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Ligue des Champions - 3e journée : Olympiakos change de division

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Par iNFO-GRECE,

En se séparant de Rivaldo et de Castillo, lors du dernier mercato, et en confirmant Takis Lemonis dans ses fonctions d’entraîneur, le président d’Olympiakos, Socratis Kokkalis savait qu’il prenait un gros risque, vis-à-vis de ses supporters exigeants. Μoins médiatiques, les remplaçants des stars sont en revanche plus aguerris aux joutes européennes, et, vu le parcours actuel d'Olympiakos en Ligue des Champions, force est de reconnaître que le pari est en passe d'être gagné. Même la défaite hier à Madrid face au Real fut une démonstration du potentiel des Piréotes.

En effet, en dix saisons consécutives de Ligue des Champions, non seulement l’Olympiakos n’avait obtenu le moindre succès à l’extérieur, mais n’était sorti qu’une seule fois des poules mais les valises se comptaient, non plus par unité, mais par dizaine.

Takis Lemonis, qui admettait que son rêve était de voir jouer l’Olympiakos en conquérant sur tous les terrains d’Europe, a réussi en quelques mois d’un travail acharné à faire changer son club de catégorie.

Après le succès à Brême (1-3) il y a trois semaines, l’Olympiakos se déplaçait à Madrid pour y affronter l’ogre qu’est le Real. Et tout commençait classiquement, comme si le match face au Werder n’avait été qu’un éclair de lucidité au milieu d’un océan d’aveuglement. Dès la 2e minute, une énorme erreur d’Antzas permettait à Van Nistelrooy de servir Robinho qui tirait au but. Nikopolidis sauvait son camp, mais Raul avait suivi (1-0).

Sauf que l’Olympiakos de cette année a d’autres ressources et, à la 7e minute, les Grecs égalisaient suite à une magnifique mystification du capitaine Djordjevic sur Michel Salgado. Galletti profitait du centre en retrait du vétéran serbe pour ajuster Iker Casillas (1-1).

Le véritable drame de la soirée se jouait à la 12e minute et l’expulsion de Torosidis coupable d’une faute grossière sur Van Nisterlooy. Couvert par Raul Bravo, Torosidis n’était pas le dernier défenseur, mais l’arbitre doit réagir au dixième de seconde et n’a pas huit ralentis qui lui permettent de juger. Par conséquent, les Piréotes devaient jouer 78 minutes à dix contre onze sur un des terrains les plus durs d’Europe.

Et les dix héros allaient être résistants, souvent meilleurs que leur adversaire. En lui laissant la possession du ballon, ils allaient exceller en contre-attaque. C’est d’abord Lua-Lua (15e) puis Djordjevic (30e) qui manquaient le coche, le Real n’étant dangereux qu’en fin de première période par Robinho, mais Nikopolidis réussissait un superbe arrêt.

Et miracle, après une mi-temps bienvenue, l’Olympiakos prenait l’avantage sur une superbe reprise de Julio Cesar au premier poteau consécutif à un coup franc de Djordjevic. On n’entendait désormais plus que les supporters des rouges et blancs dans l’immense stade Santiago Bernabeu (47e).

Dès lors, la mission était de limiter la casse en tenant à 10 contre 11 malgré la fatigue. Là encore, les occasions étaient partagées : Galletti (53e) et Lua-Lua (63e) pour Olympiakos, Van Nistelrooy (59e).

Finalement, le Real égalisait par Robinho de la tête sur un centre de Ramos (68e). Dans ce stade désormais surchauffé, on pouvait craindre le pire, l’abattement de cette égalisation aidant. Et effectivement, il y avait de quoi s’inquiéter. Une très légère faute de Patsatzoglou, piégé par les passements de jambes de Robinho, donnait un penalty sévère au Real. Mais Van Nistelrooy catapultait une mine trois mètres au-dessus de la barre transversale.

C’était le moment où jamais de terrasser le monstre madrilène. Sur contre-attaque, Djordjevic, malgré ses 35 ans et le surcroît de fatigue dû à l’infériorité numérique, se présentait seul face à Casillas, mais ce dernier sauvait son équipe (80e).

Ayant manqué l’occasion inespérée d’emporter une victoire aussi inattendue qu’historique, Olympiakos était frappé par la dure loi du football, le Real reprenant l’avantage sur une frappe soudaine de Robinho qui crucifiait Nikopolidis (83e).

On se disait que c’était fini, que l’Olympiakos ne pouvait pas avoir les ressources morales et physiques pour y croire encore. Et pourtant, les dix dernières minutes étaient totalement à l’avantage des 10 rouges et blancs qui jouaient au chat et à la souris avec 11 merengue. Mais Casillas se dressait sur leur chemin tel un rempart infranchissable. Il plongeait sur une tête de Nunez (87e) avant de réussir l’arrêt du match sur une volée acrobatique de Kovacevic (90 2e). Sur le contre qui suivait le corner ainsi concédé, Robinho servait Balboa qui ajoutait un 4e but en faveur de son club.

L’arbitre norvégien sifflait alors la fin du match sur cette victoire fiévreuse du Real contre un immense Olympiakos, sans doute l’un des meilleurs de tous les temps. Dans deux semaines, pour la première fois de l’histoire du football grec, Olympiakos partira nettement favori à domicile face à un grand d’Europe. Nul doute qu’à égalité numérique dans un stade Karaïskaki surchauffé, la tâche des madrilènes sera beaucoup plus difficile que ce soir.

i-GR/Orphée Visvikis

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