Aller au contenu principal

Benoît XVI et Bartholomé Ier célèbrent une messe historique au Phanar, Istanbul

Profile picture for user iNFO-GRECE
Par iNFO-GRECE,

L'image du pape Benoit XVI dans la Mosquée bleu, tourné vers la Mecque, a peut-être été la plus spectaculaire de la visite du Pontife romain à l'ancienne capitale byzantine, mais l'histoire retiendra certainement cette image de Benoît XVI et du patriarche oecuménique de Constantinople Vartholomeos Ier, main dans la main, bénissant la foule émue de fidèles rassemblée jeudi au Phanar, après la messe célébrée sous les ors de l'église Saint-Georges en mémoire du saint apôtre André, fondateur du Patriarcat, perpétuant ainsi la tradition ouverte en 1964 quand le pape Paul VI et le patriarche Athinagoras s'étaient rencontrés à Jérusalem, alors qu'en novembre 2004 ce fut Jean Paul II qui avait reçu Bartholomé Ier à Rome.

Les deux hiérarques dans une déclaration commune, soulignent leur soutien à l'UE et ses procédures pour le traitement du cas turc, leur opposition aux meurtres commis au nom de Dieu, leur attachement au rapprochement des Eglises catholique et orthodoxe tout autant qu'au dialogue interreligieux. Enfin Benoit XVI et Bartholomé 1er ont fait part de leur souci des conséquences causées à l'environnement par un progrès économique et technologique sans limites.

Le Pontife est arrivé au Phanar sous forte escorte pour assister à la messe orthodoxe. Parmi les invités étaient présents les membres du corps diplomatique en Turquie, l’ambassadeur de Grèce à Ankara, Georgios Yennimatas, les ambassadeurs des pays européens, de nombreux citoyens américains dont l’ambassadeur, les représentants des autres églises et de nombreux membres de la communauté grecque.

L’après-midi, Benoît XVI a visité Sainte-Sophie et la célèbre mosquée Bleue, tandis qu'en fin de journée les deux hommes ont publié une déclaration commune dans laquelle ils affirment leur soutien à l'Union Européenne et ses procédures, soulignant notamment "avoir évalué positivement le chemin vers la formation de l'UE. Les acteurs de cette grande initiative ne manqueront pas de prendre en considération tous les aspects qui touchent à la personne humaine et à ses droits inaliénables, surtout la liberté religieuse, témoin et garante de respect de toute autre liberté. Dans chaque initiative d'unification, les minorités doivent être protégées, avec leurs traditions culturelles et leurs spécialités religieuses. En Europe, tout en demeurant ouverts aux autres religions et à leur contribution à la culture, nous devons unir nos efforts pour préserver les racines, les traditions et les valeurs chrétiennes pour assurer le respect de l'histoire, ainsi que pour contribuer à la culture de la future Europe, à la qualité des relations humaines à tous les niveaux".

La déclaration commune des deux chefs d'Eglise se réfère encore à leur volonté de maintenir les liens de communication et de coopération, en joignant leurs efforts pour la paix mondiale et la protection de l'environnement.

"Notre regard s'est porté sur les lieux du monde d'aujourd'hui où vivent les chrétiens et sur les difficultés auxquelles ils doivent faire face, en particulier les pauvretés, les guerres et le terrorisme, mais également les diverses formes d'exploitation des pauvres, des émigrés, des femmes et des enfants. Nous sommes appelés à entreprendre ensemble une action en faveur du respect du droit de l'homme, et de tout être humain, créé à l'image de la ressemblance de Dieu, du développement économique, social et culturel. Nos traditions théologiques et éthiques peuvent offrir une base solide de prédication et d'action communes. Nous voulons avant tout affirmer que tuer des innocents au nom de Dieu est une offense envers Lui et envers la dignité humaine. Nous devons tous nous engager pour un service renouvelé de l'homme et pour la défense de la vie humaine, de toute vie humaine.

Nous avons profondément à coeur la paix au Moyen-Orient, où notre Seigneur a vécu, a souffert, est mort et ressuscité, et où vivent, depuis tant de siècles une multitude de frères chrétiens. Nous désirons ardemment que soit rétablie la paix sur cette terre, que se renforce la coexistence cordiale entre ses diverses populations, entre les Eglises, et entre les différentes religions qui s'y trouvent. Pour cela, nous encourageons l'établissement de rapports plus étroits entre les chrétiens et d'un dialogue interreligieux authentique et loyal en vue de lutter contre toute forme de violence et de discrimination.

Actuellement, devant le grand danger concernant l'environnement naturel, nous voulons exprimer notre souci face aux conséquences négatives pour l'humanité et pour la création toute entière qui peuvent résulter d'un progrès économique et technologique qui ne reconnaît pas ses limites. En tant que chefs religieux, nous considérons comme un de nos devoirs d'encourager et de soutenir tous les efforts qui sont faits pour protéger la création de Dieu et pour laisser aux générations futures une terre dans laquelle elles pourront vivre".

La signature de ce communiqué commun a constitué le point culminant de la visite tout particulièrement réussie du Saint Pontife au Centre de l'Orthodoxie, visite qui a suscité émotion et optimisme pour l'avenir des relations des deux Eglises.

Dans un discours prononcé à cette occasion, Bartholomé Iet a qualifié la visite du pape au Phanar de "bénédiction divine" et de preuve de la volonté commune de continuer dans la voie du rapprochement des deux Eglises, tandis que le pape Benoît XVI faisait état d'une rencontre qui apporte un nouvel essor à la relation des deux Eglises, qualifiant de "scandale" la division des Chrétiens.

i-GR/ANA-MPA

Soyez le premier à noter cet article