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Les contribuables grecs paieront le coût des boursicotages des mutuelles des fonctionnaires

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Par iNFO-GRECE,

Le gouvernement grec a fini par céder à la pression des syndicats et prendra à sa charge le manque à gagner des mutuelles des fonctionnaires lors des placements obligataires structurés d'obligations de l'Etat en février dernier qui ont mal tourné. Les ministres de l'Economie et des Finances, Georges Alogoskoufis, et de l'Emploi et de la Protection sociale, Vassilis Magginas, ont déclaré vendredi que l'Etat grec couvrira, en cas d'accord de rachat des obligations entre ces dernières et la banque JPMorgan, la différence résultant des intérêts échus, les deux ministres insistant sur la position du gouvernement selon laquelle "pas un seul euro ne doit manquer aux réserves des caisses".

Les deux ministres ont précisé que des dispositions législatives seront votées pour permettre cette prise en charge, et le taux d'intérêt pris en compte sera celui qui rémunère les réserves des banques ("fonds communs") auprès de la Banque de Grèce.

Les caisses professionnelles de sécurité sociale, et notamment la mutuelle des fonctionnaires, se considèrent flouées par des courtiers lors du placement de 280 millions d'euros d'obligations de l'Etat grec revendues 36 millions plus cher 48 heures après leur émission. L'affaire a fini par coûter son poste à l'ex-ministre de l'Emploi Savvas Tsitouridis dont le secrétaire général était également impliqué dans une autre affaire boursière.

Les mutuelles concernées sont depuis entrées en négociation avec JPMorgan afin d'obtenir réparation, mais la banque d'affaires s'en est tenue aux termes de son communiqué du 10 avril dernier. Pour le courtier international, le placement des obligations de l'Etat grec s'est déroulé de manière tout à fait ordinaire selon les règles d'usage et que ses commissions étaient en ligne avec le marché pour une transaction de ce type. La banque rappelle à l'occasion qu'une cinquantaine de placements similaires ont eu lieu depuis 1999. Toutefois, souhaitant préserver son image, JPMorgan propose de racheter les obligations aux conditions initiales d'émission, mais les caisses grecques et les syndicats - co-administrateurs des caisses - souhaitent sortir indemnes de l'aventure et demandent en plus les intérêts qu'ils auraient dégagés si leurs capitaux étaient placés à la banque de Grèce.

C'est sur le paiement de ces intérêts correspondant à la période de détention des obligations structurées par les caisses que les négociations entre les deux parties, l'organisme financier international et les caisses, ont échoué. JP Morgan a accordé un délai informel jusqu'à 17h (GMT) vendredi pour obtenir la réponse des caisses sur sa proposition.

Quatre caisses de sécurité sociale ont accepté la proposition de la banque JP Morgan pour le rachat de leurs obligations et la restitution des fonds dépensés pour leur achat aux réserves des caisses, après les assurances de l'Etat grec de couvrir les intérêts que elles devaient percevoir pendant la durée de détention des obligations.

Le gouvernement est alors pris entre les syndicats qui défendent les intérêts des assurés et réclament réparation du préjudice subi par les caisses et l'opposition de la gauche qui défend les intérêts des contribuables.

Le président de la Confédération générale des Travailleurs de Grèce (GSEE), Yannis Panagopoulos, a aussitôt réagi vendredi déclarant que "pour la GSEE, il n'existe qu'une solution, que le gouvernement répare les dommages subis par toutes les caisses et recherche les responsables en leur nom".

"Alors que nous exigeons une réparation totale et toute la lumière sur cette affaire, nous n'obtiendrons finalement qu'une réparation partielle avec de l'argent provenant du peuple grec et un camouflage politique au détriment des travailleurs et des assurés sociaux", a-t-il ajouté.

Pour le PASOK (parti socialiste), son porte-parole, Petros Efthymiou, a déclaré que "le gouvernement demande aux contribuables grecs de rembourser la tricherie", qualifiant le communiqué ministériel "de première véritable reconnaissance de responsabilité et de co-responsabilité du gouvernement avec JP Morgan, pour des obligations de 280 millions d'euros partagés dans 4 caisses, avec des commissions et des pots de vin de 42 millions d'euros, qui ont voyagé d'Athènes à des sociétés off-shore dans les îles Caïman".

M. Efthymiou a demandé que "le gouvernement dépose toutes les informations sur l'ensemble de l'affaire, afin que des estimations soient faites pour que l'Etat puisse récupérer son argent auprès de ceux qui l'ont détourné".

M. Efthymiou a ensuite rappelé que plusieurs cadres dirigeants de JP Morgan ont été convoqués mardi prochain au Parlement et que certains devraient être entendus par la justice dans le courant de la semaine prochaine.

Quant à Synaspismos (parti de la gauche radicale), par la voix du responsable de Politique économique et sociale, Panagiotis Lafazanis, a déclaré de son côté que "la proposition du gouvernement de faire couvrir par le budget de l'Etat les intérêts dus aux caisses, transfert de façon scandaleuse le coût des dessous de table à la charge des contribuables" et que "le gouvernement, au lieu de prendre des initiatives et d'exiger le remboursement avec intérêt des obligations par JP Morgan et autres intermédiaires, a choisi la solution facile, au détriment du peuple afin de dissimuler ses propres responsabilités".

Mais, la gauche a beau crié au scandale, elle a réclamé à corps et à cri l'intervention de l'Etat pour compenser la mauvaise gestion des mutuelles.  

i-GR/ANA-MPA

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