Le gouvernement grec prend ses distances avec l'Eglise de Grèce, qui accuse le leader socialiste d'etre anticlérical
ATHENES, 15 juil 2005 (AFP) -
Le gouvernement conservateur grec a pris ses distances vendredi avec le texte d'un collaborateur du chef de l'Eglise orthodoxe de Grèce, accusant le principal parti d'opposition, les socialistes du Pasok, et deux quotidiens locaux d'être "anti-grecs et anticléricaux".
"Le gouvernement ne partage pas et désapprouve le contenu de ce texte", a indiqué le porte-parole du gouvernement, Théodore Roussopoulos lors de son point de presse quotidien.
Dans le texte publié jeudi par le quotidien Elefthérotypia, l'ex-Premier ministre socialiste Costas Simitis et l'actuel président du Pasok, Georges Papandréou sont dépeints comme représentant "le type caractéristique du dirigeant "mondialiste" avec une éducation occidentale (...), ayant une antipathie pour tout ce qui est "grec" ".
"Les prélats d'anticléricalisme en Grèce sont les quotidiens Ta Néa et Elefthérotypia (...). La promotion d'un nouveau "produit" qui est contre l'orthodoxie vise à supprimer la prière dans les écoles, les icônes dans les lieux publics et à séparer l'Etat et de l'Eglise (...)", souligne ce texte.
"Si on veut avoir une image d'un éventuel futur gouvernement dirigé par le Pasok actuel, on n'a qu'à observer son homologue espagnol qui, avant même de s'installer au pouvoir, a légalisé le mariage entre les homosexuels", poursuit-il.
M. Papandréou a vivement réagi contre ce texte. "Je m'inquiète de l'Eglise quand même son dirigeant sape cette institution. En tant que citoyen chrétien orthodoxe de ce pays, je considère qu'il est honteux pour l'archevêque d'agir en tant que chef d'un parti", a souligné M. Papandréou.
"Ce texte ne porte pas la signature de l'archevêque et son contenu ne reflète en aucun cas ses positions. L'archevêque reçoit des études sur des sujets d'actualité par diverses personnalités à titre d'information et sans évidemment partager leur contenu", a rétorqué le porte-parole de l'Eglise, Harris Conidaris.
Très influente dans un pays à 97% orthodoxe et non séparée de l'Etat, l'Eglise grecque ne cesse de lutter pour le maintien d'une identité "grecque-orthodoxe".