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Grèce et Turquie seraient-elles en train de réussir leur rapprochement ?

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Par iNFO-GRECE,

Les représentations permanentes à l'Otan de la Grèce et de la Turquie se rencontreront demain à Bruxelles pour étudier une série de mesures de coopération militaire dans le cadre de l'"édification de confiance", visant le rapprochement progressif des points de vue sur les différents qui enveniment régulièrement les relations entre les deux pays.


Initiées sous la pression américaine de la présidence Clinton, les "mesures d'édification de la confiance" visaient des petits pas de coopération entre les deux pays en laissant de côté les sujets qui pourraient fâcher comme l'occupation du Nord de Chypre par la Turquie, la contestation turque de la délimitation des eaux territoriales en mer Egée, etc. La solidarité et la compassion populaire qui s'étaient fait jour de part et d'autre des rives de l'Egée au moment des derniers séismes qui avaient secoué la Turquie avaient contribué à la "compréhension" de cette politique.

Aujourd'hui, la grave crise économique que traverse la Turquie et menace sa stabilité interne, incite à passer au stade supérieur et à réduire les dépenses militaires. La Grèce a déjà fait un pas dans ce sens en reportant l'appel d'offre pour le renouvellement d'une partie de sa flotte aérienne et de la commande de l'avion de combat Eurofighter. Lors de la visite, le mois dernier, du ministre des Affaires étrangères grec, M. Papandréou, en Turquie, un communiqué commun soulignait la volonté des deux parties à conclure les négociations.

Reste que le menu de la rencontre demain sera plus modeste. Au programme : un accord sur une information mutuelle sur les programmes des exercices militaires, le survol de l'Egée par des avions militaires non-armés et la coordination au sein de l'Otan. La rencontre sera surveillée de toute façon de près par le Secrétaire Général de l'Otan, M. George Robertson, tandis que Grèce et Turquie seront représentées respectivement par MM. Kaskarelis et Imen.

Il sera difficile d'aller plus loin que ces questions auxiliaires, ce qui rend illusoire le pari américain d'une entente plus large entre les deux pays. La Turquie n'a aucune envie d'aller très loin dans ce type de discussion sachant que tôt ou tard elle sera obligée d'aborder les questions de fond et elle n'a aucune envie d'accélérer les échéances. De son côté, le gouvernement grec est loin d'être unanime derrière son ministre des Affaires étrangères à commencer par le ministre de la Défense, et par ailleurs membre influent du Parti socialiste au pouvoir, qui ne manque pas de manifester son désaccord sur la réduction des dépenses militaires. Ce qui est tout de même encourageant, c'est que les deux parties se sont engagées à apporter des nouvelles… idées de sujets à négocier.

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