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La Grèce en guerre, 1940-1941, Deuxième phase de la guerre (14 novembre au 28 décembre), par le maréchal A. Papagos, suite 7.

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[i] Le 30 novembre 1940, l'ennemi est chassé de ses positions au S. de Pogradétz.
Le 4 décembre, notre 17e division, ayant remplacé la 13e passée en deuxième ligne, occupe Pogradétz et ses hauteurs à l'O, malgré la vigoureuse résistance italienne. Le plateau de Korytsá est ainsi protégé contre toute menace venant de ces directions. Il ne fut pas considéré opportun de rechercher la prise du défilé Pogradétz - Lin. Les résultats tactiques que nous aurions obtenus n'auraient pas compensé les sacrifices qui seraient demandés.

Nous réussîmes également, jusqu'au 8 décembre, à chasser les Italiens du massif de Kamia, du village Sálès et de la région de Móglitz. Nous assurâmes ainsi le plateau de Korytsá contre toute menace venue du N.-O. Au sud du Dévoli, notre 10e division poursuivit son avance, malgré la résistance italienne, les difficultés du terrain, et d'exceptionnelles intempéries. Elle réussit à occuper la région montagneuse d'Ostravítsa, à pénétrer profondément, par la vallée du Dévoli, jusqu'au point, près de Móglitz, où finissait la route carrossable. Le plateau de Korytsá était ainsi assuré contre toute menace venue de l'O.

L'objectif de l'armée de Macédoine occidentale d'assurer le plateau de Korytsá contre toute menace du N, N-O, et O, était définitivement atteint.

Plus au S., notre IIème corps d'armée (1e division, Ve brigade et brigade de cavalerie), renforcé progressivement par la 2e division et la division de cavalerie (constituant l'extrême droite du Ie corps d'armée) continue à avancer entre le mont Ostravítsa et le fleuve Aoos. Après de durs combats le long de l'Aoos, où les Italiens lancèrent leurs chars d'assaut, et dans la région de Phrasséri, notre IIème corps d'armée réussit, malgré la vigoureuse défense des Italiens, entre-temps renforcés par des unités fraîches, de Chemises noires, des bataillons de mitrailleuses, d' unités de la 5e division alpine Poustéria et la 37e division d'infanterie de Modène, à occuper le 5 décembre 1940, Préméti et le massif montagneux de Phrasséri.

Nos soldats, établis le 8 décembre à l'ouest de la ligne Ráptska – Alí Postiviáni – Mt Malí-Krassovès – hauteurs de Koprénska – Mt Malí-Potomít, assuraient ainsi largement la protection de la route Leskovíki – Korytsá.

En Épire, secteur d'Élaia, les forces helléniques occupèrent le 24 novembre, après de violents combats, la ligne Makrýkampos – S.-O. de Pontikátès – Akrorráchi – Mavrópoulon' – contreforts S.O. de Ktísmata et la frontière albanaise jusqu'à Kastaniáni.

Le 25 novembre, nos troupes renforcent leurs positions en occupant Hágios Nikólaos et la cote 477 prés de Kakavia, puis le 26 le Mt Bouráto et les contreforts S.-E. d'Argyrochóri.

Du 27 novembre au 4 décembre, les Italiens, sur leur position Episkopí – Radát – Kakavia, réagissent avec violence contre l'offensive de notre 8e division. Ils engagent successivement, en renforts, de nouvelles troupes, fraîches : un régiment de la 37e division de Modène, un régiment de la cinquième division alpine Poustéria, des bataillons de Chemises noires et le 19e régiment de cavalerie. Ils arrêtèrent provisoirement notre avance vers Argyrókastron'. L'aviation italienne fit preuve d'une extrême activité, sur le front et sur nos arrières.

Le 4 décembre, notre 3ème division réussit à tourner Kakavia par le S. Notre 7e division eut raison de la résistance italienne dans la vallée de Souhá. La passe de Kakavia désormais ouverte, notre avance sur Argyrókastron' put reprendre.

Notre avance est relativement lente. L'aviation italienne nous attaque, lançant escadrille sur escadrille. Les chars d'assaut italiens interviennent aussi. Nous devons, suite à notre manque de chars et d'artillerie antichars, contourner la vallée du Drin', qui mène directement et rapidement vers le N. et avancer, en montagne, sur les deux flancs de cette vallée où de peu nombreux chemins muletiers facilitent notre défense avec nos moyens réduits.

Le 8 décembre 1940, Argyrókastron' est pris.

Plus au S., à l'extrême gauche du secteur d'Épire, nos hommes attaquent, le 23 novembre, l'ennemi qui défend les passages de la frontière depuis Sayádès jusqu'à Stoungára.

Ordre fut donné au 10e régiment de Kérkyra (Corfou), pour causer une diversion et faciliter notre avance, de former une compagnie qui, débarquant par surprise près Hexámili – Stýlos, attaquerait l'ennemi par son flanc et ses arrières. Ce détachement devait être transporté, par caïques, la nuit du 22 novembre. Le mauvais temps remit le débarquement au lendemain. Il se fit le 23 novembre sans obstruction ennemie. Notre détachement, combattant contre des forces très supérieures en hommes et en armes, fut détruit. Il provoqua chez les Italiens la crainte d'un nouveau débarquement avec des forces plus importantes. Ainsi, les jours suivants, l'aviation italienne fut très active sur le détroit et les côtes de Kérkyra.

Le 25 novembre, nous occupâmes, malgré une très forte résistance, les passes de Poulia et le col de Guélíl.

Le 29 novembre, l'ennemi fut chassé de la passe de Stoungára. Nos forces continuant leur avance vers le N.-O., reviennent au contact avec les Italiens, le 1er décembre, sur la rive sud de la rivière Bistrítsa, sur la ligne Lykouréssi – Vryóni – Messopotámi – Braïláti – Siracáti, sur laquelle ils avaient été renforcés par le 7e régiment de cavalerie. [/i]

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