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Après plusieurs hésitations l'église orthodoxe s'est résigné à accueillir le Pape Jean Paul II en Grèce. Méfiante devant la force prosélytisme des pèlerinages papaux, l'Eglise grecque a cherché dans un premier temps à éviter la venue du chef de l'église catholique sur le sol grec, mais elle a dû par la suite se faire à la raison d'Etat, le Président de la Démocratie grecque, M. Stéphanopoulos, invitant officiellement le Pape lors de sa visite à Rome l'année dernière.
De son côté, le Pape avait, à plusieurs reprises, exprimé son désir de se rendre sur les lieux de prédication de l'apôtre Paul, donc Athènes qui fut une étape majeure dans la conversion de l'Europe au christianisme.
Une occasion rêvée pour le gouvernement socialiste grec qui n'arrive toujours pas à mettre sous son contrôle les hiérarques d'une église orthodoxe toujours très influente culturellement et politiquement en Grèce. Après l'affrontement à l'occasion de la suppression de la mention d'appartenance religieuse sur les cartes d'identité sous prétexte de conformation à la norme européenne, l'invitation faite au Pape était un coup "béni" pour le gouvernement sur l'échiquier local.
L'Eglise grecque a bien compris la manœuvre et plutôt que de se laisser enfermer dans le piège a choisi jouer le jeu. Ce n'est pas pour autant sûr que la "tolérance" affichée par l'Eglise grecque suffit pour apaiser la polémique et les divisions passées que la presse populaire ne va pas tarder à enfiévrer en portant à la une les "mauvais présages" comme cette icône ensanglantée qui aurait été découverte dans la banlieue d'Athènes.
Il reste à peine plus d'un mois pour que gouvernement et église acceptent de se regarder dans le respect de leur rôles respectifs s'il ne veulent pas que ce soit le Pape qui apparaisse comme le grand conciliateur des grecs ! Jean Paul II se rendra finalement à Athènes le 4 et 5 mai. En quittant la Grèce, le Pape continuera son pèlerinage à Damas en Syrie, puis à Gudja (Malte).