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Skopje : le 'oui-non' de la communauté internationale au désarmement des rebelles albanais.

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Par iNFO-GRECE,

skopje reunion

Les rebelles albanophones ont déclaré vendredi un cessez-le-feu unilatéral, alors que les dirigeants politiques slaves et albanophones poursuivent les discussions secrètes engagées vendredi autour du plan proposé par le président Boris Trajkovski. Le Premier ministre grec, M. Costas Simitis, a annoncé que l'Union Européenne a donné le feu vert pour une intervention de l'Otan à Skopje.

M. Simitis a précisé que l'intervention de l'Otan viserait le maintient et le respect du cessez-le-feu ainsi que le désarmement des rebelles, mais excluant toute intervention militaire. Le chef de la politique étrangère de l'Union Européenne, M. Solana, a déclaré depuis Göteborg, où se tient la réunion du Conseil européen, que l'Union répondrait positivement à la demande d'intervention du président de l'ARYM, M. Trajkovski, mais que "elle concernerait seulement la récolte des armes qui sont entre les mains des rebelles".

Quelques heures auparavant, le Secrétaire Général de l'Otan, M. George Robertson, qui s'était rendu à Skopje en compagnie de M. Solana, excluait, lui, toute aide de l'Otan pour désarmer la soit disant Armée de Libération Nationale (UCK) des albanais. Le représentant politique de l'UCK, Ali Ahmeti, qui a annoncé une trêve jusqu'au 27 juin pour "créer des conditions favorables au dialogue", maintenait son exigence de participation de l'UCK dans le "règlement politique", condition "inacceptable" par Skopje.

Comme l'avait souligné iNFO-GRECE dernièrement, pendant le dialogue, la guerre des dupes continue. Après les révélations en milieu de semaine par la presse locale de l'arrivée de 400 renforts armés albanais du Kosovo, l'Agence Macédonienne de Presse (Grèce) fait état de distribution d'armes par les membres du gouvernement de l'ARYM, cette fois, parmi les civiles slaves dans les régions où ceux-ci sont majoritaires.

Pressé par la communauté internationale, le président de l'Ancienne République Yougoslave de Macédoine, est disposé à accorder d'importantes concessions constitutionnelles à la communauté albanaise, y compris sur la notion de minorité, suite à quoi les albanais deviendraient un peuple constitutionnel de la République.

Ce tournant n'est pas sans avoir des conséquences sur le paysage régional et les relations entre la Grèce et l'ARYM. Le dogme fondateur de l'ARYM d'un peuple macédonien descendant d'Alexandre le Grand se trouve ainsi ébranlé alors que la communauté internationale parle de plus en plus d'un conflit entre communauté albanaise et slave revenant sur le langage adopté depuis la constitution et la reconnaissance de l'autoproclamée "République de Macédoine" qui consistait à utiliser la thèse officielle d'un "peuple macédonien" en conflit avec une "minorité albanophone".

Dans l'autre sens, pour la première fois, un peuple (les albanais) va se trouver partie constituante de deux Etats (Albanie et Macédoine) en attendant peut-être un troisième (Kosovo). Un imbroglio constitutionnel donc en vue pour sortir de l'impasse militaromafieuse qui s'est formée depuis l'éclatement de la Fédération Yougoslave.

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