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Sommet de Laeken: Pas de nouvelles, bonnes nouvelles.

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Par iNFO-GRECE,

Le Premier ministre grec, Costas Simitis, s'est déclaré pleinement satisfait des travaux du sommet européen de Laeken considérant que les objectifs son gouvernement ont été atteints. Pour la Grèce, trois sujets étaient au centre des préoccupations : l'immigration clandestine, l'armée européenne et ses relations avec la Turquie et l'Otan et enfin l'élargissement de l'Union et l'adhésion de Chypre.

Les côtes grecques voient semaine après semaine des bateaux transportant des centaines d'immigrés venir échouer sans relâche depuis maintenant deux ans. Le pays avait déjà eu à faire face aux importantes vagues d'immigration issues des ex-pays communistes. Outre les problèmes posés à l'intérieur du pays, cette immigration interpelle l'Europe dans la protection de ses frontières extérieures d'autant plus que la Grèce fait partie de la zone Schengen.

La Grèce et la Commission européenne ont proposé à Laeken l'étude de mécanismes communs à l'UE pour la surveillance des frontières extérieures de l'Union. Si l'idée d'une police européenne des frontières, soutenue notamment par la France et la Belgique a été écartée pour le moment, les Quinze ont convenu de renforcer le contrôle des frontières extérieures de l'UE. Mais une fois de plus, ils ont reconnu qu'il n'y a pas eu d'avancées substantielles et en l'absence de décisions concrètes à Laeken, il a été accepté que les différentes propositions soient promues et approfondies dans leur ensemble avec la prochaine présidence portugaise.

Malgré la satisfaction du Premier ministre grec, son gouvernement risque plus de se voir dicté le respect des "normes communes en matière de procédure d'asile, d'accueil et de réunification familiale", et la mise en place "de programmes spécifiques en matière de lutte contre la discrimination", selon les termes du communiqué final, que de se voir aidé pour limiter l'afflux des clandestins.

La création d'un Observatoire de l'immigration dont la présidence belge proposait qu'il siège à Athènes a été rejetée.

Concernant l'armée européenne, la Grèce souhaitait que d'une part la politique commune de sécurité et de défense (PESD) soit considérée comme opérationnelle dès maintenant et que les relations avec les pays de l'Otant non-membres de l'UE -dont la Turquie - soient élucidées plus tard. Le droit de veto que la Turquie dispose au sein de l'Otan avait bloqué la clarification des attributions de l'armée européenne.

Une proposition britannique demandait à ce que les relations Otan-Euroarmée soient établies avant la déclaration de l'armée européenne comme opérationnelle, ce qui donnait de facto un droit de regard à la Turquie sur une armée dont elle n'est pas membre. Malgré les pressions sur la délégation grecque de lever ses réserves quant au droit de veto turc, la proposition britannique a finalement été écartée à Laeken et les relations Otant-Euroarmée ont été renvoyées à la présidence portugaise tout en déclarant l'Euroarmée opérationnelle dès maintenant.

Cela signifie pour ce ''deuxième pilier'' de la construction européenne, que les nouvelles institutions (comité politique et de sécurité, comité militaire, état-major) pourront commencer à fonctionner dès le début 2002 en vue de préparer une force de réaction rapide de 60.000 hommes pour des missions humanitaires et de maintien de la paix capable de se déployer à partir de 2003.

Restait enfin le calendrier de l'élargissement de l'Union où là encore l'intransigeance de la Turquie sur des travaux de réunification de Chypre compliquait le processus d'adhésion de l'île alors qu'elle est le pays rempli le mieux les critères parmi les nouveaux candidats. La récente reprise du dialogue entre le Président chypriote Glafkos Cléridès et le dirigeant turco-chypriote Rauf Denktash a redonné espoir pour une solution courant 2002, mais ce dernier a répété dans un discours prononcé à l'occasion du début du Ramadan a maintenu sa revendication de création de deux états séparés à Chypre.

Les chefs d'Etat réunis à Laeken ont maintenu que le processus d'adhésion de Chypre poursuivrait son cours et qu'il devait se conclure d'ici la fin 2002, quel que soit le comportement des turco-chypriotes.

L'élargissement de l'Union Européenne sera aussi au cœur de la préparation de la Convention Européenne qui devra mettre au point le texte d'une Constitution de l'Union et la Reforme de ses structures. L'ancien Président français Valery Giscard d'Estaing a été nommé Président de la Convention, tâche à laquelle il sera assisté par le Premier ministre belge Jean-Luc Dehaene et par l'ancien président du Conseil italien Giuliano Amato. Une nomination surprise dans une Europe où les gouvernements socialistes sont majoritaires, mais qui ne sont pas parvenus à se mettre d'accord sur la candidature d'un autre français, ancien Président de la Commission européenne, Jacques Delors.

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