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Sévère critique du gouvernement par le chef de l'opposition

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Par iNFO-GRECE,

"Nous sommes inquiets de l'état dans lequel se trouve l'économie nationale. Et plus encore nous inquiète la situation difficile de la société, de la famille grecque, des citoyens", c'est en ces termes que le Président de Nea Dimokratia, chef de l'opposition parlementaire, Costas Karamanlis, a lancé son discours de sa rentrée politique samedi 14 septembre devant les chefs d'entreprises, lors de la traditionnelle visite à la Foire Internationale de Thessalonique. Un discours placé sous le signe de l'alarmisme.

"Le Premier Ministre soutient que tout fonctionne à merveille dans le gouvernement et dans l'Etat, que l'économie marche bien et que personne ne doit se plaindre", a dit M. Karamanlis reprochant à M. Simitis une "autosatisfaction non recevable par les citoyens".

M. Karamanlis a reproché au gouvernement de s'être "appuyé essentiellement sur la fiscalité et la vente du patrimoine public", alors qu'il bénéficiait d'un contexte international favorable. "Les derniers huit ans, le gouvernement disposait d'un environnement international avec les plus bas taux d'intérêt, des subventions communautaires énormes, il a eu à gérer un montant d'environ 100 trillions de drachmes plus que ce que tous les gouvernements ensemble ont eu à gérer depuis l'après-guerre", a-t-il notamment dit soulignant "l'absence de reformes et de politiques pour attirer l'investissement".

M. Karamanlis a reproché au gouvernement de cacher le niveau réel de la dette publique : "le gouvernement sous la pression de l'Union Européenne a été obligé de revoir le calcul de la dette publique à 105% du PIB au lieu de 99,6%, le niveau le plus élevé dans la zone euro, un niveau qui doit encore s'élever avec l'explosion du coût des Jeux Olympiques, de la dette d'Olympic Airways, des hôpitaux et des entreprises publiques". Se référant à l'actualité du dérapage de l'inflation, le Président de Nea Dimokratia a dit que "le gouvernement a ouvert la valse des étiquettes avec les hausses sur les taxes de circulation de 11%, de l'électricité de 4% et de la téléphonie de 21%".

M. Karamanlis a admis que le PIB grec est au-dessus de la moyenne européenne mais il a attribué cela aux subventions communautaires. "Que va-t-il se passer demain quand les revenus des caisses communautaires vont cesser ?", s'est-il interrogé rappellent que sur le chapitre de la compétitivité "la Grèce est dernière parmi les 15" et que "la production industrielle se trouve au niveau d'il y a neuf ans. Les importations ont augmenté de plus de 30% les derniers cinq ans, tandis que les exportations sont plus faibles que celles du Luxembourg, la balance du commerce extérieur est déficitaire de 68% et les investissements étrangers proches du zéro".

"L'économie grecque demeure la plus pauvre de l'Europe", a estimé M. Karamanlis indiquant que "trois des sept régions les plus pauvres de l'Europe sont grecques et le revenu par tête des Grecs est de 67% du revenu moyen des 15. Près de 2,5 millions de Grecs vivent en dessous du seuil de pauvreté et l'endettement des ménages et des entreprises s'est multiplié par 6, dans les six dernières années".

"A ce rythme, la véritable convergence avec le niveau moyen de l'Union Européenne nécessitera 80 ans", a estimé le chef de l'opposition.

Répondant au Premier ministre qui l'avait précédé à la même tribune une semaine plus tôt, faisant de la "sécurité", l'axe central de sa politique, M. Karamanlis a insisté sur l'insécurité que les "Grecs ressentent dans leur vie quotidienne", listant une série de situations face au chômage, face aux services publics ou encore à la protection civile faisant allusion aux récentes inondations.

M. Karamanlis a terminé proposant une série de mesures visant une moindre intervention de l'Etat dans l'Economie, la restauration des hiérarchies et des mobiles de productivité, la décentralisation "de la machine de l'Etat", la "lutte contre la bureaucratie" et le "gouvernement électronique" et la généralisation de l'informatisation dans le secteur public et la simplification et la codification du Droit.

Dimanche 15, lors de sa rencontre avec la Presse, M.Karamanlis a complété sa critique du gouvernement sur le volet du terrorisme commentant le démantèlement de l'organisation du "17 Novembre". Après avoir répété que son parti soutient l'œuvre de la Police et de la Justice, le Président de Nea Dimokratia a reproché au Premier Ministre, M. Simitis, d'avoir "ouvert le dialogue avec les terroristes et de chercher à donner des réponses aux sous-entendus et aux fuites orchestrées par les terroristes". M. Karamanlis a pris ses distances par rapport à certains cadres de son parti qui reliaient la "17 Novembre" au Pasok (parti socialiste au gouvernement) et à son ancêtre le PAK.

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