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Libération des nombreux Grecs de Marseille internés au camp de Compiègne. Témoignage de Panas A. Pantélidès, d'Attaleia (Antalya)

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Soumis par Th. Efthymiou le

Je recopie le témoignage écrit que m'a remis, avant sa mort calme, chez lui, notre ami familial, Panas Pantélidès, que M. Papalexis, consul général de Grèce, chargea sous protocole, de la protection des interêts grecs,avant de quitter Paris, la nuit du 8 au 9 IV 1941. Le consulat d'Argentine assuma la protection des Grecs de la zone occupée, du 8 IV 1941 au 27 IV 1944 (rupture diplomatique entre l'Allemagne et l'Argentine). Le Consulat de Suède pris la relève. Les deux consuls, M. d'Olivira Cezar et Raoul Nordling firent tout pour aider nos congénères.

Voici le texte de mon ami:

[b] "[i]Lors de l'évacuation du vieux port de Marseille, en juillet 1943, plus de 120 Grecs, hommes, femmes et enfants de tout âge avaient été arrêtés, internés, puis déportés en mars au camp de Compiègne. Une quarantaine d'entre eux avaient été envoyés au camp de concentration d'Orienbourg.Il était malheureusement trop tard pour que nous puissions intervenir efficacement et aider ces malheureux, mais, par contre,avec le concours du Consulat d'Argentine et après de multiples démarches auprès des autorités d'occupation et surtout auprès de l'Ambassade d'Allemagne, j'ai pu obtenir la libérationdu nouveau "contingent"de Grecs internés.Muni d'un ordre de libération, j'ai pris personnellementle train, à 23 heures avec ma femme en plein hiver, par un temps glacial pour Compiègne où je devais me trouver avant l'arrivée du convoi qui devait partir pour la Pologne. Le train arrivait de Marseille vers minuit et je n'avais obtenu le document de libération qu'à 18 heures. Nous sommes arrivés à Compiègne une heure avant les prisonniers. Je me suis rendu auprès du Commandant de Place qui s'est montré d'une gentillesse extrême à mon égard. Son langage n'était pas celui d'un Allemand arrogant et ma femme, qui parlait parfaitement allemand, m'a dit qu'il avait l'accent autrichien.
A l'arrivée du train de Marseille, le Commandant donne l'ordre de faire descendre tous les Grecs et de les faire attendre dans une pièce. Quand je suis entré dans cette salle, accompagné de ma femme et du Commandant de la place, tous tremblant à l'idée du sort qui les attendait se levèrent. Je leur dis bonjour en grec. J'ajoutai : "Je suis votre consul, vous êtes libres. Je suis venu vous chercher. Vous rentrerez à Marseille". Aussitôt,leurs visages s'épanouirent. Ils étaient au nombre de 34 vieillards, femmes et enfants. Tous pleuraient de soulagement et faisaient des signes de croix, pour extérioriser leur joie et leur reconnaissance. Quant à moi, je faisais des efforts pour maîtriser mon émotion. Ce fut le plus beau moment de ma vie.[/i] [/b] (souligné par Panas) [b] [i]Savoir que ces gens destinés à un camp, sans espoir de retour comme leurs prédecesseurs de Marseille, étaient enfin sauvés."[/i] [/b]

Double de la lettre du 25 VIII 1943, adressée à :

Monsieur Pantélidès
Consulat Général d'Argentine
Paris

( enregistrée comme suit)

Service des Interêts Helléniques
N°d'ordre (manuscrit) 942 Internés
Enregistré le (manuscrit) 28/8/43
(manuscrit) 34 personnes
femmes, enfants et vieux

Marseille le 25 Aout 1943

[b] [i]Monsieur,

Au nom de tous les internés du Camp de Concentration de Compiègne (Oise) actuellement dans nos foyers, grâce à votre si aimable et généreuse intervention, nous venons vous exprimer notre bien profonde et sincère gratitude.
Grâce à votre courageuse attitude, nous tous internés hier encore, nous retrouvons aujourd'hui nos parents et amis, car de nos foyers hélas ! rien n'existe puisque toutes nos habitations sont entièrement démolies.
Nous espérons et souhaitons, que comme pour nous, votre précieuse intervention soit nécessaire en faveur de tous nos autres frères actuellement internés au camp de concentration d'Orianenburg près de Berlin.
Vous renouvelant la ,marque de notre profonde gratitude, nous vous prions, Monsieur Pantélidès, d'agréer l'expression de notre bien dévoué et profond respects.[/i] [/b]

Suivent les signatures manuscrites, en caractères latins :

[b]Afendoulis, Crimisis, Pinlis, Apostolidès, Zacharopoulos,Tsatsaronis, Afendoulis, ..amides, illisible, R. Rayas, Danaïlidis mais une seule signature signature en grec,difficile à comprendre : [b]Χαλινος Χαλικος Χαλεπας Χαλκιας
Χαλκεος[/b]

Je ne suis absolument pas sur d'avoir bien déchiffré des signatures... Si des congénères phocéens connaissent ou reconnaissent ces noms qu'ils me les confirment.
La deuxième épouse, et veuve de Panas, Iôanna, vit toujours, et habite Athènes (elle est thessalienne) et ce serait bien que ces familles lui écrivent un mot : elle est âgée... Je donnerai l'adresse sur demande directe. Nous sommes "koumparii" : elle est la
marraine d'un de mes fils. Elle m'a remis ces documents après la mort de Panas que j'ai nsoigné jusqu'à la fin.

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Bonjour,
Le camp de Royallieu près de Compiègne (Oise) a donné lieu à l'ouverture il y a 2 ans du mémorial de l'internement et de la déportation, sur le site d'où partirent quelques 40 000 personnes vers les camps de la mort pendant la Seconde guerre mondiale.

Ce mémorial possède un site internet : http://www.memorial-compiegne.fr/

"Le Mémorial est toujours à la recherche de documents originaux concernant non seulement les internés et leur parcours, mais aussi l'histoire de l'internement et de la déportation ou de livres. Les fonds ainsi enrichis seront conservés dans de bonnes conditions. Ils pourront servir à l'étude et à la recherche scientifique. Ils permettront d'organiser des expositions et de créer un centre de documentation."

Je me permets de leur faire connaître le témoignage que vous avez partagé avec nous.
Bien cordialement,

Lavrendis

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mer 06/01/2010 - 11:57 Permalien

[i] Cher Monsieur,
Merci de vôtre suggestion et d'avoir transmis.

Je suis extrêmement, et très désagréablement surpris qu'aucun des survivants ou descendants ne se soit fait connaître, pour apporter des précisions, nous apprendre sous quel titre nos congénères furent déportés, etc ...
Il est vrai que les Grecs (même Phocéens) n'aiment pas les souvenirs douloureux et tragiques ...
D'ailleurs ils n'aiment pas nôtre si longue histoire (par crainte que "Noblesse oblige"???)

J'aurais aimé avoir des témoignages sur la Mort du jeune Kaphantaris à la Libération en attaquant l'École militaire, sur la déportation au camp soviétique de Rava-Rouska de Kalivroussis, ami de longue date de es parents, la disparition en camp de Mr Nikolaou ...
Là il s'agissait de Gréco-Parisiens.
Merci encore et amicalement,
Thomas E.
[/i]

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mer 10/02/2010 - 22:22 Permalien