Au total, 3.500 soldats de l'OTAN en provenance de douze pays membres de l'OTAN - Allemagne, Etats-Unis, Espagne, France, Grande-Bretagne, Grèce, Hongrie, Italie, Norvège, Pays-Bas, République tchèque et Turquie - participeront à l'opération baptisée "Moisson essentielle". A la fin de l’été, cela fera quelques jours de vacances aux militaires participant.
Sans négliger les risques de l’opération, la récolte « essentielle » risque d’être anecdotique : Seuls les armes déposées volontairement que l’Otan estime à près de 2000 – soit moins d’une arme par soldat onusien déployé - seront récoltées. Selon le gouvernement de Skopje, l’UCK détiendrait quelques 85000 armes.
De son côté, l’UCK, pour rappeler qu’elle garde son potentiel intact, faisait sauter ce matin un motel au sud de la région du Tetovo. Le chef de la diplomatie de l’Union Européenne et un des artisans des accords dits d’Ochride, Javier Solana, avertissait aussi dans une interview au journal espagnol « Republica » qu’il ne fallait pas nourrir les illusions que l’opération de désarmement mettra fin à la crise.
Autant dire qu’il s’agit avant tout de convaincre le gouvernement de Skopje, dominé par les nationalistes slaves, d’accepter les nouvelles concessions à la communauté albanaise ; concessions que la domination militaire de l’UCK sur le terrain a rendues inévitables, tant que les médiateurs internationaux n’ont d’autre souci que d’éviter la poursuite et l’engrenage du conflit, fut-ce au détriment de la justice.