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Caramanlis maintient la reforme d'unification des caisses de Sécurité sociale

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Par iNFO-GRECE,

Annonçant un plan de financement du "Fonds de solidarité sociale", le premier ministre, Costas Caramanlis, a affirmé vouloir continuer sur la voie des réformes, "quelque soit le coût", dans son intervention, vendredi, lors du débat parlementaire sur la réforme de la sécurité sociale, provocantainsi la colère de l'opposition qui nie tout besoin de reformes.

Ainsi, 10% des recettes annuelles provenant des entreprises et organismes dénationalisés seraient versés au "Fonds de solidarité sociale", nouvellement créé, ainsi que 4% des recettes annuelles de la TVA, et 10% encore des financements que perçoivent les organismes sociaux à titre de ressources sociales.

Plus précisément, à propos des réformes de la sécurité sociale que préconise le gouvernement, M. Caramanlis a bien souligné que les décisions qui seront prises vont au-delà du mandat actuel du gouvernement, et que l'objectif du projet de loi qui sera déposé est de mettre en route immédiatement les changements qui s'imposent, "notre devoir", a-t-il dit, "étant de ne pas laisser le conservatisme du petit nombre faire obstacle aux intérêts du plus grand nombre".

"Notre choix", a poursuivi le chef du gouvernement, "est de construire un système unique et juste qui ne risquera pas de s'effondrer, qui n'entraînera pas pour certains dans un avenir proche que les prestations du plus grand nombre soient réduites, voire que des services soient soustraits aux jeunes générations", tranchant que "la stratégie des réformes ne s'interrompra pas, n'est pas ajournée, ne s'arrête pas".

Répondant aux critiques des partis de l'opposition et à certains organismes sociaux, M. Caramanlis a insisté "être déterminé à continuer, quel qu'en soit le coût, sur la voie garantissant la sécurité et la sûreté pour tous, la voie qui conduit à une société plus cohérente et plus juste que demandent les jeunes, une voie pour laquelle nous nous sommes mis d'accord avec les électeurs", expliquant que ces réformes s'imposent au vu de la réalité d'hier et des prévisions et défis démographiques.

Plus précisément, le premier ministre a ciblé comme priorité le règlement de la multiplicité des caisses, au nombre de 155 aujourd'hui, lesquelles sont placées sous la supervision de 5 ministères différents, faisant observer que dans un régime sain, le rapport salarié/retraité serait de 4/1 au contraire de ce qu'il est aujourd'hui, à savoir 1,75 /1.

M. Caramanlis a confirmé que les paramètres fondamentaux du régime de la sécurité sociale ne changent pas, à savoir l'âge de départ à la retraite, les contributions sociales, le calcul des retraites, la plupart des changements se faisant progressivement, au fur et à mesure de périodes transitoires, alors que concluant le premier ministre a appelé à plus d'audace, à un accord pour l'intérêt de tous, estimant que "les réformes de la sécurité sociale sont demandées par les Grecs et sont un devoir pour toutes les forces politiques et organismes, une obligation vis-à-vis du plus grand nombre, des économiquement faibles, des jeunes et, en dernière analyse, un devoir pour la patrie".

L'opposition appelle à "démolir" les politiques actuelles

Le président du PASOK (parti socialiste), Georgios Papandréou, intervenant dans le débat au Parlement sur la sécurité sociale, a assuré - "comme le confirme aussi le Bureau international du Travail", a-t-il noté - que les textes législatifs [en vigueur, ndlr], si mis en application, et si sont pris en compte sérieusement l'évasion fiscale et le non-versement des cotisations aux caisses, suffisent à soutenir le régime jusqu'en 2030.

"Le gouvernement a plongé le pays dans une impasse, dans la tristesse, la dépression de tous. Les Grecs et Grecques attendent en vain du travail, des améliorations - sans doute des réformes, des ambitions pour le pays", a déclaré le président du PASOK, présentant les propositions du parti inspirées certes, a-t-il dit, d'Andreas Papandréou - le fondateur du PASOK - en 1981, mais mises à jour, et préconisant une assurance pour les femmes au foyer.

Avertissant que la nouvelle loi sur la sécurité sociale sera abrogée par le gouvernement du PASOK, M. Papandréou a estimé - en rappelant que la ND n'avait rien fait pour ce dossier pendant les 4 ans de gouvernement - que ce parti ne recherche pas de solutions réellement, mais tente de changer l'agenda politique aujourd'hui, en faisant oublier les affaires de corruption "qui ont bouleversé l'opinion publique", et en "occultant complètement l'affaire des placements des réserves des Caisses dans des obligations d'Etat".

Le SG du KKE (parti communiste), Aleka Papariga, a appelé le peuple grec "à faire vite pour démolir" les politiques qui le marginalisent, parce qu'il sera conduit vers le pire, dans son discours vendredi en débat extraordinaire sur la réforme de la sécurité sociale.

Mme Papariga, qui a critiqué vivement à la fois le gouvernement de la ND et le plus grand parti de l'opposition, le PASOK, a rejeté le caractère "réactionnaire" des réformes du gouvernement, dénoncé l'"enlèvement" de conquêtes de nombreuses années des travailleurs, faisant valoir que la politique appliquée repose sur la philosophie de "diviser pour régner" afin de faire obstacle au développement de l'unité de classe.

Le président du groupe parlementaire du synaspismos, Alecos Alavanos, a exhorté, lui, le gouvernement à voir les sondages et les réactions des citoyens au sujet de la réforme du système de sécurité sociale et soutenu que le premier ministre, Costas Caramanlis, n'a "rien d'un réformateur, mais tout d'un premier ministre effrayé, qui n'évoque pas les questions telles que l'alignement de l'âge de départ à la retraite des hommes et des femmes".

En ce qui concerne les ressources du Fonds de Solidarité, M. Alavanos a dénoncé que son financement à hauteur de 10% qui proviendrait des privatisations ne serait que des "pots-de-vin" provenant du bradage des biens publics.

Enfin, le président du Rassemblement populaire orthodoxe (LAOS), Georges Karadzaferis, a souligné la nécessité absolue d'avoir "une autre allure" en vue de régler le problème de la sécurité sociale en Grèce, demandant l'adoption de solutions radicales au contraire de la politique actuelle du gouvernement de la ND qu'il a synthétisée en trois mots "moins, plus tard, plus cher".

i-GR/ANA-MPA

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