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Lettre du 20 avril 1941, du vice-président du Conseil au Chef de l'Armée d'Epire.

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[i] [b][u][center]Au Chef de l'Armée d'Épire.[/center][/u][/b]

1. Je me rends compte parfaitement de la situation telle que vous me l'exposez. Vous devez néanmoins savoir qu'une reddition immédiate aurait comme résultat de compromettre irréparablement, au moment de la victoire finale des Alliés qui ne peut faire de doute, tous les droits que nous avons acquis par les sacrifices faits jusqu'à présent.
Il est, par conséquent, absolument nécessaire que nous continuions le combat, même défensif, même en retraitant, mais en arrêtant la débandade et la dissolution. Ceci peut être obtenu par un dernier effort, par l'intervention de tous les éléments énergiques, ainsi que par des mesures sévères de répression.

2. Une reddition immédiate présente les désavantages suivants :
a/Le sort de l'Armée ne sera pas pire si nous continuons à combattre.
b/ L'ennemi ne se montrera pas plus clément à notre égard.
c/ Nous serons accusés d'avoir abandonné nos Alliés avant de leur avoir, par un suprême effort, donné le temps de régler ou d'améliorer, comme ils l'espèrent, leur situation.

3. La résistance jusqu'au bout présente les avantages suivants :
a/ Nous conserverons l'estime générale de nos amis et la certitude que la petite Grèce a fait jusqu'à la fin tout ce qu'il lui était possible de faire.
b/ Nous donnons à nos Alliés le temps de régler leur situation, ceci non pas dans leur intérêt seul, mais aussi, et principalement, dans le notre.
c/Au moment du règlement général nos sacrifices seront récompensés par une complète reconnaissance de nos droits nationaux, et notre génération aura eu l'honneur d'avoir fondé, par ses sacrifices, le bonheur futur de la nation.

Pensez à tout cela, à la responsabilité historique de cet instant avec le sentiment que le moment des décisions héroïques est venu. Il n'est pas déshonorant d'être fait prisonnier lorsque l'on a épuisé tous les moyens humainement possibles de défense, tandis que l'abandon de nos aAlliés effacerait tout le capital de gloire que le sang de nos morts à jusqu'à ce jour acquis au Pays .
Le Vice-Président du Conseil
A. Sakellariou
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