Auteur d'une vingtaine de romans, récits et nouvelles, Vassilis Alexakis vient de publier, chez Stock, Le premier mot, sélectionné, en ce début de rentrée littéraire, par l'Académie Goncourt et le prix Renaudot. Des prix, il en a obtenu quelques-uns (Grand prix du roman de l'Académie française 2007, prix Médicis 1995, prix Albert Camus 1993...). Il est l'un des rares romanciers à écrire dans la langue de son cœur et dans sa langue maternelle. Chacun de ses livres paraît quasi simultanément en français et en grec. Sa passion pour les langues se confirme une fois de plus à travers cette quête du premier mot prononcé par l'homme. Vassilis Alexakis nous a reçus, avec sa bonhomie habituelle, dans son appartement parisien du XVe, que la tour Eiffel éclaire de ses scintillements.
i-GR – Votre dernier roman, Le premier mot, est tout un poème, un périple à travers les lieux et les époques, que vous sillonnez ardemment grâce à l’enquête de votre personnage principal, la narratrice…
V. A. – D’emblée, je souhaite préciser que ce n'est pas l'histoire de mon frère ; il n'a jamais vécu à Paris et n'y a jamais été professeur. Les personnages, comme à l'accoutumée, ont des points communs avec moi, mais il s'agit avant tout d'un roman. Deux thèmes y sont traités en parallèle : la mort de Miltiadis, le frère de la narratrice, d'une part, et la recherche du premier mot, d'autre part. A peine ai-je eu l'idée de ce roman que je me suis empressé de vérifier si, par hasard, le premier mot prononcé par l'homme n'était pas connu des paléontologues, des anthropologues, des linguistes, ou autres scientifiques. Heureusement, pour moi, il ne l'était pas. Les hypothèses ne manquent pas, les théories sont légion. Miltiadis aurait tant voulu le savoir, la mort ne lui en a pas laissé le temps. Sa sœur, une femme ordinaire, sans titres universitaires, a donc pris le relais et a mené à bien cette recherche. Une façon de supporter la disparition de ce frère aimé, une façon de le maintenir vivant un moment encore. Que le narrateur soit une femme, comme dans Talgo, cela confère à l'amour une dimension plus tendre et plus émouvante dans un contexte difficile.
i-GR – Votre passion pour la langue est montée d'un cran, elle s’est mondialisée...
V. A. – C'est vrai, La langue maternelle se concentrait sur la langue grecque, Les mots étrangers, sur le sango. Les langues sont naturellement présentes dans tous mes livres. Elles sont l'expression de ma vie. Dans Le premier mot, l'enquête s'est, en effet, élargie : il s’agit d’une étude linguistique qui part des langues d'aujourd'hui et remonte jusqu'aux plus anciennes et aux plus anciennes encore, afin de découvrir s'il existait une seule langue au début de l'histoire de l'humanité, ou si plusieurs sont nées simultanément. Elle s'intéresse aussi à la philologie, souvent utilisée à des fins nationalistes. Nombre de peuples ont affirmé avoir été les premiers à parler, ils ont tenté de démontrer que leur langue était la plus ancienne pour s'assurer la suprématie sur les autres. On a longtemps cru que c'était l'hébreu. D'autres ont voulu croire que c'était le turc. Les peuples ont cette propension à se considérer supérieurs aux autres. Une aubaine pour les politiques.
Le premier mot au fil des pages…
- « Les mots sont des enfants de la nuit ! » (p. 37 et p. 359)
- « Les mots sont des oiseaux qui reviennent toujours à leur point de départ. » (p. 90)
- « Certains termes (...) sont des clefs qui ouvrent sans bruit les portes de territoires mystérieux. » (p. 111)
- « Le mot " nuit", en raison de sa légèreté, devrait s'appliquer au jour, et " jour" à la nuit ! » (p. 119)
- « Les mots et les choses se dévisagent par-dessus un gouffre. » (p. 120)
- « Le premier mot a été prononcé un jour pluvieux. » (p. 230)
- « Les mots dégagent une perspective, ils désignent un espace de liberté. » (p. 332)
- « (…) « mot » signifiait « silence » à l’origine. C'est un mot qui a acquis une voix, alors qu'il n'en avait pas. » (p. 344)
- « Il y a des mots qui n'ont pas conscience de leur signification. » (p. 365)
- « Le premier mot que vous recherchez fut le coup d'envoi d'une logorrhée sans fin. » (p. 426)
- « J'aime bien l'idée que le premier mot a été un petit gâteau. » (p. 448)
Le premier mot, de Vassilis Alexakis, Editions Stock, 2010, 464 p., 22 .
i-GR – La langue des signes est également présente d’un bout à l’autre de votre roman.
V. A. – C’est un autre mode d’expression qui joue un grand rôle : l’une des héroïnes, Audrey, est sourde-muette. Il est vraisemblable que les premiers hommes se soient exprimés par gestes. Ces derniers, et non les cris, ont dû précéder la parole. On suppose aussi que leur langage s'apparentait davantage à celui des bébés, qu'ils ont utilisé les phonèmes, plus faciles à prononcer. On pense également au mode d'expression des animaux, à la manière de communiquer entre eux. Peut-être que le premier mot prononcé par l'homme a été une onomatopée. Le sujet est vaste, il est traité d'une manière simple et agréable pour que le lecteur puisse suivre aisément la progression de l'enquête, en la lisant non pas comme une thèse de doctorat, mais bien comme un roman.
i-GR – Vous écrivez que « tout le monde est attaché à sa langue ». Comment expliquez-vous alors que les langues soient si maltraitées ?
V. A. – Que les langues soient maltraitées, je n’en suis pas sûr. Je crois que cette affirmation relève plutôt d'un mythe. Les langues évoluent, elles l’ont toujours fait. C'est bon signe, sinon elles risquent de disparaître. Les anciennes générations voudraient qu'elles se figent. Il est vrai aussi que les autorités ont cette fâcheuse tendance à vouloir anéantir toutes les langues parlées sur leur territoire à l'exception d'une seule, la langue officielle. La France y a presque réussi ; elle n'a, d’ailleurs, toujours pas ratifié, depuis sa signature, en 1999, la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. Cet acharnement contre les parlers locaux se rencontre dans le monde entier, y compris en Grèce. De même, on est en droit de s’indigner quand des officiels, de quelque pays que ce soit, n'utilisent pas leur propre langue. Je pense notamment à la présidente du Comité d'organisation des J. O. d'Athènes 2004, qui avait prononcé son discours exclusivement en anglais. Une honte !
i-GR – L’omniprésence de l'anglais est néanmoins habilement exploitée par l'Institut français d'Athènes.
V. A. – Comme chacun sait, la moitié des mots anglais sont des mots français. La langue officielle de la cour d'Angleterre a été, pendant des siècles, le français. Cela a, naturellement, laissé des traces. L’Institut français d'Athènes fait valoir que le français constitue une très bonne introduction à l'anglais, comme l’est l'apprentissage de l'anglais pour le français. Les deux langues sont bien plus proches que ne veulent l'admettre certains. De même, les mots que les Français empruntent aux Anglais sont bien souvent des mots que les Anglais ont d'abord pris aux Français. Les mêmes mots vont et viennent... C'est un phénomène bien connu. La France a toutefois fermé de nombreux instituts. Dommage, car le français bénéficiait d'une excellente réputation en Grèce ; il était très prisé il n’y a pas si longtemps. Dans les écoles grecques, en tant que deuxième langue, il a cédé du terrain aussi bien face à l'anglais, que face aux nouvelles langues introduites, l'allemand, l'espagnol et l'italien. Mais il existe toujours un public pour le français. A la France de faire le nécessaire pour que ce public ne s'en détourne pas définitivement.
i-GR – Quant à l’idiome ecclésiastique, il vous donne du fil à retordre…
V. A. – C'est un sérieux problème, comme cela l'a été, en France. L'Eglise officielle de Grèce se comporte exactement comme ces intégristes qui voulaient continuer à dire la messe en latin. L’Eglise orthodoxe maintient envers et contre tout une ligne similaire en continuant à officier dans la langue des Evangiles, qui date du IIe ou IIIe siècle. Non seulement ce choix est anticonstitutionnel, la langue officielle de l'Etat étant, depuis trente ans, la démotique, mais il est également inepte : les Evangiles sont écrits dans un idiome affecté et docte, truffé de mots sémitiques et de termes antiques, plein d’erreurs et de contresens, le rendant pour le moins obscur. Mais les religions n'ont jamais prôné, le fait est notoire, ni la clarté, ni la transparence, ni le renouvellement linguistique.
i-GR – Ce qui nous amène à évoquer l’autre sujet qui retient votre attention, au point de lui avoir dédié votre précédent roman Ap. J.-C. : l’Eglise orthodoxe. Quelle est sa place, aujourd’hui, dans la société grecque ?
V. A. – Elle est omniprésente ; c’est un cancer qui la ronge à petit feu. Bien que la liberté de culte soit inscrite dans la Constitution, l'Eglise orthodoxe en a le monopole. Le pouvoir est toujours entre les mains d'hommes très proches de l'Eglise. L'université, l'Académie d'Athènes, les ministères, les institutions subissent son influence. L'Eglise dépend du ministère de l'Education nationale et réciproquement, avec les conséquences que cela implique. On ne peut enseigner l'Antiquité sans s'attirer les foudres de l'Eglise, son ennemie mortelle de toujours. Le court-métrage de Costa-Gavras sur l'histoire du Parthénon, réalisée pour le Nouveau musée de l'Acropole, inauguré en juin 2009, en est un brillant exemple, qui plus est, a fait le tour du monde. Censuré, en ce début de XXIe siècle ! Il a été amputé des scènes montrant les premiers chrétiens dans leur œuvre de destruction. Et pourtant, la plupart des temples et des monuments antiques détruits, les massacres d’hommes ont été perpétrés par les popes, les moines et autres chrétiens. Ils ont tué, saccagé, pillé et volé à qui mieux mieux au nom du monothéisme. Ils ont construit leurs églises sur l'emplacement même des anciens temples, en utilisant leur marbre et leurs colonnes. Ce sont des faits authentiques, avérés et historiques, mais désespérément absents des manuels scolaires grecs. Tant que l'instruction publique ne réussira pas à s'affranchir de la tutelle de l'Eglise, l'esprit des Grecs ne pourra s'émanciper. En outre, l’Eglise orthodoxe est richissime, elle possède notamment des dizaines de milliers d'immeubles dans toutes les grandes villes du pays, une richesse incroyable pour laquelle elle n'a payé, jusqu'à présent, aucun impôt. En ce moment où la Grèce traverse une crise dramatique, l'Eglise ne fait rien, et le gouvernement socialiste de Papandreou hésite à la taxer. Les popes, ne l'oublions pas, sont payés par l'Etat. Les politiques grecs estiment qu'ils ne peuvent gouverner sans l'Eglise, que s’ils s'en prennent à elle, ils perdront les élections suivantes. L'omniprésence de l'Eglise dans la vie des Grecs est donc une question cruciale de civilisation. Il nous faut savoir quel héritage nous revendiquons. Celui de l'Antiquité ou celui de Byzance, deux mondes contraires et antagonistes, ou voulons-nous une Grèce laïque ?
i-GR – Précisément, les Grecs veulent-ils d'une Grèce laïque ?
V. A. – On assiste, ces dernières décennies, à une timide contestation. Les gens n'ont sans doute pas perdu la foi, mais celle-ci s'est quelque peu ébranlée. Le caractère sacré a perdu de son lustre, le sérieux des popes et des moines s’est altéré suite aux nombreux scandales politico-économiques qui ont impliqué l'Eglise, dont le fameux scandale Vatopedi, une sombre affaire de transaction foncière conclue entre ce monastère du Mont Athos et l’Etat, dans lequel sont mêlés l'ex-chef de gouvernement Caramanlis et plusieurs de ses ministres. Cela dit, seule, une petite minorité conteste le pouvoir ecclésiastique. Même la jeunesse, une bonne partie du moins, s’est rapprochée de l'Eglise. Le peuple, en définitive, reste assez religieux dans ce pays où beaucoup considèrent que l'identité nationale se confond avec l'orthodoxie. Personne ne prend le risque d'entrer en conflit ouvert avec l'Eglise. Ni les gouvernements de centre droit. Ni Andreas Papandreou, fondateur du PASOK, et père de l'actuel premier ministre, n'a osé le faire, en 1981, lorsqu'il a accédé au pouvoir pour la première fois. En dépit de ses promesses électorales, il n'a institué que le mariage civil. La mention de la religion sur la carte d'identité a été supprimée voici une dizaine d'années, et les cours de religion dans les écoles ont perdu, en 2008, leur caractère obligatoire. Depuis le rétablissement de la démocratie, en 1974, il n'y a jamais eu d'entente entre les deux grands partis, Pasok et Nea Dimokratia, pour prendre ce problème à bras le corps et instaurer la séparation de l'Eglise et de l'Etat, qui aurait déjà dû l'être lors de la guerre d'Indépendance de 1821.
i-GR – Si l'on parvient à la séparation de l'Eglise et de l'Etat, que vous appelez de vos vœux, que restera-t-il de la Grèce ?
V. A. – La Grèce ! Pourquoi la Grèce aurait-elle besoin de l'Eglise ? Certes, elle est sous sa coupe depuis des centaines d'années, mais cela n'a pas toujours été le cas. Dans l'Antiquité, et jusqu'aux tout premiers siècles de notre ère, quand l'Empire romain a imposé le christianisme en Grèce, la religion, telle qu'on la connaît de nos jours n'existait pas. La Grèce n'a pas besoin de la religion. Libre à chacun de croire ou pas. La Grèce n'a pas besoin de l'Eglise non plus. A aucun moment de son histoire, l'Eglise orthodoxe n'a aidé la Grèce, même si certains mythes, comme les « écoles secrètes », où les popes enseignaient, en cachette, la langue grecque, sous le joug ottoman, ont la vie dure. C'est exactement ce genre de mensonges, démentis par les historiens, que l'Eglise fait passer dans les manuels scolaires pour légitimer son autorité. L'identification Grèce-Eglise est un énorme malentendu. Que devient notre individualité ? Moi qui ne crois pas, suis-je moins grec parce que je ne crois pas ? Petit à petit, cette pensée gagne du terrain. Rien n'oblige les Grecs à croire en une quelconque religion, comme le stipule, je le rappelle, la Constitution. Il est donc inadmissible de la leur imposer. Cela n'a aucun sens et c'est anticonstitutionnel de baser son raisonnement à partir d'un : « Oh mon dieu ! Qu’allons-nous devenir sans l'Eglise ». Je ne comprends pas cette attitude. En France, la séparation de l'Eglise et de l'Etat s'applique depuis plus d'un siècle. Le Français athée est-il moins français que le Français croyant ? Ou a-t-il cessé d'être français ?
i-GR – C'est au nom de cette séparation que vous avez soutenu la liste de la Coalition de la Gauche radicale, Syriza, aux dernières élections européennes ?
V. A. – Absolument, Syriza (Συνασπισμός Ριζοσπαστικής Αριστεράς) est l'un des rares partis, voire le seul, à prôner cette séparation et à avoir une position claire et nette. Cela me suffit pour le soutenir. Même le KKE, le Parti communiste, qui, au demeurant, a d'excellentes relations avec l'Eglise ne dit mot. Il a reçu sa part du gâteau, il est également impliqué dans le scandale Vatopedi, il est donc normal qu'il se taise. L'intelligence de l'Eglise n'est pas à mettre en doute. Comme mon précédent roman, Ap. J.-C., a très bien marché en Grèce, j'espère que nombre de mes lecteurs, qui partagent ma position, auront, eux aussi, accordé leur voix à Syriza et continueront à le soutenir dans cette démarche.
i-GR – Il en est un, toutefois, qui ne vous aura pas suivi dans votre appel : le célèbre personnage du théâtre d'ombres grec, Karaghiozis, même si, conformément à une récente décision de l'Unesco, il arbore désormais la nationalité turque...
V. A. – L'Unesco a tout à fait raison. Son nom est turc, il signifie « œil noir ». Nous le leur avons emprunté, comme eux ont dû l’emprunter à la Chine. Karaghiozis, tel que nous le connaissons, est bien turc. Nous l'avons hellénisé, sans aucun doute. Il excellait dans la farce et la comédie. Il ressemble un peu aux guignols. C'est le antihéros par excellence, pauvre, effronté, avec un indéniable côté conservateur. Il n'a jamais égratigné l'Eglise, n’a jamais raillé le sentiment religieux. Mais, sous ses airs d'analphabète, il se moquait assez adroitement de la katharevoussa, ce jargon savant, qui était à l'époque la langue officielle de l'Etat grec. Peut-être a-t-il contribué à sa manière à son abolition et à la consécration de la démotique. Karaghiozis représente le théâtre d'une époque révolue. Aucun des personnages n'a évolué ni le vizir, symbole de l'Empire ottoman, ni son ami Hadjiavatis. Karaghiozis a vieilli. Il ne sied plus à la Grèce. Il tend à devenir un produit touristique et folklorique. Le cinéma a pris sa place...
i-GR – Vous avez fréquenté un lycée catholique, à Athènes, avant d'aller à Lille, puis à Paris.
V. A. – Cela ne veut rien dire. Mon père était catholique, ma mère, orthodoxe, moi, j'ai cessé de croire très jeune. Chacun se forge son opinion. Et puis, la meilleure façon de devenir athée est de fréquenter une école chrétienne. En fait, le Lycée Léonin, propriété de la Congrégation religieuse des Frères maristes, était un lycée normal. Une seule différence toutefois : on y enseignait davantage de français. Ainsi, j'ai pu venir, en France, en septembre 1961, et m'inscrire directement à l'Ecole de journalisme de Lille. Parallèlement à mes études, je travaillais, dessinais et écrivais des articles. Ce fut une période unique. Le diplôme en poche, je suis retourné, en Grèce, imprégné de ce désir de vivre à Paris, qui devenait de plus en plus vivace au fil du temps. Mais c'était une chose être étudiant, à Lille, et autre chose s'installer dans la capitale. Je suis donc revenu fin 1968. A l'époque, même s'il était difficile de trouver du travail, le climat était favorable aux étrangers. Aujourd'hui, il ne l’est plus. J'ai commencé une nouvelle vie à Paris, puis, je me suis partagé entre la France et la Grèce. J'ai vécu du journalisme indépendant pendant une vingtaine d'années, en travaillant essentiellement au journal Le monde. J'ai collaboré deux, trois ans à La Croix, ainsi qu'à Libération et à Lui, où j'écrivais des articles dits « sérieux ». J'ai réalisé des livres de dessins humoristiques et des courts-métrages. Maintenant, je me consacre exclusivement à l'écriture de mes romans.
i-GR – En tant qu’écrivain grec ou français ?
V. A. – Grec et Français, puisque j'écris mes livres dans les deux langues. Comme citoyen, Grec uniquement.
Propos recueillis par
Cassandre Toscani
Photos Marielle Pteroudis
Vassilis Alexakis : son œuvre littéraire…
Romans
- Le Sandwich (1974)
- Les Girls du City-Boum-Boum (1975) / Τα κορίτσια του Σίτυ Μπουμ-Μπουμ
- La Tête du chat (1978) / Το κεφάλι της γάτας
- Talgo (1983) / Τάλγκο
- Contrôle d'identité (1985) / Έλεγχος ταυτότητας
- Paris-Athènes (1989) Παρίσι - Αθήνα
- Avant (1992, prix Alexandre Vialatte 1992 et prix Albert Camus 1993) / Πριν
- La Langue maternelle (1995, prix Médicis 1995) /
Η μητρική γλώσσα - Le Cœur de Marguerite (1999) / Η καρδιά της Μαργαρίτας
- Το μυστικό του κίτρινου τάπητα (Αθήνα, 2000)
- Les Mots étrangers (2002) / Οι ξένες λέξεις (Κρατικό Βραβείο Μυθιστορήματος 2004, prix national du roman 2004)
- Je t'oublierai tous les jours (2005) / Θα σε ξεχνάω κάθε μέρα
- Ap. J.-C. (2007, Grand prix du Roman de l’Académie française 2007) / μ. Χ.
- Le premier mot (2010) / Η πρώτη λέξη
Recueils de nouvelles
- Pourquoi tu pleures ? (1991)
- Papa et autres nouvelles (1997, prix de la Nouvelle de l’Académie française 1997) Ο μπαμπάς κ αι άλλα διηγήματα
- Le Colin d'Alaska (1999)
Vassilis Alexakis est également l’auteur de recueils d'aphorismes : Le Fils de King Kong (1987), L'Invention du baiser (1997), de livres de dessins humoristiques : Mon amour ! (1978), Déshabille-toi (1982) / Γδύσου, L'Ombre de Léonidas (1984) / Η σκιά του Λεωνίδα, L'Aveugle et le Philosophe (2006) Μήπως πρέπει να κλείσουμε τα σιντριβάνια όταν βρέχει et d’un essai sur la Grèce, Les Grecs d'aujourd'hui (1979).
Tous les livres de Vassilis Alexakis à la Boutique iNFO-GRECE
… et cinématographique
Courts-métrages
- Je suis fatigué (1982, prix Henri Langlois du Festival du film de Tours 1984)
- Nestor Carmides passe à l'attaque (1984)
- La Table (1989)
- Les Athéniens (1990, Grand prix du jury du Festival du film d'humour de Chamrousse 1991)
Vassilis Alexakis est né, le 25 décembre 1943, à Athènes. Il est Commandeur dans l'Ordre des Arts et des Lettres et Commandeur de l'Ordre du Phénix.