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L'Europe et la Turquie

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LA VIEILLE PAIRE DE FESSES RIDEES VEUT DIRE NON A LA TURQUIE. RIRES ! JAUNES !

par Claude Lamirand

Il faut etre clair, la France traverse une période de plus en plus difficile de sa vie. La voilà gagnée de cécité, et alors que la génération qui va partir à la retraite à cannibalisé l’avenir de ses enfants, ne leur laissant que la croute d’un vieux pain noir, l’UMP qui n’est pas un parti particulièrement frappé des mouvements de jeunesse, vient de décidé de….prenons notre élan…contredire le président de la République sur le dossier d’adhésion de la Turquie. Raison, la peur migratoire, ce qui est étonnant vu les dernières révélations sur la vérités des chiffres de l’immigration, mais surtout, la peur budgétaire, ce qui est réaliste vu les mécanismes de soviétisation de l’Union européenne. Et pourtant, c’est en jouant de ces mécanismes inréformables sinon sous la pression que l’Europe s’épargne des arguments de réformes.

C’est une très mauvaise décision qui fait suite aux efforts constants de la France pour retarder l’entrée de la Pologne dans l’Union européenne. Bien que de nombreux Turcs penseront sans avoir totalement torts que la vraie raison est l’Islam, il s’agit là d’un argument populiste qui n’intervient que très marginalement chez ceux qui dirigent le pays depuis plus de cinquante ans, et qui trafiquent constamment les chiffres de la vraie immigration. Non, l’Islam n’est pas la raison déterminante.

La raison déterminante est le protectionnisme et l’Europe forteresse.

Les Turcs auraient torts de penser qu’ils viennent de subir un revers insultant. En fait, il s’agit d’une bonne décision en ce qui les concernent, mais d’une très mauvaise pour l’Union européenne. Pourquoi ?

Quel est le nom du régime politique de l’Union européenne ? Sociale démocratie

C’est un élément déterminant pour comprendre que la sociale démocratie suppose une importante politique de transfert de valeur ajoutée de l’appareil de production vers des causes sociales dont les Etats ont le monopole et la définition.

Le libre-échange régulé est ce que peut proposer l’économie sociale de marché européenne à tout nouveau membre sous réserve que le nouvel adhérent entre dans le fonctionnement technocratique de l’Union européenne. La Turquie pour les pays contributeurs nets du budget européen est un pays d’une immense pauvreté, meme s’il n’est plus un pays pauvre et en développement. Son agriculture représente une masse de sa population active considérablement plus importante que dans le reste de l’Union, et les mécanismes de compensation agricoles européens ne résisteraient pas à l’arrivée d’une agriculture très productive qui inonderait les marchés agricoles européens et qui devrait etre restructurée avec des aides européennes. Autrement dit avec les sous de la France et de l’Allemagne, deux pays au nirvana social démocrate économique. Deux zones de plein emploi, de forte croissance et d’une moyenne d’age totalement juvénile. Bref, la paire de fesses ridées n’a pas l’intention de se priver de camomille pour les ados Turcs des campagnes.

Et c’est une chance pour la Turquie.

L’Europe est une zone économique sous performante et non compétitive en dépression démographique de plus en plus sensible. Les phénomènes de délocalisation des investissements vont s’amplifier fortement dans les années qui viennent, sans que les Etats européens parviennent à maîtriser la progression des dettes et l’endiguement de la progression des prélèvements obligatoires qui pèsent sur l’activité économique et l’emploi. Une partie trop importante de la population active européenne est employée dans le secteur public, et reste vigilante à la préservation de son niveau de vie et des ses avantages sociaux.

Le capital sortira donc d’Europe pour trouver la main-d’½uvre compétente et les conditions de production et de rentabilités là ou elles se trouvent : en Turquie pour une bonne part.

Il y aura une crise monétaire

Dans la perspective d’une stagnation ou d’une régression de la productivité, le partage de la valeur ajoutée entre les revenus, les investissements et la fiscalité va devenir problématique. Le niveau de vie des Européens va baisser soit par la perte de leur emploi, soit par la décroissance des revenus de transferts, soit par la hausse de la fiscalité. Un part supérieure à 40% des recettes fiscales des Etats devrait etre consacrée au remboursement de la dette nationale, ce qui va détourner de l’investissement un énorme budget public.

Les Etats chercheront à répondre au chômage par la création de postes de travail subventionnés dans l’économie, mais à des conditions de salaires abaissées, tandis que la demande sociale continuera d’augmenter.

La crise monétaire viendra de la nécessité de rembourser des dettes et de sauver la capacité d’emprunt par une hausse des taux d’intérêts. Ce qui ralentira la croissance économique et approfondira la crise structurelle. La valeur de l’euro déclinera et renchérira les prix des matières premières importées, ce qui n’aidera pas à protéger le pouvoir d’achat des Européens.

Il y aura donc une crise monétaire qui ajustera la valeur de l’euro au bilan des dettes et des ressources disponibles dans l’Union européenne.

Dette, chômage, inflation, vieillissement et crise monétaire sont l’avenir du modèle social européen.

Un traité de commerce et de coopération en bonne et due forme avec l’Union européenne ne perme past, certes dans l’immédiat, de répondre aux désirs de la génération Turque présente, mais permet la liberté d’emploi des atouts de la Turquie pour capter une part de la fuite des capitaux et des emplois de l’Union européenne tout en ayant accès à son marché. C’est dans le cas de figure actuel des politiques conduites sur le continent, une excellente nouvelle pour la Turquie.

Sur le plan diplomatique, la mondialisation va changer la donne. Le poids déclinant en absolu de l’Union européenne devrait favoriser ses concurrents sur le marché des matières premières, notamment le pétrole. La Turquie est en excellente position géographique pour le transit du pétrole et du gaz destiné à l’Union européenne. Elle est en excellente condition démographique dans l’avenir pour devenir un pays partenaire de ceux du Moyen-Orient, et pour tenir un rôle diplomatique important pour l’approvisionnement de l’Europe.

La réforme de l’Europe attendra

Tout le scénario plus haut est certain si les règles de gestion étatiques sont maintenues en Europe, non seulement dans chacun de ses Etats comme dans ses institutions transnationales.

L’arrivée de la Turquie en pesant sur les fonds agricoles et structurels permettrait de pousser le système sur sa limite de rupture. En provoquant un considérable besoin de financement par les Etats membres, dont un grand nombre deviennent contributeurs nets ; une bataille va s’engager entre eux pour sauver leurs « subventions » qui sont des spoliations des contribuables européens. L’adhésion de la Turquie est le moyen de mettre par terre toute la politique agricole commune qui détruit le marché des consommateurs en maintenant en vie des industries de transformation relevant de l’oppotunités fiscales, donc nuisibles aux consommateurs européens, ou du choix de vie en ce qui concerne la partie de l’agriculture qui n’est plus viable au regard des critères du marché.

Cette arrivée provoquera automatiquement l’opposition des contributeurs nets qui deviendront les meilleurs vecteurs de réformes de la PAC et des autres politiques constructivistes de l’Union européenne.

De plus l’ouverture du marché européen aux producteurs industriels et agricoles turcs va intensifié la concurrence sur le marché de la consommation et la compétition sur le marché de l’implantation et des investissements. Si la Turquie peut jouer ses atouts concurrentiels, ce sont des pans entiers de l’étatisme qui peuvent reculer en Europe sous la pression des transferts d’investissements et des emplois.

Sur le plan géostratégique, l’Europe avance à la limite du Moyen Orient ou elle pourra redevenir un acteur régional avec une importante base arrière. Elle pourra intervenir dans la donne pétrolière qui va s’intensifier autour de l’Irak et du bassin de la Mer Noire, ce qui est un immense avantage pour assurer sa présence diplomatique dans les affaires de la région, et ce qui est un moyen aussi d’établir les futures coopérations stratégiques avec la Russie, membres naturel de l’Union européenne elle aussi.

La Turquie est aussi l’ancienne puissance coloniale du monde arabe, avant les Européens, et a laissé un souvenir désagréable dans la zone la plus dangereuse du monde arabe. Elle ne sera pas un allié de l’islamisme radical, de l’islam des chameaux et des caravanes de dromadaires des espaces désertiques de la péninsule arabique. Le Pacha d’Istamboul était le protecteur de la dynastie arabe hachémite (descendante du Prophète Hachem) de Bagdad. Il n’est pas à l’origine de l’Islam radical qui terrorise les Turcs comme ils terrorisent les Européens. C’est au contraire le reflux de la Turquie après la guerre de 1914-1918 qui a permit aux Séoud de prendre possession des lieux saints de Médine et de la Mecque, c’est à ce moment là que l’Islam arabe éclairé de Bagdad est tombé dans les Ténèbres de Riad. La Turquie n’est pas un pays arabe, n’est pas un islam arabe et les Turcs l’ont largement prouvé lors de la révolution d’Atatürk, ils l’ont largement prouvé en devenant membres de l’Otan durant la guerre froide, et en continuant d’êtres membres de l’Otan aujourd’hui, à la porte d’une région qui représente des enjeux fondamentaux pour l’Occident, et pour l’Europe. Il ne faut pas confondre en Europe de l’Ouest, et comprendre que la Turquie est un pays verrou contre le déferlement du fascisme moyen oriental. Aujourd’hui, c’est une ligne de front pour la protection du continent européen. Ce ne sont ni les Grecs, ni les Roumains, ni les Bulgares qui peuvent tenir se rôle. Seule la Turquie a la puissance et la capacité de protéger le flanc sud-est de l’Europe.

Ce qu’apporte la Turquie dans la corbeille de mariage va au-delà des préoccupations immédiates et de court terme des Européens du vortex de l’Ouest, et notamment sur la question migratoire ou il est possible de négocier un accord posant les conditions de déplacements et d’installation des citoyens Turcs en Union européenne. Cela relève du détail administratif.

Dés lors, c’est aux Européens de comprendre qu’ils n’ont pas les moyens de maintenir leur régime politique actuel, meme si dans le court terme, ils peuvent tenter l’édification d’une Europe Forteresse dont la proposition d’accord de l’UMP est un poste avancé. Cependant, au terme d’une quinzaine d’années, l’Europe ne sera plus en mesure de dicter ses conditions à une Turquie jeune, modernisée, et dont le niveau de vie, par un effet de ciseaux avec celui de l’Europe, sera supérieur. Les Turcs doivent comprendre que si l’Europe les refusent, ils n’auront rien perdu réellement au bout d’une quinzaine d’années, mais les Européens doivent comprendre aussi que les décisions obscurantistes s’assument en diplomatie comme en économie. La décision de l’UMP est une décision de paire de fesses ridées frappées de cécité. Il serait assez drôle finalement qu’une Europe exsangue demande l’adhésion à la Turquie.

NB : Pour ce qui concerne l’identité religieuse, l’Europe a toujours été pluraliste de fait en religion, meme si ce n’est pas de façon égale et identique dans toutes ses parties. Ceux qui refusent la Turquie à cause de l’Islam ne font que faire durer les totalitarismes du passé et se replis, faute de trouver un sens crédible au nationalisme, sur l’ethnicité et la religiosité, ce sont souvent les mêmes qui se plaignent ensuite du communautarisme. Une logique contradictoire de ceux qui ne comprennent pas les enjeux, se méfie des individus et craignent l’avenir. Revendiquer une Europe de l’identité religieuse est tout simplement un mensonge historique. Ensuite, l’Union européenne est un ensemble politique en Europe, et n’est pas l’Europe, ni la définition de l’Europe. Il appartient à chaque Européens d’affirmer son appartenance à l’Europe. Aucun Etat n’a le droit de disposer de l’identité de l’Europe, c’est aux citoyens de choisir et de se définir. Les Canadiens ou les Mexicains sont des Américains, et les Etats-Unis d’Amérique, sont un Etat souverain de l’Amérique. Il ne faudrait pas que l’Europe se construire sur des hégémonies, conçues pour la plupart sur les deux rives du Rhin. La question de savoir si la Turquie est européenne est le problème des Turcs, la question de son adhésion à l’Union européenne relève de la volonté des membres de l’Union. L’Europe ne peut se construire véritablement et crédible ment que si les Etats et les populations sont capables de se pardonner des faits historiques dramatiques faits en d’autres temps pour le malheur de notre continent. La Turquie fait partie de l’Alliance Atlantique, comme les membres qui entreront le 1er Juin prochain dans l’Union. Elle fait partie de la défense stratégique du continent européen. C’est tout, ce sont les faits.

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chiaritomeni

En réponse à par Jean-Francois

Suis d'accord avec toi les français n'aiment pas se faire dicter 1 demarche à suivre surtout si c'est de la part des ricains !
Qu'ils se melent 1 peu de leurs affaires !

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jeu 22/04/2004 - 19:34 Permalien