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Ravagée par les feux en 2007, la Grèce craint un nouvel été dévastateur
Par Catherine BOITARD AFP -
Lundi 2 juin, 18h03ATHENES (AFP)
Avec les premières chaleurs, responsables et experts redoutent que la Grèce soit de nouveau livrée aux flammes, faute d'avoir tiré toutes les leçons des dévastateurs incendies de l'été dernier.
De l'aveu même du porte-parole des pompiers, Ioannis Kapakis, l'optimisme n'est pas de mise: "si nous avons les mêmes conditions climatiques" que l'année passée, soit un été caniculaire, "nous risquons de vivre un remake de la saison dernière. Tous nos efforts visent à limiter les dégâts et à protéger les vies humaines", a-t-il souligné dans un entretien à l'AFP.
Après les feux de juillet et août 2007, qui ont tué au total 77 personnes et ravagé près de 270.000 hectares de forêts et cultures, dévastant le Péloponnèse, le gouvernement conservateur avait promis une remise à niveau du dispositif anti-incendies, dont l'échec était devenu patent.
Selon M. Kapakis, des progrès ont bel et bien été réalisés, avec notamment le recrutement de 1.260 pompiers supplémentaires. Mais ils n'entameront leur formation qu'en juin, et les besoins ont été chiffrés au total à 4.000.
Le contrat des 5.500 pompiers saisonniers renforçant annuellement les 8.500 permanents a aussi été porté de 5 à 8 mois, ce qui permet de mieux les former. De plus, tous seront désormais dotés de matériel professionnel de protection, masques et casques, sans lesquels ils devaient jusque là monter au feu.
Surtout, affirme M. Kapakis, l'accent a été mis sur l'organisation, la coordination et la formation des services impliqués. En cas de feu, la présence d'un responsable local du service forestier sera requise, des plans de protection des sites antiques ont été établis et les modalités d'évacuation des habitants codifiées.
Beaucoup de victimes étaient mortes en août en tentant de fuir dans la panique les villages encerclés par les flammes, tandis que le prestigieux site d'Olympie avait été menacé.
Trop longtemps considérés comme la panacée, au détriment de la lutte à terre, les avions étaient eux restés souvent cloués au sol par les vents violents et la fumée, quand ils n'étaient pas envoyés là où députés et médias criaient le plus fort.
Mais pour Nikos Bokaris, président de l'Union panhellénique des ingénieurs forestiers, les avancées de cette année "sont insuffisantes et surtout laissent de côté l'essentiel, qui est la prévention", alors que les crédits manquent: "seulement 8 millions d'euros pour le service forestier, dans un pays couvert à 45% de forêts".
"Les forêts sont toujours truffées de décharges sauvages prêtes à tout enflammer, le défrichage des sous-bois et l'aménagement de coupe-feux n'ont pas commencé" alors que le thermomètre a déjà grimpé, fin mai, à 30 degrés, accuse-t-il, en écho aux cris d'alarme de nombreux maires du sud du pays.
Malgré un sursaut civique juste après les feux, la société grecque reste aussi "pyromane", faute de conscience écologique et parce qu'elle est habituée à fermer les yeux sur la construction immobilière sauvage, juge Costas Kalabokidis, géographe.
En imputant le désastre de l'été dernier à un obscure complot criminel - alors que les enquêtes ont le plus souvent conclu à des actes de négligence - le gouvernement n'a rien fait pour provoquer une prise de conscience.
"Avec le réchauffement climatique et la sécheresse de ces dernières années nous allons fatalement revivre la même tragédie", prédit cet universitaire, qui plaide pour une refonte radicale du système de protection des forêts.
L'analyse est partagée par la section grecque de WWF (Fonds mondial pour la nature), dont un rapport vient de recenser les réformes à mener pour doter le pays d'un dispositif efficace, centré sur la prévention.
Cette ONG avait déjà proposé une feuille de route en 2000, là aussi après deux années d'incendies catastrophiques. Mais sans être écoutée.
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