Le Conseil gouvernemental des Affaires étrangères et de la Défense (KYSEA) a entériné mardi l’achat de 30 avions de combat F-16 Block 52 par un accord inter-Etats avec le gouvernement américain, obtenant des avantages optimaux tant au niveau des capacités opérationnelles qu’au niveau de l’adjudication de travaux à l’industrie nationale de défense. La décision a été prise à l’unanimité lors d’une séance présidée par le Premier ministre, Costas Caramanlis.
Le ministre de la Défense, Spilios Spiliotopoulos, a annoncé que le coût total du programme s’élèvera à 1,625 milliard d’euros, lequel couvre aussi les besoins en assistance des 60 F-16 Block 52 du précédent programme qui n’avaient pas été prévus lors de la signature du contrat en 2000 - le coût se répartit en 1,1 milliard pour l’achat des 30 nouveaux appareils et en 525 millions pour l’assistance intégrale du total des 90 appareils -, alors que sont obtenues pour la première fois les garanties bancaires nécessaires.
La décision arrêtée aujourd’hui, a souligné le ministre, garantit l’absence d’intermédiaires dans le programme en question, confirme les engagements du gouvernement en matière de transparence dans les fournitures des forces armées et permet de maintenir le rapport de forces dans la région.
M. Spiliotopoulos a précisé qu’aussitôt après avoir été réceptionnés en 2009, les 30 F-16 Block 52 seront immédiatement opérationnels, puisqu’ils disposeront de leur système de contre-mesures électroniques, alors qu’il a observé également que le prix actuel d’achat unitaire par rapport aux prix actualisé du précédent programme d’achat des 60 F-16 Block 52 est inférieur de l’ordre de 5 millions d’euros - soit 36,7 millions contre 41,4 millions d’euros. De plus, les avantages compensatoires s’élèvent à 132% contre 120% du précédent programme au bénéfice de l’industrie grecque de défense, surtout de l’Industrie aérospatiale grecque (EAB).
Des comparaisons obligées avec le programme du précédent gouvernement, après la récente polémique avec l'opposition sur le mode de passation des marchés et aussi sur le coût final de l'acquisition, le gouvernement américain ayant surpris les députés grecs en annonçant un coût nettement supérieur à celui présenté par le gouvernement grec.
Dans de brèves déclarations au cours de son point de presse, le porte-parole par intérim du gouvernement, Evanghelos Antonaros, a précisé que la partie grecque ne fait pas usage de son droit d’option pour l’achat de 10 appareils supplémentaires.
L'opposition s'inquiète du coût politique du contrat
Comme attendu, les trois partis de l'opposition parlementaire, PASOK, KKE et Coalition, se sont opposés à cet achat.
Le PASOK par la voix de son responsable de Politique étrangère, Christos Papoutsis, a fait remarqué l'adjudication directe sans appel d'offres international, la non-transparence et le coût politique et financier élevé de ce contrat. "Nous demandons au gouvernement de présenter le plus rapidement au Parlement ce contrat afin que les députés soient informés complètement de tous les volets politiques et financiers", a conclu M. Papoutsis.
Le KKE pour sa part déplore que ce contrat ne se soit pas fait en tenant compte des besoins de la Grèce et, au vu de l'enveloppe importante dégagée en matière de dépense, souligne que ceci prouve qu'il existe des fonds quand il s'agit des armements pour l'OTAN, les missions en Afghanistan, au Kosovo, mais non pour le social.
Enfin, Synaspismos a exprimé son opposition à la décision du KYSEA de donner le feu vert a l'achat des 40 F-16, qui fera porter un poids très lourd à l'économie nationale sans répondre aux besoins pratiques de la défense du pays.
i-GR/ANA