[b]Rigas Vélestinlis, l'éclairé qui voulait créer une confédération balkanique[/b]
Rigas (ou Rhigas) dit Rigas Vélestinlis (en grec moderne Ρήγας Βελεστινλής) voire Rigas Féréos (Ρήγας Φεραίος) né à Velestino (Magnésie en Thessalie) vers 1757 et mort à Belgrade en juin 1798 était un écrivain, lettré et patriote grec.
Influencé par les idées de la Révolution française, il multiplia les écrits politiques au service de la démocratie, de la liberté et de l'indépendance des populations balkaniques opprimées par les Ottomans, comme son Thourios ou sa Nouvelle constitution politique. Il est considéré comme un véritable précurseur de la lutte d'indépendance de la Grèce.
Rigas naquit et vécut durant la période d'occupation de la Grèce par les Ottomans. Il désirait que sa nation prît les armes et se soulevât contre l'Empire ottoman. Pour l'y amener, Rigas entreprit d'abord de redonner confiance aux Grecs, puis de leur faire accepter de sacrifier leur vie pour la liberté. Toute son œuvre s'y appliqua. Il insista sur le lien et la continuité entre la Grèce antique et la Grèce moderne. Il expliqua à ses contemporains l'héritage que leur avaient laissé leurs glorieux aînés : les anciennes villes grecques, la puissance économique et politique et la bravoure.
Pour faire passer son message, il usa de tous les moyens : littéraires, visuels et oraux, avec des traductions et des ouvrages politiques, avec une carte et des images et avec des chants comme le Thourios.
Cependant, il faut nuancer l'importance politique réelle de l'œuvre littéraire de Rigas. Il ne fut pas seul à chercher à réveiller le sentiment national grec. D'autres savants et érudits y travaillaient alors à la même époque, l'un des plus célèbres fut Adamantios Coray. Sans sa fin tragique (et peut-être son Thourios), il aurait été classé parmi ces nombreux et un peu oubliés « Maîtres de la Nation » comme ils furent appelés plus tard. Son œuvre est en effet caractéristique d'un érudit des Lumières : issue d'une vaste culture encyclopédique mais marquée par le romanesque et bercée par des illusions.
Le projet révolutionnaire grec et balkanique de Rigas était, à terme, de retourner en Grèce, dans le Péloponnèse, principalement dans le Magne où se trouvaient, selon lui, parmi les soldats les plus expérimentés. Il se proposait de parachever leur formation à l'aide de son ouvrage le Vade mecum militaire, puis avec eux de monter vers le nord rejoindre les Souliotes, l'autre peuple aux capacités armées redoutables. Ainsi, commencerait, selon lui l'insurrection devant mener à la liberté des Balkans.
[b]Il fut arrêté à Trieste et accusé de conspiration contre l'Empire ottoman. Cependant, il ne pouvait être déféré devant une juridiction autrichienne. Il aurait en effet été relaxé car ses activités n'étant pas dirigées contre l'Autriche, tout tribunal autrichien serait incompétent. Il fut donc remis aux autorités ottomanes après six mois d'emprisonnement et d'interrogatoires. Il est mort, étranglé par les Ottomans à Belgrade dans la nuit du 24 au 25 juin 1798 dans la tour Nebojša avec sept de ses compagnons et son corps fut jeté dans le Danube[/b].
Quelques extraits des textes de Rigas :
[color=#FF0000]Bulgares et Albanais, Serbes et Roumains,
Épirotes et insulaires, d'un même élan
Tirez le sabre pour la liberté;
L'Hellade vous appelle et vous tend les bras![/color]
(UNE CONFÉDÉRATION ORIENTALE COMME SOLUTION DE LA QUESTION D'ORIENT).
[color=#00CCFF]Article 2. - Ces droits naturels sont : premièrement que nous soyons tous égaux et non l'un inférieur à l'autre ; deuxièmement que nous soyons libres et non l'un esclave de l'autre ; troisièmement, que nous ayons pleine sûreté pour notre vie et que nul ne puisse nous la prendre injustement et selon sa fantaisie ; et quatrièmement, les biens que nous avons, que nul ne puisse les toucher, mais qu'ils nous appartiennent en propre, à nous et à nos héritiers.[/color]
[color=#66CC33]Article 18. - Chaque homme peut en servir un autre comme employé, mettant son temps à la disposition de l'autre ; mais nul ne peut se vendre, ni vendre un autre parce que son sujet n'est pas en son seul pouvoir mais aussi au pouvoir de la Patrie. La loi ne reconnaît aucun asservissement ni esclavage...[/color]
[color=#9999FF]Article 22. - Tous, sans exception, ont le devoir d'apprendre à lire et à écrire. La Patrie doit installer des écoles dans tous les villages pour l'instruction des enfants garçons et filles. De l'instruction naît le progrès, dont brillent les nations libres. Que soient expliqués les historiens de l'antiquité ; dans les grandes villes, que soient enseignées les langues française et italienne ; que la grecque soit obligatoire.[/color]
(LA CONSTITUTION DE RIGAS)
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Alors comme ça les Hasbourgeois et les Ottomans ne se gênaient pas pour liquider ensemble les révolutionnaires balkaniques qui voulaient la libération de TOUS les Balkans.
Rigas a été arrêté à Trieste, ville italienne occupée par les Hasbourgeois, et ces derniers n'ont pas hésité à le remettre aux Ottomans !
Ca se voit qu'aucune grande puissance n'a JAMAIS voulu le bien des peuples des Balkans, ni hier ni aujourd'hui.
Quelqu'un peut-il me dire s'il existe en anglais (voire même en français) sur le net les trois plus grandes oeuvres de Rigas :
1) [b]la Constitution de la Confédération Balkanique[/b], inspirée par la première constitution de la Révolution Française,
2) [b]la Charte de Rigas[/b], sa Nouvelle constitution politique,
3) [b]le Thourios[/b], un chant révolutionnaire.
J'aimerais bien les lire. Ca m'intéresse. Merci.
Si ça vous intéresse, voici une lecture intéressante sur le jeu machiavélique des grandes puissances à la veille de l'effondrement ottoman, ainsi qu'un plaidoyer pour une confédération balkanique. Ca été écrit en 1907, et l'auteur avait déjà présagé que sans une confédération les Balkans vont exploser. http://www.gutenberg.org/files/17543/17…
Re: Rigas Vélestinlis, l'éclairé voulait créer une confédé
C'est sûr qu'ils ne voulaient jamais du bien des peuples Balkaniques car ils étaient colonialistes, ils voulaient la désintégration de l'Empire Ottoman, mais avec les territoires en plus ... Et si à un moment donné, les Européens, soutenaient tel ou tel faction indépendantiste, ils le faisaient mais toujours avec une garantie.