L'Eglise orthodoxe de Grèce s'accroche à ses cloches
ATHENES, 9 juin 2005 (AFP) -
L'Eglise orthodoxe de Grèce s'est dite totalement opposée jeudi à l'idée, récemment avancée par le gouvernement grec, de mettre en sourdine ses cloches afin de réduire la pollution sonore dans le pays.
Une circulaire du ministère de l'Environnement appelle en effet à "l'utilisation discrète des cloches", demandant notamment qu'elles ne soient pas sonnées pendant la nuit. Le texte propose aussi de moins utiliser de haut-parleurs pour retransmettre la messe à l'extérieur des églises "sauf pendant les grandes fêtes".
Si le saint-synode, organe suprême de l'Eglise orthodoxe grecque, s'est déclaré prêt à des concessions sur les hauts-parleurs, il a opposé une fin de non recevoir quant aux cloches.
"Le saint-synode s'oppose tout à fait aux propositions ministérielles pour limiter l'utilisation de cloches, qui sont des objets sacrés utilisés pour le culte et protégés par la Constitution et les lois" grecques, a souligné le saint-synode dans un texte rendu public jeudi.
Le saint-synode a indiqué que "l'environnement est beaucoup plus pollué par le bruit des boîtes de nuit ou celui des voitures" que par celui des cloches.
Pour défendre sa position, l'Eglise orthodoxe rappelle aussi que "les cloches sacrées de l'Eglise de Sainte-Sophie à Constantinople avaient sonné pour annoncer la chute de la ville" au mains des Ottomans en 1453 ou pour "accueillir l'armée grecque dans les grandes villes" après l'indépendance du pays.
Plus prosaïquement, le saint-synode fait en outre valoir que "la réduction proposée du grand nombre de cloches dans le pays est impossible vu les énormes frais que cela engendrerait".