Les déclarations de M. Blair peuvent avoir l'importance de déclarations politiques, mais "la substance se trouve dans la décision du Conseil des affaires générales de l'UE", a dit le ministre grec des Affaires étrangères, Dora Bakoyannis, répondant au premier ministre britannique, Tony Blair, qui en visite à Ankara annonçait que la Grande Bretagne pourrait entreprendre des vols directs vers les territoires occupés de Chypre, alors même que la Turquie venait d'être sermonnée par l'Union Européenne pour son refus d'accepter les navires et avions en provenance de la République de Chypre.
M. Blair, fervent supporter d'une adhésion inconditionnelle de la Turquie dans l'UE, s'est empressé, en effet, à se rendre à Ankara aussitôt après le Conseil européen de la semaine dernière, afin de consoler la Turquie qui venait de subir un sérieux ralentissement de ses négociations avec l'UE, contre-mesure pour le non respect de ses engagements envers Chypre.
Dans une conférence de presse tenue vendredi avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, M. Blair a appelé Ankara à ouvrir ses ports et ses aéroports aux navires et avions chypriotes, tout en invitant l'UE à "mettre un terme à l'isolement des territoires nord de Chypre". Il a également exprimé son appui à l'ouverture immédiate des autres chapitres des concertations d'adhésion de la Turquie à l'UE et souligné que la Grande Bretagne envisage positivement la possibilité de réaliser des vols directs depuis la Grande Bretagne vers les territoires occupés de l'île, "si cela ne contrevient pas aux règles internationales de la circulation aérienne".
Y répondant, Mme Bakoyannis, a affirmé samedi que les "25" de l'UE avaient pris une position commune qui engage tous les pays-membres de l'Union européenne. "Le message adressé à l'intention de la Turquie est commun et clair", a-t-elle insisté.
La Grèce souligne que le récent message des 25 Etats-membres adressé à la Turquie est clair et ne peut être déformé, et rappelle que la question chypriote doit être réglée dans le cadre de l'ONU, selon les valeurs et principes européens et selon le respect des décisions afférentes du Conseil de sécurité (intégrité du territoire, retrait de l'armée turque du Nord de Chypre, etc.)
Commentant les mêmes déclarations de M. Blair, le président de la République de Chypre, Tassos Papadopoulos, a estimé qu'"il s'agit des positions habituelles pro-turques des Anglais, à tout prix et sans obstacles", ajoutant au sujet de l'intention britannique d'effectuer des vols directs vers les territoires occupés que "cela fait trois ans qu'ils essaient de légaliser ces vols sans y arriver".
i-GR/ANA-MPA