Naufrage à Santorin
Les deux touristes français portés disparus après le naufrage du paquebot Sea Diamond jeudi au large de l'île de Santorin, étaient toujours recherchés vendredi soir, selon un communiqué du ministère de la Marine marchande grecque. Le Sea Diamond qui la veille vers 16h00 avait heurté un récif à l'approche de l'île a fini par sombrer vendredi matin emportant avec lui 410 tonnes de carburant diesel ; les autorités tentent actuellement de limiter le risque de pollution, alors que la justice continue d'auditionner le capitaine du bateau.
Au total, 1.156 passagers, dont de nombreux Américains et Espagnols, et 391 membres d'équipage se trouvaient à bord du Sea Diamond, qui effectuait depuis lundi dernier une croisière dans les Cyclades, le Dodécanèse et en Crète. A bord également, une centaine de Français et une quarantaine de jeunes d'un lycée de Montréal. Santorin était sa dernière escale avant de regagner le port du Pirée. Long de 143 mètres et battant pavillon grec, le Sea Diamond avait pris une gîte de 15 degrés après avoir heurté un récif et une opération d'évacuation a aussitôt été mise en place pour secourir les passagers et les membres de l'équipage avec des canots de sauvetage.
Par ailleurs, trois hélicoptères Super Puma de la police portuaire ainsi que d'autres bateaux qui naviguaient dans la zone ont participé à cette opération. Les bonnes conditions météorologiques et la proximité de l'île ont facilité les opérations de sauvetage qui ont permis d'évacuer puis de rapatrier l'ensemble des passagers et les membres de l'équipage au Pirée. Mais alors que les opérations de secours prenaient fin et les autorités annonçaient le sauvetage, une Française accompagnée de son fils de 15 ans signalait vendredi soir qu'elle était sans nouvelles de son époux et de sa fille de 16 ans. Jean-Christophe Allain, 45 ans, et sa fille Maud se trouvaient dans leur cabine lorsque le navire a heurté le récif.
Malgré qu'un remorqueur ait été envoyé sur place, le bateau a fini par couler vendredi à 6 heures du matin dans le port de l'île, déclanchant ainsi une polémique sur les chances de garder le navire à flot, et surtout créant un risque réel de pollution avec les 410 tonnes de sa réserve de carburant. Un patrouilleur de la police portuaire de Santorin et un bâtiment de la marine de guerre effectuaient des recherches vendredi autour du bateau coulé. Des hommes grenouilles ont pénétré dans la cabine où les deux Français étaient supposés se trouver au moment du naufrage.
Les autorités portuaires ont également pris vendredi des mesures antipollution ; un premier barrage placé autour du bateau a été emporté dans les profondeurs lorsque le bateau a coulé. Des navires munis de détergents, et d'appareillage antipollution ont été dépêchés sur place tandis que l'on étudiait samedi matin la possibilité de pompage sous-marin du carburant.
La capitaine du Sea Diamond et cinq autres cadres de l'équipage étaient auditionnés jusqu'à tard dans la nuit du vendredi par les autorités judiciaires et portuaires de l'île afin de déterminer les causes et les responsabilités du naufrage, le récif figurant dans la cartographie de la région et le bateau étant équipé des systèmes d'alerte analogues selon les premières informations de l'enquête.
i-GR/ANA-MPA