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Le Premier ministre Costas Simitis devant l'Assemblée sur Chypre et l'Europe

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Par iNFO-GRECE,

"Aujourd'hui s'ouvre une nouvelle page pour l'hellénisme: Chypre est avec nous en Europe", a dit le Premier Ministre grec Costas Simitis dans son discours devant l'Assemblée Nationale, dont l'ordre du jour ce mardi soir était consacré au sommet du Conseil Européen à Copenhague et au problème chypriote, et alors que la Grèce doit prendre le relais du Danemark à la Présidence de l'Union Européenne à partir de janvier prochain. Une audition exceptionnelle à laquelle assistait le Président de l'Assemblée Nationale de Chypre, Dimitris Christofias.

Chypre

"Les décisions de Copenhague et l'adhésion de Chypre, l'imminence de la présidence grecque de l'Union Européenne et les efforts parallèles pour le règlement du problème chypriote qui continuent, rendent cet instant particulièrement important", a dit dans son introduction M. Simitis.

Le Premier Ministre a rappelé les efforts des gouvernements grecs et des chypriotes en vue de l'adhésion depuis l'acte de candidature lors du Conseil Européen de Corfou en 1994 jusqu'aux décisions de Copenhague. "Pour Chypre et pour le peuple chypriote, l'adhésion à l'Union Européenne ouvre la route pour une Chypre unifiée", a-t-il estimé en soutenant que l'adhésion n'allait pas de soit et qu'il a fallu "lutter pendant plusieurs années contre des forces qui voulaient empêcher l'adhésion de Chypre".

M. Simitis a rappelé les conclusions de Copenhague relatives à Chypre, qui consistent à une adhésion sans clauses ni conditions préalables, à l'égal des 9 autres pays. L'application de l'acquis communautaire est de fait suspendue dans la partie nord, sous occupation turque, de l'île. Le Conseil Européen souhaite toutefois qu'une solution politique soit trouvée d'ici le 28 février 2003, de sorte que Chypre soit réunifiée au moment de la signature officielle des traités d'adhésion. L'Union Européenne a promis une aide conséquente à la partie Nord pour l'encourager à venir au dialogue.

Le Premier ministre a crédité son gouvernement de ce succès, dont il a résumé la politique étrangère par le principe "D'abord la Grèce". "La Grèce prouve qu'elle a de l'autorité et des nouvelles possibilités. Elle a une voix qui s'entend. Notre stratégie nationale abolit l'idéologie de l'enfermement, de l'isolement et de la dépendance", entonna-t-il, mais l'insistance tout au long du discours sur la "Nouvelle Confiance Nationale en soi", trahissait que le Premier Ministre avait besoin de se convaincre d'abord lui-même.

Concernant les chances de résolution politique de la division de Chypre, M. Simitis a dit que "un tel problème ne se règle pas par le patriotisme rhétorique, ni par l'appel constant au droit international, ces deux choix ne convainquent personne quant à leur efficacité". M. Simitis a défendu une double approche avec d'une part le positionnement du problème chypriote non pas en tant que différent greco-turc, mais comme "sujet et responsabilité de la communauté internationale", et d'autre part "la perspective européenne de Chypre". En parallèle et indépendamment de cette stratégie, le Premier Ministre grec a confirmé de nouveau sa foi à "l'orientation européenne de la Turquie […] qui prédispose à un retournement de [sa] politique agressive à notre égard."

Selon M. Simitis, la proposition du Secrétaire Général des Nations Unies Kofi Annan adopte une bonne partie des propositions du Conseil National de Chypre et notamment "un système fédéral avec des arrangements territoriaux justes, un pouvoir législatif avec une Chambre basse et une Chambre haute, des gouvernements régionaux avec des responsabilités législatives, administratives et juridiques élargies."

"La Grèce et Chypre nous avons accepté le "plan de résolution", non pas en tant que solution mais comme base de négociation constructive", a dit M. Simitis, mais face aux contradictions de la Turquie et des chyproturcs sur le dossier chypriote, il a averti que "si la Turquie veut faire avancer sa candidature à l'Union Européenne, elle doit affronter le sujet chypriote, comme les autres sujets, de façon positive". "La ligne verte qui divise Lefkosia [Nicosie, capitale de Chypre, coupée en deux depuis l'invasion du Nord de Chypre par l'armée Turque en 1974, ndlr], c'est la ligne verte qui sépare Ankara de Bruxelles", a-t-il notamment dit.

Les priorités de la Présidence grecque de l'Union Européenne

M. Simitis a ensuite présenté aux députés grecs les priorités de la Présidence grecque de l'Union Européenne, au nombre de cinq:

1. Contribuer de façon décisive pour qu'il n'y ait aucun blocage à l'élargissement de l'Europe à 25 pays. "Entre le sommet de Copenhague et 2004 quand les dix pays seront membres de plein droit de l'UE, "il reste beaucoup d'étapes". La première de ces étapes est la signature des Traités d'adhésion le 16 avril 2003 à Athènes.

2. Promotion des mesures pour la restructuration et la modernisation rapide de l'économie européenne selon les décisions du Conseil Européen de Lisbonne.

3. Harmonisation des politiques et du contrôle de l'immigration

4. Suivi des travaux de la Convention pour l'avenir de l'Europe pour l'instauration des règles de gouvernement de à 25. Un projet de Traité Constitutionnel pourrait être soumis au Conseil Européen de Thessalonique.

5. Renforcement de la position internationale de l'Union, de la sécurité et de sa contribution à la "paix mondiale, la justice et la coopération" à travers la politique étrangère et de sécurité commune (PESC).

C’est la quatrième fois depuis 1981, date de son adhésion aux Communautés européennes, que la Grèce assure la Présidence du Conseil.

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