Interview de lhistorienne turque Dilek Giouven dans kathimerini à loccasion de la sortie dun livre en turquie
http://www.kathimerini.gr/4dcgi/_w_arti…
elle dit que les britanniques ont poussé les turcs à sengager à chypre alors quen 1950 le gouvernement turc déclarait que pour lui il ny avait pas de problème chypriote.
Elle dit aussi que le pogrom de 1955 à Istanbul a été le point de départ de la fuite des Grecs de la ville suivie de la grande expulsion forcée de 1964.
Il est encourageant de voir quun chercheur turc sexprime ouvertement sur la question ; certains journaux turcs ont aussi évolué sur ce problème
Il est paradoxal que la patriarcat continue de subir des pressions (confiscation de ses viens à lîle des princes notamment) de la part de létat qui lui ne semble pas tellement évoluer
Génocide arménien : quand l'AFP refait l'histoire.
Reconnue par une vingtaine de pays dont la France en 2001, approuvée par la quasi-totalité des historiens du monde entier mais farouchement combattue par la Turquie, la « question » du génocide arménien de 1915 ne semble toujours pas faire lunanimité au sein de lAFP. Son journaliste basé en Turquie, Burak Akinci, a provoqué une nouvelle fois la colère des associations arméniennes comme le Collectif Van (Vigilance Arménienne contre le Négationnisme) qui reproche au journaliste turc de lAFP une interprétation très personnelle de la « question arménienne ». Dans sa dépêche du 31 août 2005, le journaliste faisait part de la mise en inculpation de lécrivain turc Orhan Pamuk, pour « insulte délibérée à lidentité turque » après ses déclarations « pro-arméniennes » en février 2005 dans un journal suisse où il y affirmait quau moins « un million d'Arméniens et 30 000 Kurdes avaient été tués en Turquie ». Ce nest évidemment pas ces faits relatés par lAFP qui ont irrité la communauté arménienne mais les propos tout relatifs de son journaliste vis-à-vis du « génocide arménien », terme quil noublie dailleurs pas dannoter entre guillemets. Ainsi, le nombre de morts lors du génocide napprocherait plus le chiffre de 1,5 millions, comme l « affirment les Arméniens » (et peu importe ce quen disent aussi les historiens ), mais 300 000 « et au moins autant de Turcs » dus, lapprend-on « au soulèvement des Arméniens, qui ont fait cause commune avec les armées russes en guerre contre lempire ottoman, et lors dune déportation qui a suivi cette sédition ». Une version farfelue du gouvernement turc que lAgence France-Presse a donc décidé dentretenir. Un peu dhistoire, puisque visiblement lAFP linterprète à sa manière. Dans leur grande majorité, les Arméniens ne se sont jamais alliés à la Russie lors de la première guerre mondiale, et ce même si quelques rébellions ont pu exister, rébellions ressemblant davantage à de lautodéfense dans un empire ottoman où le gouvernement « jeune-turc » avait décidé et organisé les massacres arméniens dès 1915. Plus fort, à linstar des négationnistes de la Shoah niant la réalité des camps de concentration, lAFP laisse à penser que les déportations arméniennes, consécutives à « une rébellion » selon lEtat turc, et donc lAFP nétaient que de simples déménagements de populations. Et peu importe si celles-ci se sont terminées au cimetière
Bref, ce nest pas la première fois que lAFP relaye des interprétations hasardeuses du génocide arménien. Abuser de fantasmes entretenus par lEtat turc pour en minimiser les faits historiques, cest ce quon appelle du négationnisme actif. Face à cette "erreur de formulation", une de plus, aidons nos amis journalistes de lAFP à approfondir leur vocabulaire. Aujourdhui, grâce à M. Larousse, la définition du mot « génocide » : extermination systématique dun groupe humain, dune société, dun peuple. Le terme de génocide a été créé en 1944 pour qualifier lentreprise dextermination des juifs et des tsiganes perpétrée au cours de la seconde guerre mondiale par les nazis. Il a été rétrospectivement employé pour désigner les massacres commis en Turquie contre les Arméniens en 1915, et au-delà pour caractériser lextermination systématique de populations autochtones, notamment amérindiennes par les conquérants européens. Il sapplique à des massacres plus récents, dont celui des Cambodgiens par les Khmers rouges (années 1970) et celui des Tutsis par les Hutus au Rwanda en 1994.