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un couple britanique va etre defendu par mme blair a chypre

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Submitted by evropi on

Cherie Blair, l’épouse du Premier ministre britannique, sur la sellette à Chypre.
L’information fait grand bruit à Chypre depuis une semaine : Cherie Blair, l’épouse de Tony Blair et avocate de son état, va défendre un couple britannique, les Orams, dans un procès intenté par l’administration chypriote grecque. Motif du litige : le couple britannique a construit illégalement une maison sur la propriété d’un réfugié chypriote grec, Meletis Apostolides, dans le village occupé de Lapithos.
La chaîne de télévision CNN-Türk, qui a révélé la nouvelle, souligne que Cherie Blair « va défendre le droit à la propriété du couple britannique contre l’administration chypriote grecque ». Et CNN-Türk poursuit : « Le couple britannique, qui sera défendu par un groupe de six avocats avec la participation de Cherie Blair, s’est vu intenter un procès par l’administration chypriote grecque, sous le prétexte qu’il a construit une maison à Chypre-Nord, sur le terrain d’un Chypriote Grec. »
Selon Hassan Vehib, l’un des avocats turcs du couple britannique, la participation de Cherie Blair aux côtés des avocats turcs est un « grand succès » pour ces derniers, sachant que Mme Blair a remporté des succès, en Grande-Bretagne, dans des affaires concernant les droits de l’homme. Soulignant que les Chypriotes Grecs veulent gagner ce procès, pour en faire un précédent et l’instrumentaliser politiquement, Hassan Vehib a noté qu’en cas de nécessité, Cherie Blair pourrait se rendre à Chypre-Nord, dans la partie occupée de l’île.
C’est le quotidien Hürriyet, dans un papier intitulé “ Le secret d’Istanbul ”, qui révèle comment Mme Tony Blair a accepté de prendre la défense de Linda et David Orams. « Le mystère qui a entouré la visite que Cherie Blair, l’épouse du Premier ministre britannique, a effectuée en mai 2005 à Istanbul, a été éclairci », écrit Aysegul Ekinci dans Hürriyet. En clair, Mme Blair s’est rendue secrètement dans la cité stambouliote, au printemps dernier, pour « négocier la proposition de prise en charge des intérêts du couple britannique » poursuivi par l’administration chypriote grecque. « Le secret de Mme Blair a pu être gardé pendant six mois », fait observer Hürriyet.
Pourquoi le secret de Mme Blair ? Parce que l’épouse du Premier ministre britannique a embarqué le 23 mai dernier, à bord d’un avion de la British Airways, pour un vol Londres-Istanbul, sous le nom de “ Cherie Booth ”, autrement dit son nom de jeune fille. Une présence parmi les passagers de ce vol qui n’a attiré l’attention de personne, souligne Hürriyet. Détails supplémentaires fournis par le quotidien : « Mme Booth a été accueillie à son arrivée par un officier turc travaillant au Consulat général britannique d’Istanbul. Cette personne (donc Mme Blair, née Booth) a été enregistrée comme “ l’invitée du Consulat général britannique ”. »
Mais ce n’est pas tout. Le même jour, souligne Hürriyet, un sommet s’est tenu au Patriarcat Grec Orthodoxe d’Istanbul, au sujet du Patriarcat Grec Orthodoxe de Jérusalem, et les médias turcs ont soudain découvert la présence de Cherie Blair à ce sommet. A ce moment-là, écrit le quotidien turc, l’on ignorait pourquoi l’épouse du Premier ministre britannique avait fait le voyage d’Istanbul et pour quelle raison elle s’était rendue au Patriarcat. Or, souligne Hürriyet, « chacun sait que Mme Blair, qui est une avocate de premier plan sur la question des droits de l’homme, utilise son nom de jeune fille, “ Booth ”, dans sa vie professionnelle. Etant donné qu’elle s’est rendue en Turquie porteuse de cette identité, il n’y avait aucun doute que cette visite était liée à une question juridique. Certains croyaient qu’elle était en relation avec la crise du Patriarcat Grec Orthodoxe de Jérusalem, mais aucun travail d’investigation n’a permis d’aboutir à cette conclusion ».
Une autre hypothèse avait circulé au sein des agences de presse internationales, relève Hürriyet : la visite de Mme Blair à Istanbul, qui remonte au 23 mai dernier, aurait eu pour but d’apporter son soutien à l’équipe anglaise de football de Liverpool, qui allait disputer deux jours plus tard, le 25 mai, au stade olympique Atatürk d’Istanbul, sa finale de la Ligue des Champions contre le Milan AC.
En réalité, tout cela n’était que pure coïncidence, et « c’est finalement [le vendredi 16 décembre] que le mystère a été levé », écrit Hürriyet. Mme Blair s’est donc rendue en Turquie, afin de représenter les intérêts du couple britannique accusé par l’administration chypriote grecque de vivre dans une propriété chypriote grecque de la partie occupée de l’île. Mme Blair a eu des entrevues, en Turquie, avec Hassan Vehib, l’avocat des Orams au Royaume-Uni, ainsi qu’avec l’équipe des avocats turcs. « Après avoir eu de longs entretiens, durant trois jours, avec les avocats turcs, et après avoir étudié les détails du dossier, Mme Blair a donc accepté de représenter le couple britannique. Elle a en outre averti les avocats contre toute fuite sur son identité à la presse », a précisé Hürriyet.
Une épouse du Premier ministre britannique régulièrement critiquée par les tabloïds anglais, relève le quotidien turc. La presse britannique lui reproche « d’user de l’influence de son époux Premier ministre, à travers les discours qu’elle délivre lorsqu’elle accompagne son mari dans ses visites, et les honoraires élevés qu’elle pratique ». Pourtant, note Hürriyet, Mme Blair n’a pas réclamé une grosse somme pour défendre le couple Orams contre l’administration chypriote grecque. Une Cherie Blair sur laquelle l’avocat Hassan Vehib ne tarit pas d’éloges : « Nous avions rencontré Cherie Blair dans le passé, et nous avions entendu son point de vue sur les droits de l’homme. C’est une avocate très expérimentée et à vrai dire, pour autant, très modeste. Lorsque je lui ai parlé du dossier Orams, elle fut très intéressée. Elle sait que ce dossier, in fine, aura valeur d’exemple. (…) Mais quand elle a accepté de prendre en charge cette affaire, et que nous avons pris connaissance de ses honoraires, nous avons bien vu que cela n’avait rien à voir avec les chiffres parus dans la presse. »
Cependant, toute la presse turque ou chypriote turque ne verse pas dans l’euphorie. Dans une chronique intitulée “ Lettre de Londres ”, publiée dans le quotidien chypriote turc Afrika, Serhat Incirli, très critique sur le fond de l’affaire, estime que la partie turque veut voir « perdurer l’absence de solution », en clair la prolongation du statu quo sur la question chypriote. Pour Afrika, « le dossier Orams n’est pas une affaire mettant aux prises deux équipes de juristes, mais plutôt un problème entre le nord et le sud de Chypre ». Commentant l’engagement de Cherie Blair dans cette affaire, Serhat Incirli souligne que « de nombreuses personnes au sein du gouvernement britannique vont se sentir mal à l’aise sur ce dossier ». Et de conclure : « L’engagement de Mme Blair à défendre le couple Orams est un événement très important. Toutefois, cette question montre que la Grande-Bretagne soutiendra à fond la Turquie en faveur de la prolongation du statu quo à Chypre, sinon Mme Blair n’aurait pas pris en charge ce dossier ! Le but de Mme Blair et de son équipe n’est pas de contribuer au règlement du problème de Chypre, mais de reporter sa solution. »
Dans le même journal, constatant sans doute qu’une frontière avait été franchie, cette fois-ci, avec l’engagement ouvertement proclamé de Mme Blair aux côtés de l’occupant chypriote turc, l’éditorialiste d’Afrika n’a pu s’empêcher d’écrire : « Quelle sorte d’arguments Mme Blair pourrait bien mettre en avant pour justifier la vente à des étrangers d’un lopin de terre conquis par la force des armes ? Y a-t-il un seul avocat dans le monde qui y soit parvenu, pour affirmer que Mme Blair a des chances d’atteindre son objectif ? Ce sera très intéressant pour Mme Blair, en tant qu’épouse du Premier ministre du pays garant de Chypre, la Grande-Bretagne, de défendre ce dossier. La Grande-Bretagne n’a pas seulement assumé ses responsabilités en qualité de puissance garante, mais 31 ans après (sous-entendu l’invasion par les forces turques) elle prend parti contre les Chypriotes dont les propriétés ont été usurpées. La décision de Mme Blair de défendre ce dossier n’a pas de valeur juridique. Cependant, elle prend une certaine importance sur le plan politique, au regard de l’approche de Tony Blair sur le problème de Chypre. »
En attendant de connaître les développements de ce dossier, on ne sera pas surpris d’apprendre que la décision de Cherie Blair a créé une affaire dans l’affaire. Selon le quotidien chypriote turc Cumhuriyet, le leader chypriote turc Mehmet Ali Talat, qui a annoncé sa rencontre probable avec Tony Blair en janvier prochain à Londres, a vigoureusement critiqué les déclarations des Chypriotes Grecs reliant sa future visite au 10, Downing Street et l’engagement de Cherie Blair à défendre le couple Orams. Notant que Mme Blair, en tant qu’avocate, a le droit de choisir de défendre n’importe quelle affaire, M. Talat a démenti que sa visite au 10, Downing Street puisse avoir le moindre rapport avec la décision de Cherie Blair.
Une décision qui a déjà été louée par la Société des Juristes turco-britanniques, puisque celle-ci, selon le quotidien turc Bugun, a décidé de décerner le titre de “ Juriste de l’année ” à l’épouse du Premier ministre britannique.

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Pierre

Un article très intéressant qui lève une nouvelle fois le voile sur la politique britannique à Chypre.
Décidemment, l'attitude des anglais est incompréhensible (en tout cas pour moi).
Que leurs intérêts nationaux passent devant la défense de la justice et de la paix, encore... Tous les pays agissent comme cela (la France y compris). Mais là, j'ai beaucoup de mal à comprendre quels sont leurs intérêts à défendre le statu quo à Chypre. Qu'ont-ils à y gagner, sinon à montrer une nouvelle fois au reste du monde qu'ils agissent au mépris de la justice ?

Pourtant, il est dans l'intérêt de tous (y compris des turcs et des anglais) qu'un retour à la normale ait lieu à Chypre ainsi que dans les relations greco-turques. Les turcs seraient les premiers bénéficiaires de ces relations normales avec leurs voisins.

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mar 03/01/2006 - 11:11 Permalien
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ioannis

les colonisateurs britaniques n'ont toujours pas digéré l'indépendence de chypre en 1960,l'ile leur fut offerte(troquée) par l'empire ottomans pour effacer une dette .
une chronologie à voir http://www.clio.fr/CHRONOLOGIE/chronolo…

Et depuis les britaniques sont toujours aussi arrogants envers les grecs

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mar 03/01/2006 - 12:41 Permalien
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evropi

je voulais remercier ioannis pour le lien par lequels la situation historique de chypre nous a ete explique....

tous d'abors il faut expliquer une petite chose la situation strategique de chypre est fantastique pour celui qui cherche a avoir un pied discret au moyen orient car cette petite ile fait face a la fois a la jordanie l'egypte la syrie et israel que les anglo saxon avec leur volonte de new moyen orient ocupe une position de choix. le roi richard l'avait bien compris quand il est venu pour l'envahire.

bref les chypriotes ont deux choix le premier dire au anglais comme le fut de gaulles merci au anglais et qu'il quitte leur base et retour a la maison mais leur recette touristique ce casserait la figure car la virulence des tabloides britanique refroidiraient ceci d'aller depenser de l'argent en passant des vacances la bas.

la deuxieme le statu quo ce que prone les dirigent chypriote depuis.

pose vous la question pour laquels les dirigents francais ont ete plus grecque que les grecques l'ors des negociations pour la turquie et bien un beau systeme d'ecoute a cote de capo greco.ma solution et bien qu'un de gaulles naisse sur l'ile d'aphrodite .....

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mar 03/01/2006 - 15:18 Permalien
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evropi

je voulais remercier ioannis pour le lien par lequels la situation historique de chypre nous a ete explique....

tous d'abors il faut expliquer une petite chose la situation strategique de chypre est fantastique pour celui qui cherche a avoir un pied discret au moyen orient car cette petite ile fait face a la fois a la jordanie l'egypte la syrie et israel que les anglo saxon avec leur volonte de new moyen orient ocupe une position de choix. le roi richard l'avait bien compris quand il est venu pour l'envahire.

bref les chypriotes ont deux choix le premier dire au anglais comme le fut de gaulles merci au anglais et qu'il quitte leur base et retour a la maison mais leur recette touristique ce casserait la figure car la virulence des tabloides britanique refroidiraient ceci d'aller depenser de l'argent en passant des vacances la bas.

la deuxieme le statu quo ce que prone les dirigent chypriote depuis.

pose vous la question pour laquels les dirigents francais ont ete plus grecque que les grecques l'ors des negociations pour la turquie et bien un beau systeme d'ecoute a cote de capo greco.ma solution et bien qu'un de gaulles naisse sur l'ile d'aphrodite .....

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mar 03/01/2006 - 15:21 Permalien