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Superleague : épilogue d’une saison amère

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Par iNFO-GRECE,

Alors qu’il ne reste plus qu’une seule journée de championnat à jouer, le suspense est encore de mise en Superleague grecque, mais pas à tous les étages. En haut de classement, cela fait des lustres qu’Olympiakos est assuré de finir champion. Pour la troisième fois consécutive et la dixième fois en onze ans, les piréotes lèveront le trophée du vainqueur. Après une décennie de « pierre » comme on la nommait communément, Olympiakos est redevenu le « thrylos » (la légende) qu’il était.

Mais les supporters sont mécontents. Le jeu pratiqué n’est pas foudroyant, Lemonis a succédé à Sollied dans la morosité. Dans les travées, on réclame à Kokkalis de casser sa tirelire. Pourtant, personne n’est dupe. Il y aura certainement l’arrivée d’une nouvelle vedette à l’intersaison mais ce n’est pas ce qui permettra aux rouges et blancs de hausser leur niveau en Ligue des Champions, la compétition qui fait rêver les foules, mais dans laquelle Olympiakos échoue depuis plusieurs années.

Derrière, l’AEK, privée de moyens financiers, essaiera de faire aussi bien que cette saison. En effet, au vu des budgets et de l’effectif, la deuxième place de l’AEK, qualificative pour le tour préliminaire de la Ligue des Champions, obtenue malgré des défaites dans les derbies, est un bel exploit, tout autant qu’une honnête campagne européenne. Quant au Panathinaïkos, il est le dindon de la farce. Vaincu trois fois consécutivement à domicile, les verts ont complètement perdu le bénéfice de leurs deux victoires sur terrain adverse dans les derbies (0-1 à Olympiakos et 1-4 à l’AEK). Déjà qualifié en UEFA, ils essaieront de sauver les meubles en finale de la Coupe de Grèce, ce 5 mai, face à Larissa.

La bonne surprise de la saison, c’est cet Aris très latin qui terminera quoi qu’il arrive, à la 4ème place de la compétition. Avec seulement 5 défaites, les Thessaloniciens ont brillé par la fluidité de leur jeu et méritent amplement leur qualification en coupe de l’UEFA.

Lors de la dernière journée, trois équipes se battront pour obtenir la 5ème place, également qualificative pour l’UEFA, mais aussi pour la 6ème qui, si le Pana gagne la coupe, pourrait elle aussi conduire à l’Europe. Pour le moment, le Panionios, OFI et le PAOK sont à égalité de points. Hasard du calendrier, la dernière journée abrite un somptueux PAOK – OFI dont le vainqueur devrait profiter, d’autant plus que le Panionios aura un match difficile face à l’AEK à Nea Smyrni.

Dans le ventre mou du championnat, Atromitos, Ergotelis, Xanthi et Kalamaria sont sauvés. Pour la relégation, tout se jouera entre Kerkyra, Larissa et Heraklis. Kerkyra compte 34 points et se déplacera à Athènes pour y affronter le Panathinaïkos, ce qui ne lui laisse que peu d’espoir. Larissa dispose d’un capital de 33 pts et ira jouer à Salonique contre une équipe de Kalamaria indifférente. Enfin, l’actuel relégable, Heraklis, largement distancé il y a peu, a vraiment de quoi y croire. Certes, du haut de ses 32 points, la victoire lui est indispensable sur le terrain de Xanthi ; Certes, les xanthiotes sont invaincus chez eux en championnat depuis presque trois ans ; Mais, Xanthi n’a rien à jouer lors de ce dernier round et Heraklis est en grande forme (trois victoires et un nul et 434 minutes sans encaisser de but).

Enfin, deux équipes de l’Attique, Aigaleo et Ionikos, sont dors et déjà releguées. De quoi modifier le paysage de la Nationale A la saison prochaine. En effet, en Nationale B, la plupart des prétendants à l’accession sont des équipes provinciales. Pour le leader Levadiakos, c’est déjà quasiment fait. En deuxième position, l’Asteras Tripolis est également bien parti. Pour la dernière place, cela se jouera entre Veria et Kastoria, même si mathématiquement, d’autres équipes peuvent encore espérer venir se mêler à la lutte. Il est donc fort probable que la saison prochaine, il ne reste plus que cinq équipes athéniennes dans l’élite, alors que récemment, 10 des 16 participants étaient originaire du centre économique et démographique du pays.

Face à l’indigence du championnat national, les supporters du foot grec aurait bien aimé que leur équipe nationale continue à les faire rêver. Mais, là encore, le constat d’échec est de mise. Certes, l’Ethniki est toujours en course pour la qualification à la phase finale de l’Euro 2008, mais hormis un succès sur la Norvège à Karaïskaki (1-0), elle n’a jamais su faire ses preuves face aux équipes compétitives. Vaincue 4-0 en Angleterre, 1-0 en France, et 1-0 face à la Corée du Sud, dans de prestigieux matches amicaux, la spirale de la défaite l’a conduite à une véritable humiliation à domicile face à la Turquie (1-4).

Finalement, le seul baume au cœur des supporters grecs cette saison sera venu de l’incroyable réussite de l’exilé Fanis Gekas. Chassé par le Panathinaïkos l’été dernier, alors qu’il refusait de partir au PAOK et ainsi de servir de monnaie d’échange contre Salpiggidis, Gekas débarquait à Bochum un peu par hasard. Après une saison presque entière, il est déjà une star de la Bundesliga. Auteur de 21 buts en 32 matches (dont 19 en 29 matches de championnat), Gekas sera vraisemblablement sacré meilleur buteur du championnat allemand, l’un des cinq plus importants d’Europe. De plus, il aura permis à son équipe, promise à la relégation et actuellement 11ème du classement, d’obtenir son ticket pour la Bundesliga 2007/2008. Cette réussite lui vaut de franchir une nouveau pas dans sa carrière : la saison prochaine, Gekas évoluera au Bayer Leverkusen.

i-GR/Orphée Visvikis

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