Aller au contenu principal

Corruption Siemens : le gouvernement épargné

Profile picture for user iNFO-GRECE
Par iNFO-GRECE,

La clôture de l'instruction préalable sur l'affaire des pots de vin de Siemens permettra n'épargner, du moins pour un temps, le gouvernement, dont un ministre a été mis en cause par les révélations de la presse, laissant ainsi le PASOK (parti socialiste) seul exposé comme bénéficiaire des largesses de la firme allemande.

Le ministre de la Justice, Sotiris Hatzigakis, a réagi mercredi aux nombreuses déclarations concernant l'affaire Siemens, affirmant que l'enquête préalable n'a pas été hâtivement close et qu'il n'y a aucune volonté de couvrir des responsabilités ou d'ignorer des éléments de l'enquête, ajoutant même que l'instruction se prolongera pendant tout l'été.

M. Hatzigakis a précisé qu'il s'agissait d'une affaire complexe, l'enquête devant en suivre tous les méandres entre les différentes entreprises, les messagers et les comptes bancaires pour pouvoir collectionner les indices, constater les responsabilités et qualifier les chefs d'infraction. Le ministre a précisé que 50 témoins et 40 suspects ont déjà été entendus, 20 requêtes d'ouverture de comptes bancaires déposées et l'ensemble du dossier traduit en grec.

Le ministre a rappelé avoir le 31 janvier 2008 exercé son droit de demander au procureur de la cour de cassation conformément au code pénal que l'affaire soit instruite en priorité, une demande acceptée par une ordonnance du procureur au 6 février 2008, et insisté sur la volonté indéniable et décisive du gouvernement et du ministère de faire toute la lumière sur cette affaire et notamment sur les personnes en cause.

La clôture de l'enquête préalable a pour conséquence l'ouverture de l'instruction principale laquelle a été confiée mercredi au 4ème juge d'instruction spécialement désigné, Nicos Zagorianos.

Le magistrat devrait recevoir dans la journée le dossier complet de l'enquête menée par le procureur du tribunal de 1ère instance d'Athènes, Panagiotis Athanassiou, concernant les contrats de l'Office de Télécommunications de Grèce (OTE) avec Siemens, ainsi que celui portant sur l'installation et le fonctionnement des systèmes de sécurité C4I pendant les Jeux olympiques.

Le juge avait décidé la veille en conclusion de l'enquête de porter plainte contre X pour corruption active et passive au détriment de l'Etat et de OTE, et de blanchiment de recettes provenant d'activités illégales. Il a déjà entendu 40 personnes en qualité de suspect. L'affaire a pris une tournure très polémique lorsque un haut cadre du PASOK, Théodore Tsoukatos a affirmé dans le cadre de l'enquête sur les pots de vin de la firme allemande Siemens avoir être intervenu pour que un million de marks entrent dans les caisses du PASOK

 

Le porte parole du PASOK, Georgios Papaconstantinou, a rappelé la position du parti qui exige la convocation immédiate d'une commission parlementaire d'enquête. "L'affaire est close à toute vitesse, bien que transparaissent des responsabilités pour des ministres du gouvernements. Le gouvernement et la justice ne s'intéressent pas à découvrir la vérité, mais à dissimuler et à étouffer l'affaire", a dit M. Papakonstantinou.

La secrétaire générale du KKE (communistes), Aléka Papariga, a quant à elle, déclaré que l'affaire risquait d'être étouffée, et ajouté que la ''collusion de l'Etat et des entreprises n'est pas nouvelle, et inclut également des hypothèses de rachat et d'enrichissement personnel''.

L'affaire a été dominée ces derniers jours par les révélations de presse, notamment du quotidien athénien Eleftherotypia, sur les voyages du ministre actuel de la Culture et ex-ministre des Transports, M. Liapis.

Dans son point de presse, le porte-parole du gouvernement, Théodore Roussopoulos, a été amené à répondre aux questions insistantes sur le voyage en Allemagne du ministre en compagnie de l'ancien patron de Siemens-Grèce, M. Christoforakos, pour suivre les matches de l'équipe de Grèce en 2005. M. Roussopoulos a dit que la réponse donnée par le ministre lui-même était suffisante, M. Liapis ayant déclaré, quant à lui, avoir payé de ses propres moyens son déplacement ainsi que celui des membres de sa famille.

Soyez le premier à noter cet article