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La légende du roi Aléxandros et de sa soeur Gorgóna, récit traditionnel, pour nos enfants,

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[i] [b][u][center]La légende du roi Aléxandros et de sa soeur Gorgóna.[/center][/u][/b]

C’est aux temps d’autrefois, et quand les Grecs régnaient, qu’Aléxandros le roi devint maître du
monde… Il convoqua les Anciens et leur demanda :

- Est-ce que je puis vivre de longues années, et jeunesse garder ? J’ai tant et tant à faire, en ce Monde d’En-Haut, ce monde où nous vivons.
- Il y a un moyen, mais il est très difficile.
- Quel est donc ce moyen ? Il me faut le connaître.
- Que tu cherches et boives l’Eau d’Immortalité.
- Et où puis-je trouver l’Eau d’Immortalité ?
- Au Bout de notre Monde, au-delà des Deux Monts, qui se meuvent sans cesse, sans cesse en va et vient. Et si vite ils le font que ne peut y passer un aigle des plus vifs. De nombreux fils de rois, et d’entre eux les meilleurs, tentèrent de gagner l’Eau d’Immortalité. Mais aucun n’y parvint. Les Deux Monts les ont pris. Leur jeune et douce vie, à jamais fut perdue. Mais, roi Aléxandros, que longue soit ta vie, si toi tu réussis à franchir ces Deux Monts, à t’en sortir vivant, un autre grand danger se trouve qui t’attend. C’est un très Grand Dragon, gardien de la fontaine.Un Dragon aux cent yeux, et qui ne dort jamais, ni de jour ni e nuit. Quand par moitié ses yeux il ferme pour dormir, les cinquante autres veillent fontaine. Il faut tuer le Dragon, pour qu’enfin tu recueilles l’Eau d’Immortalité. Apprends que jusqu’ici, personne n’y parvint …

Son cheval fut sellé, son meilleur destrier, monture bien-aimée, Vouképhalos le beau, plus rapide que l’aigle ou que le feu du ciel. Le roi prit son épée, et s’arma de sa lance. Par routes et chemins, étroits même pour deux, où trois ne s’arrêtent, au Bout du Monde il vint, aux deux Monts terrifiants décrits par les Anciens. Sans cesse et sans arrêt, ils s’ouvrent et se joignent, et le plus vif faucon, n’y passe sans mourir. Le roi Aléxandros ne fut pas effrayé. Son cheval il cravache, passant en un éclair. Et sans être écrasés ils passent tous les deux. Ils sortirent vivants d’entre ces deux rochers. Seuls trois crins de la queue du bon cheval furent pris…
Puis face au Grand Dragon, celui qui a cent yeux, dont la moitié fermée, il tira son épée. Il se rua sur lui, et le monstre fut tué. C’est sans réaliser ce qui lui arrivait, que le Dragon tomba, il mourut par l’épée qui l’avait traversé.

Ainsi Aléxandros put arriver à l’Eau, l’Eau d’Immortalité. Il emplit sa gourde d’or, abreuva son cheval. Puis ils repartirent, au chemin du retour. Chevauchant satisfait, Aléxandros s’en vint aux Montagnes vaincues, à jamais arrêtées, et pour toujours repues. Par les grandes forêts, au château il revint.

Entré en son palais, Aléxandros omit de dire à sa soeur ce que sa gourde avait. Et un jour elle la prit, la gourde d’or du roi, pour la laver, frotter, et la faire briller. Puis au jardin secret, sous un oignon sauvage, la soeur vint vider l’eau, l’Eau d’Immortalité. C’est depuis ce temps là, que la plante arrosée, jamais ne s’assécha. Quand la jeune princesse apprit son forfait, fort elle se désola, elle se désespéra, et beaucoup s’attrista.

- Mon Dieu se dit-elle, un jour mon frère mourra ? Et j’en serai la cause ? Il me faudra alors, à ce Monde d’En-Haut pouvoir le ramener, qu’il revoie la lumière. Et alors elle changea, elle devint poisson, de la taille jusqu’aux pieds. Elle plongea dans la mer, et elle y vit encore. Elle est la Gorgóna, la Princesse des eaux, qui mers et océans parcourt sans s’attarder, sans jamais s’arrêter. Les nuits de pleine lune, les bateaux de l’Orient, les vaisseaux du Couchant, la rencontrent parfois. Alors les matelots depuis le bastingage écoutent sa question. Elle a vu leur bateau et vite elle l’a rejoint, et, nageant de conserve, sa douce voix demande :

[center]Navire ô beau navire, à la belle voilure[/center][center]Mon frère est-il en vie ? Aléxandros le roi,
Est-il toujours vivant ?[/center]

Malheur au capitaine, timonier et marins, si l’un dit que le roi Aléxandros est mort. De chagrin, en colère, Gorgona en furie, gonfle les eaux, lève la vague au ciel, et souffle un ouragan. Les voiles sont fendues, rompus les avirons, brisé le gouvernail, abattu le grand mat. Le flot prend les noyés. La grande tempête abîme le vaisseau, le mène par le fond. Corps et biens se perdent dans le naufrage …

Quand un capitaine, un qui sait quoi lui dire, sauvant ses matelots, préservant le bateau, dit à la
Gorgóna :

[center]« Le roi Aléxandros,,
continue à régner,
et, toujours, il gouverne ! »[/center]

Et alors Gorgóna, la douce soeur en joie, arrondit ses deux bras, enlace le vaisseau, dénoue ses beaux cheveux étalés sur les eaux. Elle apaise la vague. Les flots salés sourient. Et tous de l’équipage, écoutent Gorgóna, qui chante en s’éloignant :

[center]« Le roi Aléxandros,
mon frère vit et règne,
et le monde il gouverne !... »[/center]

[center][récit traditionnel, pour nos enfants, Th Efthymiou][/center] [/i]

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