loups gris
Près de 200 militants fanatisés du parti turc de l'Action Nationaliste, plus connus sous le nom de Loups Gris, se sont rassemblé dimanche midi devant le Patriarcat œcuménique de Constantinople, à Fanari, haut lieu spirituel et représentant historique des orthodoxes. Les manifestants ont conspué le nom du Patriarche Bartholomé, jeté des pierres contre les bâtiments et ont fini par brûler une effigie du chef ecclésiastique grec. Comme l'a rappelé le député européen Dimitris Papadimoulis, ces événements sont intervenus la veille du triste anniversaire des pogroms du 6 septembre 1955 contre la communauté grecque d'Istanbul.
D'importantes forces de police avaient encerclé le quartier pour éviter des incidents plus violents. Le mécontentement des manifestants aurait été provoqué par des déclarations du patriarche Bartholomé à l'agence Reuters un mois plus tôt, où il aurait demandé l'intervention de l'Union Européenne pour faire respecter les libertés religieuses en Turquie. Le patriarche Barthélemy avait démenti avoir fait ces déclarations et l'agence Reuters avait rectifié la dépêche.
Le porte-parole adjoint du gouvernement Evangelos Antonaros a indiqué lundi matin que "le gouvernement grec condamne sans équivoque la violence, en particulier lorsque celle-ci se tourne contre des institutions internationales qui ont le prestige et le rayonnement du patriarcat".
"Nous vous exprimons notre sympathie fraternelle", a écrit à SS Bartholomé le Primat de l'Eglise de Grèce et archevêque d'Athènes, Mgr Christodoulos, se disant espérer que le climat de haine envers les Grecs qui continue à être cultivé chez les voisins ne concerne qu'une petite partie du peuple turc.
Intervention auprès du Conseil de l'Union Européenne
Le parlementaire européen de Synaspismos (gauche communiste) Dimitris Papadimoulis a déposé une question sur le sujet devant le Conseil de l'Union européenne, mentionnant que des "centaines de nationalistes turcs membres de l'organisation des Loups Gris après qu'ils ont manifesté devant du patriarcat oecuménique en lançant des pierres et des bois ont accroché et ont brûlé l'effigie de l'ecclésiastique grec".
Le parlementaire européen de Synaspismos observe que "ces événements ont eu lieu la veille de l'anniversaire triste du 6 septembre 1955 qui a conduit au grand pogrom au détriment du patriarcat et des Grecs d'Istanbul", posant à l'adresse de l'Union européenne trois questions : 1) à quelles interventions envers le gouvernement turc a-t-il l'intention de procéder le Conseil afin d'éviter dans le futur des phénomènes semblables ? 2) est-ce que le gouvernement turc s'est engagé pour la réouverture de la faculté théologique de la Halkis [come s'est proclamé depuis des mois, ndlr] ? 3) quelles mesures a-t-il l'intention de prendre le Conseil afin que le gouvernement turc reconnaisse la personnalité juridique du patriarcat et les droits qui sont liés à la gestion de ses biens ?
i-GR/ANA