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Croissance : l'objectif 2005 ne sera pas atteint, flambée de l'inflation

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Par iNFO-GRECE,

Même en période de calme estival, tous les rafraîchissements ne sont pas de bienvenue. Les chiffres sur l'économie grecque publiés cette semaine ont de quoi refroidir l'optimisme du gouvernement et témoignent d'un assoupissement de l'économie nationale, laquelle se maintient surtout par l'investissement public. Investissements en baisse, les entreprises doivent savoir composer avec les programmes de l'Etat ; loyers qui flambent, les ménages arrivent à s'en sortir par un endettement croissant qui a lui-même ses limites.


Le taux de croissance en 2005 devrait finalement se fixer aux alentours des 3-3,3%, conséquence attendue de la fin des investissements liés aux Jeux olympiques, a indiqué jeudi dans son dernier rapport sur l'économie grecque l'Institut de Recherches économiques et industrielles (IOBE), estimant ainsi que l'objectif de 3,9% figurant dans le budget d'Etat et selon les engagements pris dans le cadre du Programme révisé de stabilité ne sera probablement pas tenu.

Pourtant, malgré ce ralentissement, la consommation privée, stimulée en particulier par les prêts bancaires, devrait rester ferme et soutenir la demande intérieure. A l'inverse, le rapport fait état d'incertitudes sur les tendances des investissements, puisque déjà la comptabilité nationale au 1er trimestre 2005 enregistre une baisse par rapport à 2004, alors que les prévisions des industriels pour leurs investissements en 2005 sont pessimistes. L'IOBE relève toutefois un fléchissement important des dépenses du Programme d'investissements publics pour les 5 premiers mois de l'année.

"Si dans les prochains mois les tendances à la baisse ne se limitent pas et si finalement les investissements en 2005 s'avèrent être inférieurs à l'année précédente, alors la prévision d'une hausse du PIB supérieur à 3% est risquée", souligne l'IOBE, n'excluant pas toutefois que cette situation puisse s'améliorer d'ici la fin de l'année sous l'influence de la loi de Développement et d'un redressement des investissements dans le bâtiment.

L'IOBE estime par ailleurs que l'inflation peut se maintenir fin 2005 à 3,5%, en nette amélioration par rapport à 2002 et 2003, mais renforcée par rapport à 2004, cette situation s'expliquant notamment par la hausse des carburants.

Enfin, en ce qui concerne les reformes structurelles (Office des Télécommunications de Grèce, sécurité sociale des banques, relations de travail, horaires), le rapport observe que "leur annonce à elle seule engendre un optimisme retenu", pour ajouter a propos de la nouvelle loi sur les relations de travail que "il reste à voir si finalement elle fonctionnera dans la pratique".

Pour sa part, de l'Office national de la Statistique (ESYE), a confirmé ces tendances dans son dernier communiqué publié jeudi.

Le produit intérieur brut (PIB) a enregistré une hausse de 3,5% au deuxième trimestre 2005, par rapport à la même période de référence en 2004, soit le même taux que sur le premier trimestre 2005.

Les investissements ont baissé de 4,0% au deuxième trimestre 2005 par rapport toujours à la même période de référence en 2004, cette évolution étant due surtout à l'achèvement des travaux des Jeux olympiques.

En ce qui concerne l'évolution de l'import-export, les exportations ont augmenté de 3,9% par rapport à 2004, contribuant ainsi pour 0,7% à l'augmentation de la demande finale, pendant que les importations baissaient de 4,0%.

L'inflation a présenté une hausse de 3,9% en juillet 2005 en glissement annuel, l'indice général des prix à la consommation progressant de 1,2% en juillet par rapport à juin 2005.

Selon l'Office national de la Statistique (ESYE), cette évolution annuelle sur le front de l'indice général des prix à la consommation résulte essentiellement des hausses de 9,2% du poste "hébergement", de 6,5% du poste "habillement et chaussures", de 5,0% du poste "transports", de 4,3% du poste "éducation", de 4,2% du poste "santé" et de 3,2% du poste "hôtels-cafés-restaurants".

Enfin, l'indice harmonisé des prix à la consommation a augmenté de 3,9% en juillet 2005 en glissement annuel, contrairement à une baisse de 1,3% par rapport à juin 2005.

Dans ce contexte, l'annonce du ministère du Développement de l'intégration de 2.173 projets pour la création de nouvelles entreprises dans le cadre du 4e cycle du Programme Compétitivité du ministère avec une contribution publique de 97.714.333 euros et les 372 plans d'investissement à concurrence de 873,1 millions d'euros soumis à ce jour au titre de la nouvelle loi de Développement, annoncé jeudi par le Ministère de l'Economie et des Finances, ne font que témoigner davantage de la dépendance de l'initiative privée de l'aide publique.

Pour sa part, l'opposition a immédiatement réagit à l'annonce de ces statistiques y trouvant son pain béni : la Confédération générale des Travailleurs de Grèce (GSEE) a demandé au gouvernement de prendre des "mesures substantielles pour faire face aux problèmes économiques et sociaux crées par la cherté de la vie et la montée incontrôlée des prix", alors que, pour le PASOK, le gouvernement reste passif à cette situation inflationniste, un "simple spectateur", a déclare son porte-parole, Nicos Athanassakis.

i-GR/ANA

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