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Le chantier de l'unification de Chypre ouvert.

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Par iNFO-GRECE,

chypre disparus


L'issue des discussions sur les disparus de 74 premier test du rapprochement
Photo iNFO-GRECE

Après 27 ans de séparation, Chypre n'a jamais été aussi près de l'unification. De dîner en dîner, le rapprochement inattendu entrepris depuis décembre dernier a abouti à un accord sur l'accélération des rencontres entre le Président de la petite République, Glafkos Cléridès, et le chef séparatiste de la communauté musulmane de l'île, Raouf Denktash: c'est désormais trois fois par semaine que les deux hommes se rencontreront jusqu'à ce qu'une solution soit trouvée !

"Nous vieillissons tous les deux et cela est peut-être notre dernière chance de nous mettre d'accord", dit philosophe le Président Greco-chypriote Galfkos Cléridès, 82 ans. Beaucoup dans les milieux politiques de l'île estiment que les deux hommes, qui se connaissent depuis l'invasion du Nord de l'île par l'armée turque en 1974, doivent parvenir à un accord avant de quitter la scène politique (Denktash a, lui, 77 ans).

Cependant malgré le geste de bonne volonté des turco-chypriotes, pressés par la perspective d'une adhésion de la République chypriote à l'Union européenne en 2003 sans la partie sous leurs contrôle autoproclamé République Turque de Chypre du Nord, le retour de Denktash sur la table des discussions directes avec son ennemi Cléridès semble surtout destinée à impressionner les diplomates internationaux, et peu de concessions par rapport à sa ligne séparatiste ont été enregistrés.

"Nous avons eu un très très bon entretien" a dit Denktash à l'issue de sa rencontre avec Cléridès mercredi 16, la première en présence du représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies Alvaro de Soto, sur la zone tampon de l'ONU à l'aéroport abandonné de Nicosie. Mais le silence, certes habituel, du Président Cléridès n'en signifiait pas moins ses doutes quant à la réelle volonté de son interlocuteur d'avancer sur la voie de l'entente.

La mères protectrices du leader turco-chypriote, le Premier Ministre de la Turquie Bülent Ecevit et l'état major de l'armée turque, n'ont en rien retiré leurs menaces d'annexion de la partie occupée au cas où l'Union Européenne accepterait l'adhésion de Chypre sans avoir auparavant définit les modalités d'adhésion de la partie nord, ce qui reviendrait implicitement à reconnaître ses autorités illégales (reconnues jusqu'ici par la seule Turquie).

De son côté, selon le quotidien athénien Eleftherotypia, Denktash aurait laissé entendre qu'il n'entendait pas s'éloigner des positions exprimées jusqu'ici sur une égalité des rôles politiques des deux communautés dans le futur régime politique de l'île, autrement dit une répartition ethnique et confédérale de l'île. Selon l'Agence Athénienne de Presse, M. Denktash refuse un rôle actif dans les discussions au représentant de l'ONU M. de Soto qu'il a qualifié de simple observateur et a laissé entendre que certaines discussions pourraient se dérouler sans la présence de conseillers internationaux. "Je vais les assister de toute manière que je peux", a dit de son côté M. de Soto.

MM. Cléridès et Denktash doivent se revoir demain au sujet des "disparus". 2000 chypriotes-grecs sont portés disparus depuis l'offensive militaire de l'armée turque sur l'île en 1974. Les deux parties s'étaient engagées début janvier à mettre par écrit leurs propositions sur la manière pratique de procéder aux recherches sur le sort des personnes disparues. Le gouvernement chypriote a déjà remis sa copie à M. Denktash qui, selon nos informations, s'apprête à répondre avec une liste de 600 chypriotes-turcs sans nouvelles depuis des violences intercommunautaires qui avaient secoué l'île en… 1960. Belle façon d'avancer en s'enfonçant de plus en plus profond dans l'obscurité de l'histoire.

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