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La Turquie dans la tourmente terroriste. La Grèce condamne le dernier attentat à Kusadasi

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Par iNFO-GRECE,

Aucune organisation selon les autorités turques, n'a encore revendiqué, mais pour les médias locaux, l'ombre du PKK plane sur l'explosion qui a secoué samedi dernier la petite station balnéaire de Kusadasi, sur la côte égéenne de la Turquie faisant cinq morts et quatorze blessés. Les soupçons de la police turque se portent sur les extrémistes Kurdes, auteurs déjà d'un autre attentat une semaine plutôt à Cesme, autre lieu touristique de la région. Le Premier ministre grec, Costas Caramanlis, a adressé un message de condoléances à son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan.


"La Grèce condamne sans détours les actes de violence et de terrorisme, d'ou qu'ils viennent", souligne M. Caramanlis, dans son message à M. Erdogan. Le Premier ministre grec y exprime, au nom du gouvernement et en son nom personnellement, sa tristesse pour les morts tragiques et les blessés parmi des civils innocents. "Notre pensée est au côté des familles des victimes", écrit-il.

Cinq personnes, dont une Irlandaise et une Britannique, ont trouvé la mort et 14 autres, dont cinq Britanniques, ont été blessées par l'explosion qui a déchiqueté un minibus-navette transportant des vacanciers du centre de Kusadasi vers la plage. Le même jour, à l'est du pays, cinq kilos d'explosif C4 (le même que celui utilisé à Kusadasi) étaient désamorcés. Déjà, dans cette même ville, une bombe avait causé la mort d'un commissaire et blessé quatre autres policiers le 30 avril, tandis que le dernier attentat contre des civils date d'à peine une semaine dans la ville de Cesme, où une vingtaine de touristes avaient été blessés par l'explosion d'une canette de soda piégée. En août 2004, deux personnes avaient péri dans des attentats contre des hôtels à Istanbul. Début juillet, un jeune homme se préparant à une attaque-suicide contre le ministère de la Justice a été abattu en plein centre d'Ankara.

Les visites des chefs d'Etat étrangers sont particulièrement prisées par les terroristes : trois bombes ont explosé devant des agences locales de la banque britannique HSBC à Istanbul et Ankara, quelques heures avant l’arrivée du Premier ministre britannique Tony Blair dans la capitale turque, tandis que le 24 juin la visite de Georges Bush à Ankara, en route pour le sommet de l'OTAN à Istanbul, avait été marquée par une explosion près de l'hôtel où devait loger le Président américain, suivie d'une attaque contre un autobus à Istanbul faisant quatre morts, dont la militante d'extrême-gauche qui transportait l'engin.

Pour l'attentat de Kusadasi, les soupçons se portent sur les "Faucons de la liberté du Kurdistan", un groupe qui selon la Turquie serait affilié au PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan). Le PKK, considéré comme un groupe terroriste par l'Union européenne et les Etats-Unis, a dénoncé hier "des accusations fausses et sans fondement" et démenti avoir un quelconque lien avec ce groupe.

Le PKK a mis fin en avril dernier au cessez-le-feu conclu en 1999 avec le gouvernement turc après l'arrestation et la condamnation à mort de son leader Abdullah Ocalan, et menacé de s'en prendre à une des principales sources de revenus turcs, le tourisme. Malgré un déploiement de 10.000 soldats turcs ce printemps sur la frontière avec l'Irak, des nombreux militants du PKK, réfugiés dans le nord de l'Irak, ont commencé à s'infiltrer en Turquie et les accrochages avec l'armée turque ont fait depuis plus d'une centaine de morts des deux côtés.

Alliés des Turcs dans les génocides contre les Arméniens et des Grecs à la naissance de la république qui succède au Sultanat, les Kurdes sont durement réprimés par la Turquie les 30 dernières années suite à leurs revendications séparatistes. Malgré les protestations internationales, 3.000 villages kurdes ont été rasés entre 1984 et 1999 et les affrontements continus de la guérilla avec l'armée faisaient 37.000 morts. La Turquie accuse la Grèce, la Belgique, la France, l'Arménie ou la Syrie d'avoir apporté par le passé un soutien officieux au PKK.

Mais les Kurdes ne sont pas la seule menace en Turquie, en 2003, 4 attentats-suicides, perpétrés par des islamistes radicaux liés à Al-Qaeda, avaient fait 63 morts et 750 blessés à Istanbul, tandis qu'à l'extrême-gauche des groupuscules prônant la lutte armée sont toujours très actifs.

i-GR

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