e Premier ministre grec, Costas Caramanlis, se rendra prochainement à Ankara à l'invitation de son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, pour la première visite officielle du genre depuis 1959, qui marquera une nouvelle étape dans les bonnes relations entre les deux pays longtemps ennemis.
Le futur gazoduc d'une longueur de 300 km, dont 209 km sur le territoire turc, doit transporter le gaz d'Azerbaïdjan et d'autres producteurs du Caucase vers l'Europe à travers la Grèce et vraisemblablement l'Italie à partir de 2006.
Le coût de la partie turque du projet est évalué à 250 millions d'euros, celui de la partie grecque étant estimé entre 30 et 40 millions d'euros
La dernière visite officielle d'un Premier ministre grec à Ankara avait été effectuée le 7 mai 1959 par Constantin Caramanlis, l'oncle de l'actuel chef du gouvernement grec. La date de la prochaine visite de M. Caramanlis n'a cependant pas été fixée, selon son service de presse.
"L'AMITIÉ QUI LIE LA GRÈCE À LA TURQUIE"
Lors du lancement des travaux du gazoduc, en partie financés par l'Union européenne, le Premier ministre turc a souligné qu'il n'était "pas possible d'oublier le soutien qu'a apporté (son) ami Costas Karamanlis (au projet d'entrée de la Turquie dans) l'Union européenne, spécialement lors du processus du 17 décembre" lorsque a été décidée la date d'ouverture des négociations d'adhésion.
M. Caramanlis a pour sa part exprimé "le ferme et réel soutien (de la Grèce) à la perspective européenne" de la Turquie. "Nous suivons avec intérêt vos efforts pour satisfaire à l'objectif de l'acquis européen", a-t-il dit. Les deux responsables ont également souligné l'importance "historique" et "stratégique" de ce gazoduc.
"Aujourd'hui, ici au-dessus de la rivière Meric, nous accomplissons un pas stratégique", a souligné M. Erdogan à propos du gazoduc, avant de faire référence à "l'amitié qui lie la Grèce à la Turquie"
M. Caramanlis a estimé pour sa part que ce projet avait "une portée symbolique" et constituait "un pas pour faire avancer la coopération bilatérale dans les domaine du commerce, de l'énergie, des transports et du tourisme".
"C'est un projet historique, sur le pont qui relie les deux peuples", a-t-il insisté. Pour M. Erdogan, "ce gazoduc sera aussi un pont de paix et d'amitié entre les peuples turc et grec, les liant plus fortement".
DOSSIER CHYPRIOTE EN SUSPENS
M. Erdogan et Caramanlis entretiennent de bonnes relations personnelles, ce dernier ayant même été l'un des trois témoins au mariage de la fille du Premier ministre turc, en 2004 en Turquie. Trois ans après que les deux pays avaient frôlé la guerre en 1996 pour un différend concernant l'îlot inhabité Imia (Kardak en turc) en mer Egée, Athènes et Ankara avaient entamé un rapprochement en 1999.
En 2000, le Premier ministre turc Bulent Ecevit avait invité son homologue grec, Costas Simitis, à une visite officielle à Ankara, mais la visite ne s'était pas matérialisée.
M. Erdogan s'était cependant rendu à Athènes en mai 2004, une visite qui avait marqué le premier séjour officiel d'un chef du gouvernement turc dans la capitale grecque en 16 ans.
Malgré ce rapprochement, les principales divergences entre les deux pays, notamment les problèmes territoriaux en mer Egée et le dossier chypriote, restent en suspens.
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