.

M. Papandreou a accusé le gouvernement d'être responsable de la concentration des richesses aux mains d'un petit nombre, alors qu'il a parlé de banqueroute de plusieurs secteurs, citant notamment l'économie, l'éducation et la sécurité sociale.

L'hémorragie de la famille grecque, les heures difficiles pour notre santé, la bureaucratie, les scandales que nous vivons quotidiennement, le dérapage budgétaire et la mauvaise gestion, ainsi que le foisonnement du gaspillage dans la fonction publique ne sont pas dûs à la crise internationale, a tranché M. Papandreou, ce n'est ni une erreur ni de l'incapacité. C'est le résultat des choix stratégiques du gouvernement.

De ce fait, M. Papandreou a plaidé pour une autre gouvernance, à commencer par de nouvelles mesures que doit prendre l'Etat qui doit montrer l'exemple, et a ébauché la plateforme que son parti ambitionne de mettre en application, se déclarant certain que le PASOK sera le prochain gouvernement.

M. Papandreou a résumé son programme en sept mesures:

- Echelle unique d'imposition des revenus;
- Plafond unique de revenus non imposables au-delà duquel le coefficient d'imposition sera proportionnel du revenu;
- Réduction du coefficient d'imposition aux entreprises réinvestissant leurs bénéfices;
- Intégration des dividendes dans le revenu imposable;
- Imposition des plus-values des actions;
- Suppression de la taxe unique sur l'immobilier et restauration de la taxe sur les grandes fortunes immobilières, celles de l'Eglise incluses.

Parmi les mesures d'urgence, M. Papandreou a cité le soutien du revenu familial et le renforcement du pouvoir d'achat via la réduction des charges fiscales et la lutte contre la cherté de la vie, la restauration de l'Etat social, le développement "vert" au profit de l'Homme et la garantie d'un Etat juste et efficace. A ce point, le chef de file de l'opposition a ébauché sept mesures "de justice sociale et de redistribution du revenu", en particulier en faveur de la "génération des 700 euros" et des jeunes en quête de leur premier emploi. Enfin, Papandreou a promis 7% du PIB pour l'Education et la Recherche.

M. Papandreou, a eu l'occasion de reprendre les accusations contre le gouvernement lors de la traditionnelle conférence de presse qui suit le discours à la FIT affirmant que "le gouvernement de la ND est l'otage d'intérêts, pratiques et concepts tout en n'étant même pas en mesure de faire face aux scandales provoqués par ses ministres", et mettant en parallèle l'accent sur "la volonté politique du PASOK d'aller de l'avant, de changer la situation actuelle et de disposer d'une proposition alternative qui est crédible et équitable".

Répondant aux questions de la presse, M. Papandreou a exclu toute éventualité de coopération entre le PASOK et la ND, et rappelé que, depuis 2004, le PASOK a tenté à maintes reprises de coopérer avec la ND sur des questions concrètes et que cette tentative a été à chaque fois rejetée. Le seul cas ou une coopération a pu être finalisée concerne l'appellation de la FYROM et qui "est due au fait que le PASOK a réussi à l'imposer", a soutenu le président du PASOK.

S'agissant d'une coopération avec le SYRIZA (coalition de la gauche radicale), M. Papandreou a souligné que l'objectif majeur du parti est d'obtenir la majorité absolue et de gouverner, mais même en ayant la majorité absolue, il visera une coopération avec un plus large consensus. "Nous avons soumis notre proposition au SYRIZA et celle-ci reste valable", a-t-il ajouté.

Invité à préciser les annonces faites lors de son discours de samedi soir et qui concernent l'imposition des biens ecclésiastiques, M. Papandreou a précisé qu'il compte taxer uniquement les biens qui sont exploités par l'Eglise, tout en exprimant la conviction que l'Eglise ne se dérobera pas à une tentative d'application du principe de la justice sociale. Par ailleurs en ce qui concerne la relation entre l'Etat et l'Eglise, M. Papandreou a précisé qu'il veut des relations claires entre l'Eglise et l'Etat, ajoutant avoir discuté de cette question avec l'archevêque d'Athènes et primat de Grèce, Mgr Ieronymos, ainsi qu'avec son prédécesseur, Mgr Christodoulos, et se déclarant en faveur de la séparation entre l'Eglise et l'Etat.

Réactions des partis à la conférence de presse Papandreou

Le ministre d'Etat et porte-parole du gouvernement, Theodoros Roussopoulos, commentant dimanche soir la conférence de presse du président du PASOK, Georgios Papandreou, à la FIT a observé que "celui-ci avait annoncé qu'il présenterait à Thessalonique un programme concret et des propositions argumentées. Tout ce que nous avons entendu n'étaient que des déclarations floues et des promesses contradictoires".

Le SYRIZA, pour sa part a souligné que "ce week-end nous avons assisté à une tentative angoissée et contradictoire ainsi qu'à une tentative désastreuse de M. Papandreou de présenter un profil social pour son parti". "En deux fins de semaines, MM. Caramanlis et Papandreou ont scellé la fin de l'époque du bipartisme".

Enfin, le LAOS (droite traditionaliste) a fait part de "[sa] certitude que M. Papandreou, par sa conférence de presse aujourd'hui, a offert au premier ministre blessé, le meilleur cadeau pour son anniversaire. Des réponses en slow motion, dépourvues de toute propositions, entendues mille fois, des positions rouillées qui sont incapables de répondre aux besoins actuels du pays".

i-GR/ANA-MPA

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