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Indépendance "auto-proclamée" de l'Epire "du nord" en 1913.

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Soumis par Th. Efthymiou le

Depuis l’automne de 1912, la Grèce avait établi en Epire peu de ses troupes : 8 bataillons de fantassins, 6 batteries d’artillerie, un seul bataillon de cavaliers. Ils étaient commandés par le Lieutenant-général Kônstantinos Sapountzakis. En face, les Turcs alignaient neuf bataillons d’active, neuf bataillons de réservistes, huit batteries, un bataillon de cavalerie.
En octobre 1912, malgré leur infériorité les Grecs libérèrent Philippias et Prévéza (temporairement française au traîté de Campo Formio de 1797, avant qu’Ali pacha ne s’en empare) et repoussèrent les Turcs jusqu’à la place forte d’Iôannina. L’aile gauche de l’armée hellénique, renforcée par les groupes armés très actifs de volontaires épirotes, puis par une compagnie de fantassins atteignirent Manoliassa le 22 octobre. En même temps, arrivaient en renfort le Régiment crétois indépendant et de nombreux groupes d’éclaireurs crétois.
Le 22 février 1913, à l’aube, l’armée hellénique attaque les positions fortifiées de l’armée d’occupation turco-ottomane. La 2ème colonne de fantassins, appuyée par le 9ème bataillon d’Evzones, pénètre rapidement et profondément jusqu’au village d’Hayios Iôannis, au sud d’Iôannina, brisant la résistance et acculant Esat pacha, commandant la place de la capitale de l’Epire, à la reddition sans conditions, le 20-21 février. Le matin du 21 le protocole est signé. Le 22, l’armée hellénique entre dans Iôannina en liesse. Elle était aux mains des Turcs depuis 1431…conquise par le sultan Mourad II.
Vénizélos, Premier ministre et Ministre des Armées, informe le prince héritier Kônstantinos à continuer avec une partie de l’armée, pour libérer le reste de l’Epire. A noter qu’au même moment le gros de l’armée grecque se cantonnait à Théssaloniki, menacée par les visées expansionnistes de la Bulgarie.
La Grèce réclamait comme frontière le tracé de la baie de Valona, passant par Klissoura jusqu’au lac d’Ochrid. Deux divisions devaient y cantonner en couverture.
L’Epire « du nord » province grecque de toujours, par l’activité et l’inspiration persévérantes de l’Italie et de l’Autriche sera rattachée au nouvel état albanais (protocole de Londres). Les diplomates d’Italie, France, Russie, Autriche-Hongrie, Allemagne et Grande-Bretagne tracent ce nouveau royaume sans tenir compte des populations…
Le protocole de Florence du 19 décembre 1913 rattachera à cette « petite Albanie» les 120 à 125 000 Hellénes y habitant depuis la nuit des temps, (ils avaient 360 écoles et 375 églises et monastères), et leurs cités. Korytsa, Pogoni, Argyrokastro, Chimara, Delvino, Moschopolis, Aghii Saranta, etc) passent sous la coupe albanaise (et, plus tard l’italienne…).
Le sang versé par les Grecs pour libérer leurs frères des Turcs est à peine bu par la terre que la Grèce reçoit la note qui suit .
« Note* des représentants d’Allemagne, d’Autriche-Hongrie, de Grande-Bretagne, d’Italie et de Russie au Gouvernement Grec, en date du 31 Janvier/13 Février 1914.

Note diplomatique à la Grèce:

"D’après l’ article 5 du traité de Londres, en date du 17/30 Mai 1913 entre la Turquie et les Etats alliés balkaniques, ainsi qu’aux termes de l’article 15 du traité signé à Athènes entre la Grèce et la Turquie le 1er Novembre 1913, le gouvernement grec s’ est engagé à laisser aux six puissances le soin de décider du sort des îles de la mer Egée.
En conséquence les six puissances ont décidé de remettre à la Grèce toutes les îles de la mer Egée actuellement occupées par elle, à l’exception de Tenedos, d’Imbros et de Castellorizo, qui doivent être restituées à la Turquie.
Les puissances ont décidé en outre, en ce qui concerne les îles assignées à la Grèce, que des garanties satisfaisantes devront leur être données, ainsi qu’à la Turquie, par le gouvernement grec: que ces îles ne seront ni fortifiées ni utilisées pour aucun but naval ou militaire et que des mesures effectives seront prises pour prévenir la contrebande entre les îles et le continent ottoman.
Les six puissances se sont engagées à user de leur influence sur le gouvernement grec en vue d’ assurer l’exécution loyale et le maintien de ces conditions. Elles demandent en outre à la Grèce de donner des garanties satisfaisantes au sujet de la protection des minorités musulmanes dans les îles qu’elle acquiert, en vertu de la décision des six puissances mentionnées ci-dessus.
L’attribution définitive à la Grèce des îles que les six puissances décident de laisser en sa possession ne deviendra effective que lorsque les troupes grecques auront évacué les territoires assignés à l’Albanie, en vertu du protocole de Florence en date du 17 décembre 1913 ci-annexé, de même que l’île de Saseno, et lorsque le gouvernement grec se sera formellement engagé à n’ opposer aucune résistance et à ne soutenir ni à encourager directement ni indirectement aucune résistance d’ aucun genre à l’état des choses établi par les puissances dans l’ Albanie du sud.
L’évacuation commencera le 1er mars (nouveau style), par le retrait des troupes grecques du Caza de Korytza et de l’île Saseno, et procédera successivement, jusqu’ au 31 mars (nouveau style), date à laquelle elle devra prendre fin par le départ des troupes helléniques du Caza de Delvino.
Les six puissances ont confiance que les décisions ci-dessus seront loyalement respectées par le gouvernement grec. »

Kônstantinos, devenu roi entre-temps, (son père, Georges Ier, élu par l’Assemblée nationale après le renversement d’Othon Ier le 30 III 1863, né 24 XII 1845 à Copenhague – 18 III 1913, assassiné à Thessaloniki) protesta en vain. Les Epirotes créèrent un gouvernement provisoire à Argyrokastro, et Zographos son Premier ministre déclara l’indépendance (28 II-2 III 1914), entreprit de lutter.
Rien n’y fit…
[b]Toute ressemblance avec le Champ des merles,le Kossovo serait purement fortuite.[/b]

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